lundi 30 avril 2007

Mensonge de Campagne : « Sarkozy au POPB »

Lundi 30 avril 2007 :
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Pour ne pas perdre la main, encore un petit mensonge de campagne. Même s’il n’est pas grave, il démontre toutefois la manière qu’ont les médias de traiter l’information.

La quasi-totalité des journaux et des militants de l’UMP avancent le chiffre de 40.000 personnes, soit 20.000 à l’intérieur et autant à l’extérieur.

Or, sur la présentation officielle du Palais Omnisport de Paris-Bercy que l’on trouve sur internet (
www.popb.fr), on peut lire : « La Salle principale d'une capacité maximale de 17.000 places assises entourant complètement les pistes les aires de jeux offre une visibilité parfaite en tous points de la salle du fait de l'absence de tout poteau porteur dans les gradins ».

Les journaux traitant de l’intervention de Ségolène Royal reprennent avec une belle harmonie cette phrase tirée d’une dépêche « - alors que selon elle, le Palais Omnisports de Paris-Bercy (POPB) ne contient qu'entre 15 000 et 20 000 places. ... » L’expression « selon elle » employé par la quasi-totalité des médias met un doute sur les assertions de la candidate socialiste et renforce le fait que le meeting de Nicolas Sarkozy a rassemblé 40.000 personnes. Nous savons que c’est faux (17000 personnes à l’intérieur) et probablement 13000 à 15000 à l’extérieur.

Seul le Journal du Dimanche, est certainement le plus proche de la vérité : « A Bercy, devant 30 000 personnes - 15 000 à l'intérieur, autant à l'extérieur - Nicolas Sarkozy, dimanche après-midi, … »

Il aurait suffi aux journalistes de vérifier la contenance du POPB comme je l’ai fait avec une facilité déconcertante et un simple clic après avoir entré « POPB » sur « google » pour trouver la réelle contenance de Bercy. Mais c’était probablement trop difficile.

Ceci dit, 30.000 personnes, c’est beaucoup !

« Vitrolles et les éboueurs »

Lundi 30 avril 2007 :
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Je vais faire ma première digression en quittant la campagne présidentielle pour évoquer un problème de vie locale. Il est fort probable que ce papier sera suivi d’autres sur les thèmes de la vie quotidienne nous préoccupant à Vitrolles.

Le grève des éboueurs commencée le 25 avril 207 à l’appel d’une intersyndicale (CFDT, CGT, FO et CFTC) a touché une grosse partie du département, plusieurs entreprises (Silim, Onyx-Veolia, et ISS) et elle se poursuit encore aujourd’hui.

Notre ville, dont le ramassage est assuré par Onyx, filiale de Veolia, est bien entendu touchée par cette grève, comme beaucoup d’autres membres de MPM ou de la CUPA dont Aix et Gardanne, gérée elle aussi par Onyx.

La principale revendication des grévistes porte sur le traitement salarial. « Nous voulons l’harmonisation des statuts et de la rémunération, primes comprises, entre les salariés au sein même de Veolia et des autres établissements de la zone autour de Marseille. » martèle Michel Lapardula, délégué CFDT chez Onyx Veolia.

Comme vous avez pu tous le constater, les ordures s’entassent sur les trottoirs et les containers débordent littéralement. La situation a tendance a se dégrader peu à peu de jours en jours.

Contrairement à la fois précédente, la municipalité socialiste de Guy Obino a réagi avec une grande célérité et autant d’efficacité :
- en installant treize bennes de ramassages répartis sur tout le territoire
- en inondant les boites aux lettres de tract poussant au civisme les vitrollais en leur demandant d’utiliser ces bennes
- en se proposant comme médiateur dans le conflit

J’éviterais de faire le moindre commentaire sur cette dernière initiative comme je l’ai lu sur d’autres blogs, me contentant d’espérer que cette tentative de médiation soit couronné de succès pour le bien des vitrollais, pour la santé publique … et pour nos sens olfactifs.

Par contre, je dois avouer que je ne peux m’empêcher de me poser des questions sur les réels avantages du privé sur le public. Vitrolles, dont le ramassage des ordures est assuré par une entreprise privée, a été touché par deux grèves dures en trois ans, autant que Marseille dont une partie du ramassage est gérée par le public.

De la même manière, je ne peux m’empêcher de me poser des questions sur cette forme de « dialogue social » qui gangrène la République en commençant systématiquement par une grève avant d’arriver à une table de négociation. L’inverse serait à la fois plus logique et certainement moins pénalisant pour l’usager. Mais cela demande aux syndicalistes et aux membres du patronat d’avoir une autre vision de la société dont je me demande parfois si ils sont capables de l’appréhender.



Message personnel à quelqu'un qui se reconnaitra : Onyx, qui entre parenthèse est un personnage féminin, fait parti du monde des « comics », plus particulièrement celui tournant autour de Batman. Les puristes ont du mal a intégrer les « comics », comme les « mangas » d’ailleurs, dans le monde de la bande dessinée.

dimanche 29 avril 2007

« Débat républicain »

Samedi 28 avril 2007 :
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Sans aucun doute, on peut affirmer désormais qu’il y aura un avant et un après. On peut dire qu'il s'est passé hier « quelque chose » dans la vie politique française.

Dire que certains que je ne nommerai pas, ont qualifié ce débat de « contraire à l’esprit de nos institutions » et de « summum de ce que la IVe république avait de plus caricatural ». Je crois que ces gens là ont dû se tromper de film et sont, au contraire, les dignes représentants d’une caste politique qui n’a rien compris à ce que doit être la vie politique au sein d’une véritable démocratie.

J’ai suivi avec intérêt ce débat et j’ai assisté à quelque chose que toute personne douée d’un minimum de raison voudrait voir plus souvent : un débat démocratique franc et ouvert dans lequel les débatteurs étaient à l’écoute de l’autre dans une ambiance détendue et constructive.



Bayrou prend acte des désaccords entre lui et Royal


A des milliers de kilomètres d’un autre débat que je viens de suivre il y a quelques minutes entre François Hollande et Jean-Pierre Raffarin où l’on empêche l’autre de parler, où l’on cherche la petite bête, où l’on sort tout, n’importe quoi et son contraire. Un débat stérile qui n’en porte que le nom …

Ségolène Royal et François Bayrou ont démontré de façon éclatante que l’on peut débattre sans s’agresser, avancer un argument sans qu’il soit obligatoirement réfuté par l’autre camp, reconnaître que l’autre à peut être raison sans pour autant dissimuler les points de divergences, parler enfin avec intelligence des préoccupations des Français et de l'avenir du pays.

François Hollande et Jean-Pierre Raffarin ont eu démontré tout le contraire ramenant leur débat à une guerre civile et un vain exercice.

A la sortie de ce débat, celui qui paraît le plus « vieux jeu », le plus « mauvais perdant », « l’empêcheur de débattre librement », c’est paradoxalement le candidat de l’UMP qui, de surcroit, tente un brusque virage à 180° déclarant sans vergogne ce dimanche matin qu’il « n’en veut point à François Bayrou qu’il estime grandement » précisant « J'ouvrirai (mon gouvernement) pour faire la meilleure équipe de France. Toutes les qualités, toutes les compétences ne sont pas dans la seule UMP », puis le soir même il a ajouté qu'il ouvrirait une discussion sur l'introduction d'une dose de proportionnelle dans les modes des scrutins des élections parlementaires, ce qui favoriserait la représentation des petits partis.

Pour revenir au débat qui nous intéresse en voici des extraits portant sur les grands points. A vous de vous faire votre opinion.

Orientation économique

Bayrou : « Vous en revenez trop souvent à l'idée que l'Etat peut faire les choses à la place de la société. C'est fini ! L'addition des promesses électorales de Ségolène Royal, 62 milliards d'euros, entraîne un déséquilibre considérable. Ce n'est pas en distribuant de l'argent que l'on n'a pas qu'on va faire gagner notre pays. »
Royal : « Mon pacte présidentiel ne coûte pas 60 milliards mais 35 et ce sont des dépenses actives : ce sont ces investissements-là qui créeront la croissance de demain. »

Smic européen

Royal : « L'idée qu'il existe un smic au niveau de l'Europe fait son chemin. C'est un objectif indispensable. »
Bayrou : « Si vous mettez le smic au niveau de la France, vous tuez l'ensemble des pays de l'Est européen. Si vous mettez le smic au niveau de ces pays de l'Est, la France se trouve complètement déséquilibrée. »

Banque centrale européenne

Royal : « Je souhaite la réforme du statut de la Banque centrale européenne, parce que je veux que l'Europe s'occupe aussi de croissance et d'emploi. Le prix des Airbus a augmenté de 30 % du fait de l'augmentation de l'euro par rapport au dollar. »
Bayrou : « Avec la même monnaie, l'Allemagne est en train d'exploser tous les records en matière d'exportation. »

Carte scolaire


Royal : « Je souhaite que les familles aient un libre choix, entre deux établissements par exemple. »
Bayrou : « La carte scolaire, c'est une obligation pour l'Etat. »

Retraite

Bayrou : « Personne ne reviendra sur la loi Fillon. »
Royal : « La loi Fillon sera revue. »

Vie politique

Bayrou : « Il faudra bien former des unions plus larges. Si le PS n'avait pas eu tous les pouvoirs, les 35 heures se seraient organisées autrement. Si l'UMP n'avait pas eu tous les pouvoirs, il n'y aurait pas eu le CPE. »
Royal : « Il n'est plus possible qu'un seul parti contrôle l'ensemble des institutions du pays. L'affrontement bloc contre bloc, 50 contre 50, ça ne marche plus et c'est la France qui perd. Nous pouvons faire un bout de chemin ensemble. »

Ralliements

Royal : « Je n'attends pas de ralliement, car ce n'est pas ce qu'attendent les électeurs.»
Bayrou : « De ce débat, il ne sortira pas de ralliement. Ce n'est pas ça le sujet. »

Médias

Bayrou : « Je suis absolument opposé au verrouillage médiatique. Ce n'est pas un secret que ce débat a été difficile à organiser. »
Royal : « Si l'ensemble de la presse est concentré, c'est qu'elle est liée à de grands groupes industriels. Il y a une incompatibilité, une collusion d'intérêts. »

Police

Royal : « Je veux une police de quartier en osmose avec la population.»
Bayrou : « Je suis pour qu'on reconstruise une police de proximité ou de quartier, une police fidélisée. »

Abrogation des 35 heures

Bayrou : « La généralisation des 35 heures serait une très mauvaise idée, mais je suis contre leur abrogation. Je souhaite la souplesse.»
Royal : « Les 35 heures sont un progrès humain considérable. Ce qui est important ce n'est pas le dogme du chiffre des 35 heures, c'est comment on travaille, comment on se forme et comment on améliore l'organisation de l'entreprise. »

"Débat Royal/Bayrou" - Communiqué UDF13

Dimanche 28 avril 2007 :
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"Avec sérénité, F.Bayrou et S. Royal ont débattu le 28-04 devant les caméras de BFM-TV. François Bayrou a réaffirmé ses désaccords avec le programme économique de la candidate. C'est une très mauvaise idée à mes yeux a-t-il estimé sur la généralisation des 35 heures. Sur l'euro et l'instauration d'un salaire minimum, il a aussi marqué une ferme divergence. Sur les questions de société et d'une France réconciliée, ils ont marqué certaines convergences malgré quelques oppositions comme les signes extérieurs d'appartenance à la Nation. Par ce dialogue une autre forme de démocratie est en train de naître, sans allégeance et sans complaisance pour redonner l’avenir de la France aux citoyens."
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UDF13

« Débat sous pression »


Samedi 28 avril 2007 :
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Bien évidemment, c’est le débat de ce matin qui fait l’actualité. Je l’ai suivi avec attention et je le commenterais dans un autre papier. En attendant, je vais faire quelques commentaires sur le contexte de ce débats car je dois avouer que plusieurs des prises de positions qui l’ont précédé, m’ont profondément irrité.

Tout d’abord, la certitude inébranlable de Guy Carcassonne, ce professeur de droit éminent, qui, pour expliquer que ce débat ne devrait pas avoir lieu, tranche d’une phrase lapidaire : « C'est sans précédent. ! » (…) « A partir du moment où un débat spécifique est organisé entre Ségolène Royal et François Bayrou sans que le même temps d'antenne soit consacré à Nicolas Sarkozy, il y a rupture d'égalité. »

Il faudra que l’on me dire à quel moment l’équilibre a été rompu étant donné que BFM TV doit retransmettre en temps égal le meeting de Nicolas Sarkozy dimanche.

Une deuxième prise de position de ce même professeur dans le même interview m’a de nouveau irrité : « Trop de bulletins blancs nuirait-il à la crédibilité du président élu le 6 mai ? Non. En 1995, Jacques Chirac n'a pas eu la majorité absolue des votants. Cela ne lui a pas posé de problèmes par la suite ». Il est vrai que 15 763 027 de voix sur 31 845 819 votants ce n’est pas la majorité absolue, mais il ne faut pas exagérer non plus. Sauf qu’il a été dans l’obligation de dissoudre le parlement deux ans plus tard pour essayer de gagner une majorité plus chiraquienne.

Et de continuer : « Voter blanc ou nul, c'est en vérité voter pour le vainqueur désigné par les autres. » Voter blanc n’est pas s’abstenir. S’abstenir est à la portée de n’importe qui. Faire la démarche de se déplacer pour voter blanc démontre le désaccord avec les choix proposés et démontre la force des convictions envers la république de ceux qui ont fait ce choix. Ignorer ces gens est un déni de démocratie.

Pour revenir sur les péripéties qui ont agité l’avant débat, je ne pense pas que le candidat Ump ait fait personnellement pression sur qui que ce soit pour empêcher son déroulement. Par contre, je crois volontiers que les personnes qui le connaissent bien ont tout fait de leur côté pour lui être agréable et être dans ses « bons papiers ». T1, dont le principal actionnaire est Martin Bouygues, « meilleur ami » de Nicolas Sarkozy comme celui-ci le qualifie, qui fut le témoin du mariage du candidat UMP avant d’être le parrain de son fils, ne s’est pas pressé pour oragniser le débat. Même réaction de la part de Jean-Pierre Elkabbach, autre ami de Nicolas Sarkozy, patron de Public-Sénat, qui n’est pas contrôlée par le CSA à l’inverse des autres chaines dont « Assemblée Nationale », s’est bien gardé de proposer son antenne. Canal + se réfugie quant à elle derrière le sacro-saint principe « d’égalité de parole ». En organisant un débat avec Royal, Canal devait organiser un débat avec Sarkozy. Celui-ci refusant, le débat capote.

Alors, pourquoi BFM TV a pu faire ce que Canal ne peut pas faire ? Parce que les dirigeant de BFM TV sont plus malins. LE CSA précise « Les modalités de rééquilibrage [...] relèvent de l'appréciation de la chaîne ; elles n'impliquent pas nécessairement l'organisation d'un autre débat.» BFM TV va donc diffuser le meeting de dimanche de Nicolas Sarkozy et le tour est joué. Ce qui est par contre étrange, c’est que le groupe Canal + n’ait pas pensé à utiliser sa filiale Itélé, concurrente et soumise aux mêmes règles que BFM TV … Je ne vais rien rajouter à cela et je vais vous laisser tirer vous même la conclusion, de peur que les sympathisants de Nicolas Sarkozy me taxent d’insinuer des choses !

Ensuite, la morgue condescendante des supporters de Nicolas Sarkozy et de celui-ci. Qualifier ce débat de « summum de ce que la IVe république avait de plus caricatural » comme il vient de le faire, démontre de manière flagrante sa méconnaissance de l’histoire politique de notre pays. Si la IV ème République avait connu des débats de ce genre, probablement la démocratie en serait sortie grandit !

Le candidat UMP tente de semer le trouble dans les esprits en déclarant aussi que ce débat est « contraire à l'esprit de nos institutions ». Là, les bras m’en tombe. Il faudra aussi que l’on m’explique où est indiqué que les débats d’entre deux tours doivent être exclusivement réservé aux candidats qualifiés, où dans la constitution française il est inscrit que les débats politiques doivent exclure les autres formations ? Pour le coup, nous sommes vraiment dans la IV ème République. (je vois pas pourquoi je lui imputerais pas cela vue tout ce que l’on impute faussement à cette pauvre IV ème République qui n’en demandait pas tant).

Et cette morgue, cette condescendance, cette hypocrisie qui lui fait dire : « Redescendons sur terre ! François Bayrou n'a pas été qualifié pour le second tour ». A part Ségolène Royal, personne, je dis bien personne, n’est donc digne de discuter avec lui ? de lui apporter la contradiction ? Circulez, il n’y a rien à voir. Vous n’êtes pas au second tour. Triste démocratie qui rejette d’un seul coup 43 % des votants.

Enfin, cerise sur le gâteau que je garde pour la fin de ce petit papier, cette phrase de Nicolas Sarkozy dans le Journal du Dimanche : « Mais de quoi on ne m'accuse pas dans cette campagne ! Le mensonge, l'insulte, la diffamation ne devraient pas être des éléments du débat démocratique ». On évitera de polémiquer mais je ne peux m’empêcher de retenir un sourire et de penser à ce film des frères Lumière … « L’arroseur arrosé »

« Remise en perspective »

Vendredi 28 avril 2007 :
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Depuis quelques jours, tout et n’importe quoi est racontée sur cette pauvre UDF aussi bien par les anciens UDF que par les actuels.

Une petite remise en perspective me semble nécessaire :

1/ Historique (très résumé)

L’UDF a été crée sous l’impulsion de Valery Giscard d’Estaing en 1978. Le but de celui-ci était à la fois de créer un parti qui lui donne une assise électorale au sein de l’Assemblée Nationale et lui permette de restreindre l’influence du RPR de Jacques Chirac dans cette même assemblée. Cette création est dans la droite ligne de la crise de 1976 qui a opposé les deux hommes.

Bien que proche politiquement du RPR, les deux partis vont se livrer une guerre feutrée sans merci dont l’unique but sera le contrôle de l’Assemblée Nationale puis de la présidence de la République.

Cette guerre atteindra un premier paroxysme lors des élections présidentielles de 1981 où, bien que soutenant Giscard (« Je voterai à titre personnel pour VGE » annoncera Chirac), le RPR va pousser ses militants à voter François Mitterrand.

En 1995, nouvelle bataille aux couteaux entre le RPR qui soutient Jacques Chirac et les « traitres » de ce même RPR regroupés autour de Edouard Balladur qui soutien l’UDF. Fatale erreur que Jacques Chirac ne pardonnera jamais.

Un nouveau tournant va survenir en avril 2002 avec la création de l’UMP. Cette fois-ci, l’attaque provient des caciques du RPR qui, en créant l’ UMP, veulent rassembler toutes les composantes de la droite classique autour de Jacques Chirac, verrouiller ainsi toute contestation et écarter le spectre d’être prisonnier des voix extrémistes. Accessoirement, les membres de l’UMP ne verseraient que des larmes de circonstance si l’UDF venait à disparaître dans cette opération.

L’UDF manque disparaître dans ce combat mais réussi in extremis à survivre et va faire route contre vents et marées vers la formation que nous connaissons.


2/ Politiquement (là aussi très résumé)

Jusqu’en 2002, UDF et RPR se sont partagés historiquement les voix de la droite classique d’une manière que je pourrais dire égale (autour de 18/19 % pour chaque parti suivant les époques) amenant la droite classique à un niveau de l’ordre de 40 %, rarement plus. Pour obtenir la majorité, la droite devait mordre sur les voix d’extrême droite ou, plus souvent, sur le centre gauche.

A partir de 2002, l’équilibre a été rompu avec un UMP tournant autour de 30/32 % et une UDF autour de 8/10 %. Là encore, le niveau de la droite classique était de l’ordre de 40 %. La « grande chance » de l’UMP a été la qualification en 2002 de Jean-Marie Le Pen, qui permis à Jacques Chirac d’obtenir un score historique puis à l’UMP d’avoir la majorité absolue au sein de l’assemblée Nationale. A ce propos, il est intéressant de noter que lors du premier tour de la présidentielle de 2002, la droite classique n’obtint qu’un score ridiculement bas (33.70 % dont 19.88 % pour le RPR et 6.84 % pour l’UDF) et la gauche classique un score encore plus bas de l’ordre de 29 % (dont 16.18 % pour le PS).


3/ La donne de 2007 :

Le candidat de l’UMP en obtenant les 30 % est donc dans la fourchette de ce parti depuis sa création et ne correspond en rien à un événement exceptionnel. Il correspond au plein des voix de l’ancien RPR (20 %) augmenté des voix des ex partis de l’UDF (DL, PR, etc. pour environ 10 %) ralliés à l’UMP.

La nouvelle donne qui est soudain apparue est le soudain renforcement de l’UDF qui, avec 18.54 % obtient 8.50 % de mieux que ce qu’il pouvait logiquement attendre.

La question qui se pose désormais est : Ces 18.54 % représentent-ils un vote protestataire ou l’émergence réelle d’une opinion centriste ?

La prochaine échéance nous le dira mais j’ai confiance.

jeudi 26 avril 2007

« Enfin le grand jour »

Dimanche 22 avril 2007 :
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Je reviens avec du retard sur ma journée électorale du 22 avril 2007, le temps de digérer les résultats et de cuver le champagne sablé ce soir là.

18.50 % en national, 14.40 % sur Vitrolles … un score historique dans les deux cas et une UDF désormais à la croisée des chemins et courtisées par tous.

Ceci dit, je me suis aperçu du succès de ce blog en entendant et les louanges et les demandes le concernant. Tout le monde voulait savoir ce qu’il s’était passé dans mon bureau de vote, et bien je vais vous le dévoiler dans quelques lignes.

Tout d’abord, quelques anecdotes sur le bureau en général.

Je fais une petite erreur de casting en quittant mon domicile ce matin là. Ne sachant pas trop ce qui m’attend, j’enfile ma veste de photographes qui a l’énorme avantage d’être bardé de poches. Une pour le portable, une pour le portefeuille, une pour la monnaie, une pour un livre de poche (au cas où), une pour … Au bout du compte, je ressemble plus à un militant du CPNT que de l’UDF. Cette image me collera à la peau toute la journée, à commencer par la présidente du bureau de vote qui me lance, perfide : « En vous voyant, j’ai cru que Nihous avait délégué quelqu’un ! »

Je passerais sous silence le fait que ce bureau, perdu au milieu du quartier de la Plaine, était mal indiqué, comme son homologue de la maternelle, entraînant un nombre élevé d’erreur et autant de récrimination de la part de personne, de bonne foi, mais mal dirigé par la seule flèche très mal placée. A ce propos, il faudrait peut être faire œuvre de pédagogie pour expliquer que la majorité des personnes présentes dans un bureau de vote sont des bénévoles et ne sont pas rétribués par qui que ce soit. Pas la peine de nous crier dessus parce que le fléchage est mal fait ou que l’accès est difficile pour les handicapés ou les personnes âgées.

Par contre, en arrivant là-bas vers huit heures moins le quart, je ne pus m’empêcher de remercier William (à moins que ce ne soit Joseph) de m’avoir nommé en ce bureau. La première personne sur qui je tombe en pénétrant dans l’école est Jean-Marie Le Camus. Je ne le connais pas personnellement, mais outre son appartenance politique (PS), je sais surtout qu’il est le président du Rugby Club de Vitrolles. Bien évidemment, quelques minutes plus tard, nous sommes en grande discussion, parlant plaquages, cadrage/débordement, rucking, combinaison 89, au grand dam du délégué représentant l’UMP qui me jette des regards noirs, pensant probablement que nous sommes déjà en train de nouer des alliances électorales.

Comme durant la plupart du temps, je me retrouverais assis à côté de lui, il aura tout le temps, à mi-voix bien sûr, d’essayer de me convaincre, lorsque les électeurs nous laissent un peu seul, que Nicolas Sarkozy est le bon choix, que Christian Borrelli est Dieu et que l’association « Vitrolles Unie » est le seul avenir pour notre ville.

La matinée nous laisse rapidement entrevoir que le vote va être massif. La moyenne d’âge des électeurs est plus proche du troisième âge que de l’adolescence. Les deux piles de bulletin de Sarkozy et de le Pen diminuent à vue d’œil. Il ne fait aucun doute de l’appartenance politique de nos électeurs : droite et extrême droite.

Mais, en fin de matinée, la tendance change et, soudain, les jeunes débarquent : probablement un car au vu du nombre impressionnant de personnes qui envahit soudain notre repaire. Le délégué UMP et moi-même, qui opèrent à ce moment là, sommes littéralement assailli de questions. Et là, surprise. Il ne fait aucun doute que la majorité des jeunes présents à ce moment là vote pour la première fois.
-Doit-on prendre plusieurs bulletins ?
-M’sieur, je fais quoi de ce truc ? (l’enveloppe)
-T’es keuf que tu me demandes si j’ai des papiers ?
-C’est qui ça Ticarvi je sais pas quoi ?

Nous improvisons un magnifique duo explicatif qui nous resservira plusieurs fois dans la journée sur la manière dont ils doivent procéder. Conséquence, tous prennent consciencieusement un bulletin de chaque candidat avant de gagner dans une joyeuse bousculade les isoloirs.

Je ne peux m’empêcher de me poser la question : Ces jeunes qui votent pour la première fois connaissent-ils seulement la nature et la valeur de leurs engagements et les répercussions du petit papier plié qu’ils ont mis dans l’urne.

A peine le « car » parti, j’improvise une technique qui va porter ces fruits. Nous avons remarqué dans la matinée que presque tous les électeurs prennent un bulletin de chaque candidat en commençant par le candidat numéro 1, Olivier Besancenot. J’attends tranquillement qu’ils prennent le bulletin numéro 4, celui de François Bayrou, avant de dire, l’air de ne pas y toucher « Vous savez, vous n’êtes pas obligé de tout prendre. Juste celui pour lequel vous voulez voter et un ou deux autres, cela suffit amplement ! » Et ça marche ! Enfin presque, parce une fois sur deux, ils prennent aussi celui de Ségolène Royal. Mon petit camarade de l’UMP fulmine gentiment mais ne peut faire grand chose.

Il aura plus tard l’occasion d’un peu plus fulminer quand, pour échapper au soleil, nous nous mettons en bout de table. Je vous jure que je ne l’ai pas fait exprès mais je me retrouve à côté des bulletins de Nicolas Sarkozy et apparemment ma carrure semble intimider. Peu se risque à prendre ce bulletin là. Et mon ami UMP de me demander par trois fois de changer de place …

Pour mémoire, cette tactique ne sera pas vraiment payante puisque dans ce bureau là, Nicolas Sarkozy fera un très bon score de 36.27 %.

Le repas de midi est aussi l’occasion d’une franche partie de rire. Durant la matinée, le délégué UMP, encore lui, m’a fait part de son indignation devant le « nouveau scandale » qui a éclaté à l’occasion de ces élections et qui touche « cette municipalité socialo-marxiste remplie d’incapables ». Ce « nouveau scandale » est dû au fait que les délégués politiques n’ont pas de plateaux repas fournis par la Mairie à l’inverse des assesseurs, secrétaires et présidents des bureaux. J’évite de dire que je ne vois pas trop où se trouve le scandale. Marseille dont la municipalité est loin d’être « socialo-marxiste » est dans le même cas, tout comme Aix en Provence, ce bastion de la gauche ! Très fier, il m’explique qu’il a fait un papier assassin sur le blog de « Vitrolles unie » et que ce papier, démontrant « l’incurie de la municipalité », va très certainement la faire tomber (J’exagère à peine la conclusion).

Donc, à midi, les plateaux repas arrivent. Très gentiment, la Présidente puis le délégué PS qui a réussi à gratter un plateau supplémentaire à la cantine roulante, me proposent de les partager avec eux. Connaissant l’origine de ces plateaux, je préfère m’abstenir (déjà !) et me rabattre sur les croissants achetés le matin.

Idée lumineuse ! Tous les bénéficiaires des plateaux y touchent à peine, se plaignant de leurs mauvaises qualités. Les qualificatifs vont de « immangeable » à « quasiment infect » en passant par « carrément mauvais ».

Finalement, Guy Obino a eu une très bonne idée de ne pas donner de plateaux repas aux délégués politique. Au vue des réactions épidermiques de certains, je suis persuadé que sur un certain blog, il aurait été accusé de tentative d’empoisonnement s’il nous avait fourni ce repas !

L’après-midi est longue mais animée. Quelques petits incidents émaillent nos longues heures de veille :
- une électrice inscrite deux fois (habitant à un angle de rue avec une entrée dans chaque rue, une carte différente a été envoyée à chaque adresse)
- un électeur radié par erreur qui fait le déplacement au tribunal pour se refaire inscrire et nous présente, après un aller-retour éclair, l’extrait de jugement établi quelques minutes plus tôt l’autorisant à voter
- une mamie arrivant de sa maison de repos de la Roque d’Antheron en ambulance après que la procuration donnée à sa fille a été refusée car mal établie

Enfin, le bureau ferme et le dépouillement peut se dérouler. La longue litanie « Sarkozy », « Sarkozy », « Le Pen », « Sarkozy », « Royal » me donne rapidement le bourdon. Heureusement que durant les deux heures que dure le dépouillement, j’entends quatre vingt dix huit fois François Bayrou …

En 2012, j’espère l’entendre plus souvent !

mercredi 25 avril 2007

Verbatim "Conférence de Presse"

"Mesdames, Messieurs,

Je n’ai à cet instant que deux sujets à l’esprit. Le premier sujet, c’est la France, que j’ai scrutée pendant ces mois de campagne électorale, que j’ai rencontrée en milliers de visages différents, la France qui s’inquiète, qui souffre, qui est déchirée, bien plus qu’elle ne l’a jamais été, et en même temps, la France riche de potentiel, riche de promesses, la France qui voudrait y croire.

Et j’ai à l’esprit aussi, et plus que tout, les quelque sept millions de Français qui m’ont donné leur confiance, qui ont mis leur espoir dans cette démarche nouvelle, faisant surgir d’un coup la troisième force politique française, la seule force nouvelle de notre pays. Les sept millions de Français et tous ceux qui ont eu à un moment ou à un autre l’envie de se joindre à eux, et parfois qui le regrettent. Cela fait un immense espoir.

Il y a désormais dans notre pays trois forces politiques, une à droite, une à gauche, et une au centre. Et c’est le centre qui est la force nouvelle.

Je veux vous parler de l’avenir.


François Bayrou annonce la création du Parti démocrate
François Bayrou 2007

La France a trois problèmes : nous sommes un pays à la démocratie malade ; nous sommes un pays au tissu social déchiré ; nous sommes un pays en manque de croissance.

Notre démocratie est malade de la confiscation du pouvoir, de l’incapacité à faire vivre le pluralisme, des difficultés de la presse, de l’absence de séparation des pouvoirs, y compris du pouvoir économique, de la connivence entre les mondes des affaires, médiatique et politique, de la crise de la justice. Le citoyen n’a pas l’impression d’y trouver sa place. La société civile y est méprisée.

Nous avons à reconstruire, depuis les fondations, notre démocratie.

Le tissu social est déchiré. Partout on croise de lourdes misères, personnes âgées aux ressources très faibles, travailleurs pauvres, difficultés de logement, partout la couleur de la peau, la consonance du nom, la religion, dressent les Français les uns contre les autres, partout le quartier où l’on vit, l’adresse postale, forment ghetto. Entre les policiers et les jeunes, entre les différents quartiers, entre personnes au travail et personnes au chômage ou aux minima sociaux, on se regarde du coin de l’œil, on s’épie, et on est prêts à s’affronter. L’école elle-même, le lieu même de l’égalité des chances, est en situation de doute et d’échec.

Nous avons à retisser notre société.

Nous sommes en panne de croissance. À ce sujet, on prend souvent l’effet pour la cause. Nombre de nos compatriotes par exemple considèrent que le chômage et la faiblesse du pouvoir d’achat sont des maux de notre pays. Ces maux sont des symptômes. Le mal c’est l’absence de croissance. Si nous avions de la croissance, nous aurions des emplois (beaucoup sont à libérer) et nous aurions du pouvoir d’achat à répartir. Beaucoup de nos compatriotes considèrent que l’immigration est la cause de nos maux. La situation de l’immigration est une conséquence. Un pays qui va bien sait intégrer, faire vivre ensemble. C’est l’emploi qui intègre. J’ai rencontré des milliers de jeunes Français d’ascendance immigrée. Ils m’ont tous dit une seule chose : donnez nous du travail et tout le reste s’arrangera ! Donnez nous du taf !

Ma conviction est celle-là : les trois maux de la France, ils doivent être soignés et réparés ensemble !

Or, parlons franchement : Nicolas Sarkozy et Ségolène Royal, dans le face à face sempiternel de la droite sempiternelle et de la gauche sempiternelle, vont non pas réparer mais aggraver l’un ou l’autre de ces maux.

Nicolas Sarkozy, par sa proximité avec les milieux d’affaires et les puissances médiatiques, par son goût de l’intimidation et de la menace, va concentrer les pouvoirs comme jamais ils ne l’ont été. Par son tempérament, et les thèmes qu’il a choisis d’attiser, il risque d’aggraver les déchirures du tissu social, notamment en conduisant une politique d’avantage au plus riche.

Ségolène Royal paraît mieux intentionnée en matière de démocratie, encore que le parti socialiste n’ait rien fait quand il était au pouvoir pour corriger ces maux, plus attentive à l’égard du tissu social, mais son programme, multipliant les interventions de l’État, perpétuant l’illusion que c’est à l’État de s’occuper de tout, et qu’il peut s’occuper de tout, créant je ne sais combien de services publics, va exactement à l’encontre, en sens contraire, des orientations nécessaires pour rendre à notre pays et à son économie leur créativité et leur équilibre.

Les deux candidats ont de surcroît promis une augmentation absolument délirante des dépenses publiques, de l’ordre de 60 milliards d’euros chacun, dans un pays endetté comme le nôtre, l’un des deux ajoutant une baisse totalement improbable des prélèvements obligatoires dans une proportion que ni Reagan ni Mme Thatcher n’ont jamais approchée même en rêve.

Notre pays a un problème de démocratie, un problème de fracture sociale, un problème d’économie, un problème de dette. Nicolas Sarkozy va aggraver les problèmes de la démocratie et la fracture du tissu social, Ségolène Royal, par son programme, va aggraver durablement les problèmes de l’économie et l’un comme l’autre vont déséquilibrer le déficit et la dette.

De surcroît, par leur choix de l’affrontement camp contre camp, ils affaiblissent durablement la France.

Dans les deux cas, sauf correction forte que je n’aperçois pas, et dont je tiendrai compte si elles intervenaient, ce qui se prépare, après les belles promesses, c’est une nouvelle déception du pays, une impuissance, une paralysie.

Dans cette situation, je ne donnerai pas de consigne de vote. J’estime que les Français qui ont voté pour moi sont en conscience des citoyens libres de leur choix.

Je ne reviendrai pas en arrière sur notre chemin de liberté. Je ne cherche ni n’accepterai aucune soumission ou ralliement à l’un des deux camps.

Je veux au contraire garantir aux Français que quel que soit le vainqueur, ils trouveront pour les représenter une force de contre-pouvoir, libre, capable de dire oui si l’action va dans le bon sens et non si elle va dans le mauvais sens. Capable, autrement dit, de faire sortir la politique des réflexes du toujours pour et du toujours contre, pour défendre l’intérêt général."


(c) photo AFP

lundi 23 avril 2007

Discours de François Bayrou

« Paris, le 22 avril 2007

J’ai une bonne nouvelle pour vous. A partir de ce soir, la politique française a changé et elle ne sera plus jamais comme avant. Malgré des manoeuvres innombrables, malgré l’alliance objective du Parti socialiste et de l’UMP, malgré des sondages manipulés – je veux rappeler que certains instituts n’hésitaient pas à annoncer ces dernières heures encore que l’extrême droite allait être devant nous, malgré ces forces considérables, plus de 7 millions de Français se sont réunis pour porter une magnifique idée du changement.
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C’est à ces millions de Français que je pense : ils ont fait une magnifique campagne électorale. Ils ont formé une force nouvelle, La seule force nouvelle de la politique française. Ils ont ouvert un chemin d’espoir pour la France et ce chemin d’espoir ne s’arrêtera pas. Il y a enfin un centre en France. Un centre large, un centre fort, un centre indépendant capable de parler et d’agir au-delà des frontières d’autrefois. Ceux-là, ces millions de Français, ont compris que la vieille guerre des deux camps ne répondait plus au mal de la France. Je vous le dis le mal de la France est plus grave qu’on ne le croit dans les deux partis qui sont encore ce soir arrivés en tête.
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"Il y a enfin un centre en France : un centre large, un centre fort, un centre indépendant"
François Bayrou 2007


Nous ne sortirons pas la France de la situation qui fait souffrir tant de femmes et d’hommes qui ont besoin qu’on s’occupe d’eux et pas des guerres de partis. Nous n’en sortirons pas sans un changement profond. Ceux-là, ces millions de citoyens ont voulu qu’on ne raconte pas d’histoire au pays, que l’on ne fasse pas de fausses promesses, qu’on les regarde comme des citoyens c'est-à-dire comme des responsables. Cette espérance que nous avons fait naître, j’en ai la charge, je ne l’abandonnerai pas, ni une minute, ni une seconde pendant les jours, les semaines et les mois qui viennent. J’aime cette espérance. Je mettrai toutes mes forces à rénover la politique française. Je l’ai rénovée hier, je la rénoverai demain. Je n’abandonnerai aucune de ces convictions. Je ne reviendrai pas en arrière.
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Je récuse et je récuserai toujours l’idée qu’il n’y ait en France que deux idées de l’avenir. L’avenir de la France exige au contraire qu’on fasse vivre ensemble les valeurs des uns et des autres. L’avenir de la France exige une démocratie profondément nouvelle, honnête avec des rêves et des principes si souvent bafoués depuis longtemps. Toutes les décisions que je serai amené à prendre dans les jours qui viennent, toute les positions que nous adopterons, seront inspirées par cette seule conviction : la nouvelle politique est en train de naître, cette espérance est grande et juste, et personne, vraiment personne ne l’arrêtera.
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Je vous remercie »
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François Bayrou
22 avril 2007

"Message de William Carrulla"


Mercredi 23 avril 2007

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Message de William Carrulla, responsable de la section UDF de Vitrolles :

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"REMERCIEMENTS


William CARRULLA, Responsable de la section UDF de Vitrolles, remercie chaleureusement les 2500 électeurs Vitrollais qui ont choisi François BAYROU, porteur d'une nouvelle espérance et d'une autre manière de faire la politique, proprement et honnêtement. Le très fort taux de participation et la prise de conscience des électeurs ont permis de faire reculer significativement le vote lepèniste et de placer FB en 3ème position dans 7 bureaux de vote. Le taux remarquable de 14.00% (pourcentage jamais atteint jusqu'à ce jour) permet d'envisager les prochaines échéances électorales (législatives et municipales) sereinement.

William CARRULLA remercie également tous les adhérents de l'UDF Vitrolles, les sympathisants de toute la XIIème circonscription des Bouches du Rhône pour leur dévouement et leur présence sur le terrain. Merci également aux bloggeurs!

Ecoutez la prochaine conférence de presse de notre champion qui aura lieu le mercredi 25 avril prochain!

A bientôt

William CARRULLA"

vendredi 20 avril 2007

« 4 raisons de voter François Bayrou »


Pour éviter le moindre problème, et conformément à l’article L.49, alinéa 1 et 2 du Code électoral, ce blog est verrouillé jusqu’au 23 avril 2007 ; 00 h 01’

Vendredi 20 avril 2007 :



Quatre raisons de voter
François Bayrou

dimanche 22
avril 2007

François Bayrou sera le président qui rassemble la France.



Il est le seul vote utile pour la France
François Bayrou est le seul candidat capable de faire gagner le modèle républicain, de la liberté, de l’égalité, de la fraternité. Dans tous les cas de figure, il est le seul à gagner au second tour.

Il est indépendant du système
François Bayrou est un homme libre et courageux face aux pouvoirs médiatiques, économiques et partisans.C’est la garantie d’une présidence indépendante.

Il refuse de faire des fausses promesses
Malgré 1 200 milliards d’euros de dette, les autres candidats continuent à multiplier les promesses et à distribuer les cadeaux.Il est le seul candidat qui a entièrement financé ses engagements par des économies correspondantes et qui s’engage à interdire dans la Constitution les déficits pour payer le train de vie de l’État.C’est la garantie que les engagements pris seront tenus.

Il propose un projet équilibré et concret pour améliorer votre quotidien
• 2 emplois nouveaux sans charges par entreprise.
• L’éducation comme priorité nationale avec des moyens garantis et des objectifs vérifiables.
• L’augmentation du minimum vieillesse et des petites retraites à 90% du SMIC en 5 ans.
• La mise en oeuvre des principes du pacte écologique signé avec Nicolas Hulot.
• Un nouveau texte européen, qui sera soumis à référendum, pour rétablir la confiance entre les Français et l’Europe.
• La suppression des cautions et des dépôts de garantie pour tous les locataires, qui seront remplacés par un système efficace d’assurance mutuelle.
• Le doublement du budget de la justice pour améliorer son fonctionnement.
• Une offre et une qualité de soins garanties à tous partout sur le territoire.
• Le doublement en 10 ans des moyens consacrés à la recherche pour créer les emplois de demain. Retrouvez l’intégralité du programme d’action de François Bayrou sur www.bayrou.fr ou au 08 11 11 2007




le 22 avril, votez Bayrou

Marché des pins

Vendredi 20 avril 2007

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jeudi 19 avril 2007

« Phrases idiotes de campagne »

Jeudi 19 avril 2007 :

« Les rapports de santé publique qui montrent qu’il y a notamment un impact des OGM sur le fœtus » (Ségolène Royal le 16 septembre 2006) Pour l’instant, aucun rapport,e t encore moins un rapport officiel, ne peut affirmer une telle chose.

« Qui vient sur la grande muraille conquiert la bravitude. » (Ségolène Royal le 6 janvier 2007) On va peut-être éviter de commenter une telle phrase.

« Quand dans un pays comme la France, il y a ce chiffre épouvantable : une femme sur trois aujourd’hui est assassinée sous les coups de son conjoint. » (Ségolène Royal le 21 janvier 2007) Il y a suffisamment de femmes battues en France que noircir le tableau ne sert à rien. Le chiffre exact est de une femme tous les trois jours.


Combien de SNLE en France ? « Euh, nous en avons un ou deux » (Ségolène Royal le 24 janvier 2007) En fait la France possède quatre sous-marins lanceurs d’engins (SNLE)

« il y a quelques années,François Mitterrand, dans une réplique superbe avait dit : Vous n’avez pas le monopole du cœur » (Nicolas Sarkozy le 15 janvier 2007) Le nouveau soutien de Nicolas Sarkozy a du apprécier cette attribution. En fait, c’est Giscard d’Estaing qui a prononcé cette célèbre phrase.

La note des Rg sur Bruno Rebelle date de 1997 « quand Ségolène Royal était la collaboratrice de François Mitterrand » (Nicolas Sarkozy le 31 janvier 2007) Mitterrand, mort en 1995, a du se retourner dans sa tombe

Combien de SNA en France ? « Quatre ! » (Nicolas Sarkozy le 15 janvier 2007) En fait, la France possède six sous-marins d’attaque (SNA)

Al Qaida, chiite ou sunnite ? « On ne peut réduire Al Qaida à l’appartenance ethnique » (Nicolas Sarkozy le 15 janvier 2007) On va plutôt dire que l’on pourrait, à la rigueur, réduire Al Qaida à l’appartenance religieuse

Le SMIC ? « C’est le salaire, ce n’est pas rien, de la moitié des français » (Nicolas Sarkozy le 5 février 2007) Malheureusement le salaire de 15.60 % des salariés français

Le prix du brut ? « Lorsque j’étais ministre des finances, le brent était à 42 dollars le baril, c’est monté jusqu’à 90 … » (Nicolas Sarkozy le 5 février 2007) Le prix maximum a été de 77.25 dollars le baril

« 13000 ou 14000 suicides par an de jeunes » (Nicolas Sarkozy le 5 février 2007) Il atteint en fait le chiffre énorme de 600 par an dans la tranche 15-24 ans. Pas besoin d'en rajouter.

On pourrait aussi rajouter les propos sur la génétique, la pédophilie, le régime des talibans, le Québec …

Mais il y en a tellement !

mercredi 18 avril 2007

« Quatre raisons de voter François Bayrou »

Quatre raisons de voter
François Bayrou










Dimanche 22 avril
François Bayrou sera le président qui rassemble la France.




Il est le seul vote utile pour la France
François Bayrou est le seul candidat capable de faire gagner le modèle républicain, de la liberté, de l’égalité, de la fraternité. Dans tous les cas de figure, il est le seul à gagner au second tour.



Il est indépendant du système
François Bayrou est un homme libre et courageux face aux pouvoirs médiatiques, économiques et partisans.C’est la garantie d’une présidence indépendante.





Il refuse de faire des fausses promesses
Malgré 1 200 milliards d’euros de dette, les autres candidats continuent à multiplier les promesses et à distribuer les cadeaux.Il est le seul candidat qui a entièrement financé ses engagements par des économies correspondantes et qui s’engage à interdire dans la Constitution les déficits pour payer le train de vie de l’État.C’est la garantie que les engagements pris seront tenus.



Il propose un projet équilibré et concret pour améliorer votre quotidien
• 2 emplois nouveaux sans charges par entreprise.
• L’éducation comme priorité nationale avec des moyens garantis et des objectifs vérifiables.
• L’augmentation du minimum vieillesse et des petites retraites à 90% du SMIC en 5 ans.
• La mise en oeuvre des principes du pacte écologique signé avec Nicolas Hulot.
• Un nouveau texte européen, qui sera soumis à référendum, pour rétablir la confiance entre les Français et l’Europe.
• La suppression des cautions et des dépôts de garantie pour tous les locataires, qui seront remplacés par un système efficace d’assurance mutuelle.
• Le doublement du budget de la justice pour améliorer son fonctionnement.
• Une offre et une qualité de soins garanties à tous partout sur le territoire.
• Le doublement en 10 ans des moyens consacrés à la recherche pour créer les emplois de demain. Retrouvez l’intégralité du programme d’action de François Bayrou sur www.bayrou.fr ou au 08 11 11 2007






Le 22 avril, votez Bayrou

« Un candidat pas comme les autres »

Mercredi 18 avril 2007 :
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Alors que les derniers jours de campagnes se passent dans une grande fébrilité, plusieurs événements concomitant démontrent, que contrairement à ce que prétend Nicolas Sarkozy, il n’est pas tout à fait « un candidat comme les autres » et qu’il continue à recevoir le soutien de son ancien ministère.

Les dérapages commencent à se multiplier et deviennent tellement malvenues que la presse ne peut s’empêcher d’en parler et de se poser une question lancinante : « Nicolas Sarkozy bénéficie-t-il d'un régime policier de faveur lors de l'organisation de ses réunions publiques ? »

Ainsi, en trois jours, deux événements démontrent que l’ancien ministre de l’intérieur n’est pas si « ancien » que cela et que ses anciennes relations n’ont visiblement pas encore oublié qui les dirigea.


« L’incident de Meaux » :

Vendredi 13 avril, le candidat UMP était en déplacement à Meaux (Seine-et-Marne). Il devait rencontrer des habitants du quartier populaire de Beauval, puis tenir un meeting. A cette occasion, une centaine de salariés des entreprises JDC Imprimerie et LSG-Gate-Gourmet, sous la menace de licenciements massifs, souhaitaient se rendre à Meaux pour interpeller M. Sarkozy. C'était sans compter sur un imposant dispositif policier : 320 personnes, dont plus de 200 membres des forces mobiles.

Michèle Guzman, responsable départementale du Parti communiste, accompagnait les salariés de LSG, auxquels le PCF avait fourni un bus. "Une voiture de police nous attendait à la sortie de l'usine, dit-elle. Cinquante mètres plus loin, trois motards nous ont demandé de nous mettre sur le bas-côté." Il était près de 18 heures. Officiellement, il s'agissait d'un banal contrôle routier. Les policiers se sont contentés de prendre les papiers du véhicule, selon Mme Guzman. "Ça ressemblait à une méchante provocation, poursuit-elle. On a fait prévenir la préfecture, qui nous a fait savoir que tout cela relevait du ministère de l'intérieur." Le bus n'a été autorisé à partir qu'à 20 h 30.

Une mésaventure identique est survenue au deuxième bus, parti de JDC. Après un premier contrôle à la sortie de l'usine, il a été arrêté par deux motards, au moment d'entrer sur l'autoroute. Devant les protestations des passagers, les policiers ont accepté de les escorter jusqu'à Meaux. Ils n'y sont jamais arrivés. Le bus a été de nouveau stoppé dans une petite commune, où des renforts policiers avaient été postés, notamment une compagnie républicaine de sécurité. "Ils étaient plus nombreux que nous, explique Jean-Paul Brinon, délégué intersyndical CGT-FO dans l'usine. On a eu le droit pendant deux heures et demie à une garde à vue en pleine campagne, sans aucun motif." Selon la direction centrale des CRS, les consignes avaient été données par la direction départementale de la sécurité publique (DDSP), sous l'autorité du préfet. La DDSP, elle, renvoie sur le ministère. Dans l'entourage du candidat, on affirme n'être informé que du dispositif policier autour du lieu de meeting. "Pour le reste, ça relève de la préfecture", dit-on.


« L’incident de Chateauneuf du Pape »

Le lendemain de ces événements, M. Sarkozy tenait une réunion publique sur la place de la mairie de Châteauneuf-du-Pape (Vaucluse). Cette fois, pas de bus à intercepter ; simplement une dizaine de perturbateurs, peu décidés à écouter l'appel à la mobilisation lancé par le candidat à la « majorité silencieuse ». Repérés par le service d'ordre de l'UMP et les gendarmes, ils ont été écartés le temps du discours. « Il n'y a pas eu d'interpellations, juste des contrôles d'identité pour prévenir tout trouble à l'ordre public, explique Guy Parayre, directeur général de la gendarmerie nationale. En cette période électorale délicate, on fait preuve d'une vigilance préventive dès qu'il y a un rassemblement important, et ce pour tous les candidats de premier plan. »

Dommage que le « simple contrôle d’identité » ait durée le temps du discours parce que les gendarmes avaient « des problèmes de liaisons » pour l’identification des personnes contrôlées.

Selon Claude Attia, ancien intermittent, lui-même et des membres de l'Education nationale et de Ras le Front ont été "embarqués" pour un contrôle d'identité et "retenus, le temps de l'intervention de M. Sarkozy, par les gendarmes, alors que tout le monde avait des papiers en règle". "On n'a pas le droit de neutraliser les gens lors de réunions publiques afin qu'ils ne posent pas de questions aux candidats", a-t-il ajouté.


« La présence policière lors des meetings de Nicolas Sarkozy »

François Bayrou lui même a été obligé de remettre en perspective les mesures de protections dont bénéficie le candidat UMP en ironisant sur la présence de « 326 policiers et CRS » autour de Nicolas Sarkozy, vendredi à Meaux, ajoutant qu' « il y a(vait), à droite aussi, des gens qui s'inquiètent d'un certain nombre d'évolutions » du candidat de l'UMP à l'élection présidentielle. « Ce matin (samedi 14 avril 2007), j'étais à la Cité des 4.000 à la Courneuve, j'étais seul, a déclaré le candidat de l'UDF lors d'une rencontre avec des militants de son parti à La Rochelle. Hier (vendredi 13 avril 2007), Nicolas Sarkozy était à Meaux, la ville de son ami Jean-François Copé, pour une réunion de 100 personnes dans une salle fermée, et il y avait 326 policiers et CRS. » « Quand on en est là, (...) je ne sais pas si on se rend compte de ce que ça veut dire de l'état réel du pays après cinq années de Nicolas Sarkozy au ministère de l'Intérieur. Où cela va-t-il nous mener? », s'est-il inquiété

mardi 17 avril 2007

« Sarkozy va sauver l’OM »

Mardi 17 avril 2007 :
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Convaincre ! Voilà le maître mot de cette dernière ligne droite.

Convaincre et espérer !

Me voici donc le cœur à l’ouvrage expliquant à qui veut m’entendre que le vote Bayrou est la seule solution pour sortir la France de la crise, que le vote utile, c’est François Bayrou, que le seul qui peut battre Nicolas Sarkozy, c’est François Bayrou.

Suivant les interlocuteurs, je change mon argument premier. Je ne sais pas si cela marche mais si j’arrive à seulement pousser mes interlocuteurs à envisager ce vote, alors le chemin est à moitié parcouru.

Je me retrouve ainsi ce matin dans l’ascenseur avec un de mes collègues de travail, un de ceux dont j’ai déjà parlé et dont les jugements à l’emporte-pièce ont tendance à me mettre les nerfs en pelote. Je me dis que, malgré tout, c’est un électeur potentiel et rien ne m’empêche de tenter de le convaincre malgré sa « droititude » invétérée. Je tente l’argumentaire du « seul capable de sauver la France ». Et là, sans que je comprenne vraiment le cheminement de la pensée, je l’entends me dire avec un sérieux à toute épreuve : « Moi, je te le dis, le seul qui peut sauver l’OM, c’est Sarkozy ! »

Premier réflexe : il plaisante ! Mais je dois vite me rendre à l’évidence. L’humour n’est pas son fort et il est d’un sérieux à toute épreuve, surtout quand il développe son argumentaire : « Avec Sarkozy à la tête de l’OM, il y aurait deux avantages : la mafia ne mettrait pas les pieds au stade et on renverrait tout ces mercenaires étrangers en charter dans leur cambrousse. On y verrait enfin clair sur la pelouse ! Moi, je te le dis, Sarkozy, c’est le seul recours ! »

J’en reste cloué sur place. De bon matin, dans un ascenseur confiné …

Que dire après cela.

Que les jours où les c** voleront, je connais déjà le « chef d’escadrille »

« Un peu de pudeur, M. Sarkozy »,

Mardi 17 avril 2007 :

Il y a certains historiens qui forcent le respect par leur vision saine et percutante des événements. Jean-Noël Jeanneney est de ceux-là.

Aussi, sa dernière tribune dans le Monde pour rappeler certaines valeurs et remettre en perspectives certains propos tenus par un certain candidat à la présidence de la République ne peut que m’interpeller et me pousser à partager avec vous les valeurs historiques qu’il défend.

Même si son option politique et la conclusion à son étude ne sont pas forcement mienne, cette mise en perspective était nécessaire. Une piqure de rappel historique en quelque sorte.


« Un peu de pudeur, M. Sarkozy », par Jean-Noël Jeanneney

D'abord on fut surpris. Ensuite on s'est borné à sourire. Mais voilà qu'à la longue on est contraint de dire que la façon dont Nicolas Sarkozy revendique, de discours en discours, les figures historiques de la gauche au service de sa cause heurte à la fois le bon sens, la mémoire et la probité. Voltaire, Saint-Just, Carnot, Gambetta, Jules Ferry, Clemenceau, Jaurès, Salengro, Léon Blum... Holà ! Cette captation d'héritage ne pourrait se fonder, non sans forfanterie, que sur la capacité d'oubli de ses concitoyens : celle-ci n'est pas infinie.

Voltaire ? Ce sont les conservateurs de son temps, les tenants de l'ordre établi que bousculèrent infatigablement ses combats. Saint-Just ? C'est la droite qui a stigmatisé pendant plus d'un siècle après son exécution par la réaction thermidorienne l'espoir qu'il avait incarné d'apporter au peuple ce bonheur qui devait être une "idée neuve" en Europe. Lazare Carnot ? C'est la droite qui, après 1815 et le retour des émigrés, a contraint l'organisateur de la victoire à la misère de l'exil. Gambetta ? C'est la droite monarchiste qui a tout fait, avant et après le 16 mai 1877, pour refouler celui qui portait si haut les aspirations d'une République rénovée.

Jules Ferry ? C'est la droite cléricale qui s'en prit de toute son énergie à l'école laïque, gratuite et obligatoire qu'il légua à la France. Clemenceau ? C'est la droite qui, en l'abreuvant d'injures et de mensonges, après Panama, l'a chassé de l'arène politique puis l'a violemment dénoncé dans son combat pour Dreyfus. Jean Jaurès ? C'est la droite qui n'a pas cessé, jusqu'à son assassinat en 1914, de le moquer comme utopiste, de le détester comme défenseur du monde ouvrier, de le clouer au pilori comme naufrageur de la défense nationale. Salengro ? C'est de la droite et de sa presse que sont parties les calomnies infâmes qui l'ont poussé au suicide, en 1936. Léon Blum ? C'est de la droite qu'a jailli, quand il s'est approché du pouvoir, avec le Front populaire, un flot de haine dont la virulence a resurgi sous Vichy lors du procès de Riom fomenté par Pétain.

Qu'on m'entende bien : je ne rends pas Nicolas Sarkozy et les siens, ce serait absurde, personnellement comptables de tout cela. Mais leur famille politique ne peut pas, au nom de je ne sais quelle rupture soudaine dans le mouvement de l'histoire, prétendre en abolir ni les réflexes ni l'héritage, puisque ce sont ceux-ci qui l'ont définie dans la longue durée.

On peut se demander, à la réflexion, s'il ne faudrait pas considérer cette prétention du candidat de la droite à s'inscrire dans la lignée de grands personnages de la gauche comme le fruit d'une contrition cachée. C'est peut-être l'aveu d'une gêne secrète devant une évidence : depuis deux siècles, cette droite dont M. Sarkozy est le descendant et l'actuel porte-parole n'a pas cessé de freiner les évolutions du progrès avant de se trouver contrainte, par l'évolution des esprits et par le jeu des forces sociales, à se convertir, en vagues successives, à une partie des principes que les hautes figures dont il est question ont incarnés dans le passé, parfois jusqu'au martyre.

Quoi qu'il en soit, quelque pudeur ne serait pas malvenue de la part d'un homme qui attend, si on le comprend bien, que les leaders de la gauche soient morts pour les aimer à titre posthume. Ségolène Royal est heureusement bien vivante.

Jean-Noël Jeanneney
Historien

lundi 16 avril 2007

Mensonge de campagne : « Royal, Hollande, un fauteuil pour deux »


Lundi 16 avril 2007 :
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Ce qu’il y a de bien dans la campagne socialiste, c’est qu’il y a à boire et à manger. Suivant ses penchants, on écoutera soit la candidate officielle, soit son compagnon.

Prenons l’exemple des trente cinq heures. François Hollande jure ses grands dieux que personne n’y touchera. Ségolène Royal préfère, elle, les assouplir pour en corriger les excès.

Pour les impôts, l’exemple est identique. Plus d’impôts, moins d’impôts, adressez vous au membre du couple qui correspond le mieux à votre vision de l’imposition.

Quant aux régularisations des sans papiers, c’est carrément le grand écart. L’un prône une régularisation prudente au cas par cas au moment même où l’autre annonce que tous ceux qui ont des enfants scolarisés le seront. ce qui revient à accepter une régularisation quasi systématique.
D’un coté, on répudie l’assistanat, de l’autre on le développe

Tout et son contraire.

Faite votre choix mes bons messieurs et mes belles dames !

Et d’ailleurs, Ségolène Royal est elle la candidate du PS ou candidate contre le PS ? Est elle désireuse d’être soutenue par les éléphants ou préfère t’elle les éliminer ?

Les deux apparemment en gardant en ligne de mire son idée fixe de créer un grand parti démocrate à l’américaine.

Sans oublier un lapsus qui traduit bien le fond de la pensée de la candidate socialiste qui, à la mutualité, le 26 novembre 2006, déclara : « Il faut voter Ségolène Royal pour battre la gauche ! »

Bilan : certains des grands socialistes qui officiellement la soutiennent n’hésitent pas à envisager de voter Bayrou.

Cerise sur le gâteau : l’appel de Michel Rocard lui-même, appuyé par Bernard Kouchner, disant tout haut ce que beaucoup pense tout bas, renforçant ainsi une de mes positions précédentes révélant que le PS n’avait pas la majorité sans l’apport de l’UDF !

Et dire que c’est François Bayrou qui n’a pas de majorité !

dimanche 15 avril 2007

« Marché ? Marché ! »


Dimanche 15 avril 2007 :
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Aujourd’hui, direction le marché de Vitrolles pour mon « premier » vrai marché depuis de très longues années. Je me demande d’ailleurs si dans mon autre vie, j’ai déjà tracté sur un marché. Je pense que non.

Je retrouve le groupe à l’une des entrées, devant le marchand de journaux. William Carrulla est déjà là, arborant fièrement son tee shirt orange.

A proximité, le stand du Parti Socialiste qui a « vampirisé » l’entrée. Je ne sais pourquoi mais je trouve que leurs militants manquent d’entrain et font franchement la gueule. Je dois avouer que ce n’est pas pour me déplaire. Ils ont l’occasion de faire encore plus la gueule quand un passant, tenant fermement un tract PS à la main, refuse le mien sous prétexte « qu’il vote socialiste ». Je ne peux m’empêcher de lui faire remarquer qu’il devrait « prendre le mien puisque même Michel Rocard et Bernard Kouchner ont appelé à une alliance avec François Bayrou ». La petite militante la plus proche de moi me lance un regard noir digne de « Terminator » tandis qu’un autre socialiste, ayant plus de bouteille, ne peut cacher un petit sourire.

Cette réaction confirme tous les échos que nous recevons du camp socialiste sur la confusion qui règne dans leur troupe, confirmation que nous recevrons encore aujourd’hui d’un autre biais.

Les militants de « Ras le front » croisent notre route. Pas un regard, pas une parole. Et un grand malaise lorsque, les tracts de Bayrou en main, je vais demander au plus grand d’entre eux une de leurs productions. Je serais invisible que j’aurais plus de succès. Un grand barbu finit par m’en tendre un avant de se détourner comme si j’avais la peste.

Au bout d’un moment, je trouve que nous sommes mal placés. La partie la plus vivante du marché est délaissée et ici, nous sommes contrés par les socialistes en plus grands nombres. Je prends une partie des tracts et gagne le parking devant l’Intermarché dans le but de couvrir cette partie du marché

Première surprise : Il est onze heures et aucun concurrent à l’horizon alors que la foule est dense sur cette partie de la place.

Je commence à distribuer mes tracts à ceux qui rentrent sur le marché, me disant que ceux qui en sortent ayant les mains occupées, je vais les ennuyer et faire passer un mauvais message. Les gens prennent, deux discutent un peu avec moi. Je me dis que j’ai bien fait et je suis presque content de moi.

Mauvaise pioche. Quand dix minutes plus tard je pénètre de nouveau sur le marché pour essayer de trouver une bouteille d’eau, je trouve les tracts soit par terre, soit dans le bac à fleurs devant la brasserie. Je récupère ceux qui sont encore présentables, jette dans la poubelle les autres et ressort du marché.

Alors que je suis en train de réfléchir sur la technique à appliquer pour être efficace et convaincre les indécis, une sirène de pompiers me fait lever la tête. Et soudain, j’ai l’illumination. Devant moi s’étend le parking et une vingtaine de voitures bloquées par un mini embouteillage. Je repense à ce « tracteur » pour je ne sais plus quel enseigne de Plan de Campagne qui avait « tracté » toutes les voitures se trouvant bloqué par le sempiternel embouteillage du dimanche après midi.

Voilà la solution : donner de la lecture à un public captif qui ne peut rien faire d’autre que lire le tract.

Bonne pioche. Je remonte la file de voitures, distribuant les tracts à des chauffeurs qui, loin de les rejeter, les acceptent avec soulagement, sans oublier la petite phrase amicale : « Un petit tract pour vous aider à passer le temps et bonne journée », « Voilà de quoi vous faire patienter et découvrir un candidat intéressant et bon week-end », « Je vous souhaite un bon marché et en attendant une place, voici de quoi patienter » suivant le cas.

Deuxième surprise de la journée : Non seulement mon plan marche à merveille mais en plus il attire le débat. Plusieurs personnes me demandent des précisions sur un point du programme lorsque je remonte la file de voitures.

Ils ont lu le tract. J’en suis tout esbaudi.

Je rationnalise mon action : les voitures qui attendent une place ou quelqu’un en priorité ensuite celles bloquées par les manœuvres et enfin les gens rangeant les affaires dans leur coffre. Pardon, pas "rangeant", ayant juste fini de ranger.

Pourquoi attendre la fin des opérations ? Je parle par rapport à mon propre vécu : Je déteste être dérangé lorsque je mets des affaires dans le coffre. J’ai les mains prises, on m’embête et, parano de citadins, on peut m’attaquer. Me donner un tract lorsque je vais monter en voiture ? Je ne vais pas oser le jeter dans la rue et je vais le glisser dans le vide poche. Par reflexe, lors du premier embouteillage, je vais le lire pour passer le temps.

De nouveau, bonne pioche. Aucun tract par terre, aucun tract refusé et lorsque j’ai fini de tout distribuer et que je fais un dernier tour de parking au cas où, je repère plusieurs voitures avec les chauffeurs en train de lire le fameux tract.

Bonne journée finalement

René Rémond, "mon" maître


Samedi 14 avril 2007 :

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Ce billet ne va pas concerner la campagne électorale mais va parler de la disparition de « mon » maître.

René Remond, historien et politologue, est mort dans la nuit de vendredi à samedi, à Paris, à l'âge de 88 ans, des suites d'une maladie.

René Rémond, grand témoin du XXe siècle, né en 1918, était président de la Fondation nationale des sciences politiques de 1981 à janvier 2007, et avait été élu à l'Académie française le 18 juin 1998 au fauteuil de François Furet.

René Rémond, l'un des plus grands noms de l'histoire contemporaine, est l'auteur d'une trentaine d'ouvrages d'histoire politique, intellectuelle et religieuse de la France aux XIXe et XXe siècles.

Son ouvrage le plus célèbre, "La droite en France de 1815 à nos jours", réédité plusieurs fois, est une référence pour les historiens et politiciens. René Rémond y dresse une typologie des trois familles de la droite française : la droite orléaniste, la droite légitimiste et la droite bonapartiste.

Il est également l'auteur de "L'anticléricalisme en France de 1815 à nos jours" (1976), de "L'histoire de la France religieuse" et de "Introduction à l'histoire de notre temps" (1974), ouvrage de référence pour les étudiants en histoire.

François Bayrou, qui le connaissait bien, a exprimé samedi sa « tristesse » et sa « reconnaissance ». « René Rémond était pour moi un repère. On a tous, en évoquant sa mémoire, de la tristesse et de la reconnaissance. René Rémond était un esprit précieux », a-t-il estimé, saluant « ses analyses très profondes et fines sur l'histoire des grands courants politiques en France ». Il était aussi « l'auteur de livres qui ont marqué des générations », a ajouté le candidat centriste. « En même temps, c'était un homme de convictions, très enracinées, qui était à la fois démocrate et social, avec une vision généreuse de la société et des liens entre ceux qui la forment », a dit M. Bayrou.

Je ne peux qu’approuver les propos de François Bayrou.

Une grande perte pour l’Histoire.

samedi 14 avril 2007

Le meeting de Marseille




Vendredi 13 avril 2007
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Vous attendez tous mon papier sur le meeting de Marseille du 12 avril 2007. Le voilà donc, tout chaud, tout droit sorti de mon cerveau en ébullition.

Je ne vais pas, dans ce papier du moins, disserter sur les prises de positions sécuritaires de François Bayrou ni sur l’intervention émouvante d’Azouz Begag. Je laisse aux journaux le soin de le faire et au site officiel de campagne de répercuter ce discours primordial. Je vais me contenter de vous parler de l’ambiance et des anecdotes entourant ce meeting.


Acte 1 : Le car gratuit

Nous avons rendez-vous devant le siège de la section. Je suis un peu inquiet en me rendant au lieu de rassemblement. Allons nous faire le plein ?

Je m’inquiète pour rien. Le car sera plein et tout le monde est très motivé. Joseph a pensé à amener des affiches et même une banderole proclamant fièrement notre appartenance à la section de Vitrolles. En un temps record, le car est recouvert des affiches de notre champion. Un très bel effet vu de l’extérieur. Nous regroupant tous devant le bus, le photographe de la Provence n’a aucun mal à faire la photo officielle de notre section, conquérante à souhait.

Un petit moment après le départ, un événement imprévu peut nous faire penser que le trajet est mal engagé. Notre car croise la route d’une camionnette en proie aux flammes sur la bretelle d’accès de l’autoroute. Pompiers, police, pneus qui explosent, le spectacle est impressionnant mais ce n’est qu’un incident de parcours. A peine quelques minutes de retard.

Le reste du trajet se passe dans le meilleur des mondes possible avec son cortège de voitures qui klaxonne en signe d’encouragement en doublant notre car et surtout cette camionnette de chantier et ses ouvriers qui montrent de manière exubérante et sans aucune ambiguïté que leur soutien se porte sur François Bayrou.


Acte 2 : Le hall 1
En cette terre désormais UMP où le PS régna en maître durant un demi siècle, la crainte est grande de faire un bide, surtout lorsque l’on loue le Hall 1 de la foire de Marseille pouvant accueillir plusieurs milliers de personnes.

Là encore, je m’inquiète pour rien. Plusieurs milliers de sympathisants et de militants ont répondu à l’invitation de l’UDF. Ensuite qui croire ? Cinq mille ? Six mille ? Deux mille comme je l’ai lu sur un blog UMP ?

Je dirais cinq mille, un véritable exploit quand on connaît la composition politique de Marseille et de sa région. Et, malgré ka foule, l’une des premières personnes que je croise est Bernard, le publiciste qui s’est engagé lui aussi à l’UDF et a fournit à François Bayrou son slogan de campagne.

Avec près de une heure et demi de retard, il arrive enfin au milieu d’une cohue monstre et d’une forêt de caméra et d’appareils photos, sous le crépitement des flashs. Il est accompagné d’un Azouz Begag radieux et … bronzé. Non, ce n’est pas une phrase raciste mais une simple constatation. Azouz Begag revient de la montagne bronzé comme un vrai montagnard.

Alors que le meeting commence, je ne peux m’empêcher d’admirer l’organisation des supporters de Slimane Azoug. Pas une seconde sans que le panneau de soutien de celui-ci ne soit dans le champ des caméras qui retransmettent le meeting sur écran géant. Et l’homme sait aussi se placer. On ne voit que lui sur la scène, juste derrière François Bayrou.



Acte 3 : le discours

Nous avons droit à l’apologie de la communauté marseillaise dans ce qu’elle a de meilleurs : sa diversité et son creuset. Ensuite, François Bayrou enchaîne avec la sécurité, au sens large du terme, abordant aussi bien le terrorisme que la situation dans les banlieues.

Pendant le discours, j’observe la salle. Une vieille habitude. On apprend souvent plus en observant les gens. Il ne me faut pas dix secondes pour remarquer les deux « jeunes » UMP assis deux rangs derrière moi, appareil numérique et dictaphone en main. L’un des deux, je le connais de l’époque où je fréquentais assidûment le Cours Julien. A ce moment là, il était le propriétaire d’un petit resto et affichait sans vergogne son appartenance aux jeunes RPR puis UMP. Déjà, à l’époque, il adulait Nicolas Sarkozy et mes prises de bec avec lui étaient célèbres. Il me reconnaît aussi et blêmit. Lorsque je me lève en me dirigeant vers eux, ils prennent soudain la fuite vers la porte comme s’il avait vu le diable en personne. J’ai toujours adoré faire cet effet sur le gens.

Les douces joies de l’espionnage politique


Acte 4 : Le retour

Il tombe des cordes mais nous ne nous en apercevons pas. Nous sommes toujours sous le charme. Après un petit malentendu provoqué par quelques retours par d’autre moyen que ce bus gratuit, nous rentrons enfin à Vitrolles.

Il est dix heures et demie. La pluie tombe toujours mais nous sommes contents.

François Bayrou nous a boosté.

Mensonge de campagne : « Quand le nez de Sarkozy s’allonge »

Vendredi 13 avril 2007
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Il y a tellement de mensonge dans la campagne de Nicolas Sarkozy qu’en choisir ne serait ce qu’un est bien difficile. Je vais donc faire un pot-pourri de ce qui m’a fait bien rire ces derniers mois.

Quoique … rire ou pleurer ?

Tout d’abord, la disparition de son programme électoral de trois de ses quatre promesses phares de l’automne dernier :
- Baisse de 4 points des prélèvements obligatoires
- Bouclier fiscal plafonné à 50 %
- Non remplacement d’un fonctionnaire sur deux
Quand ils ont vu cela, les économistes de l’UMP ont cru que notre ex ministre de l’Intérieur était devenu fou en regard aux promesses clientélistes déjà octroyées et à l’état des finances de la France.

Qui peut aussi croire que l’ampleur des déficits sociaux permettra de verser des allocations familiales dès le premier enfant ?

Qui peut aussi croire que l’on pourra augmenter le pouvoir d’achat des petits salaires avec une TVA sociale alors que celle-ci fera automatiquement exploser les prix ?

Le discours savamment distillé dans les médias par les amis de Nicolas Sarkozy fait penser aux français que le gouvernement Villepin a tout raté sauf en matière de sécurité où, grâce au candidat UMP, il a réussi.

Or, tous les experts, de quelques bord qu’ils soient, (y compris de l’UMP) dénoncent l’inverse. En matière d’emploi, de déficit budgétaire, de dette publique, il y a un léger mieux mais la situation sécuritaire s’est, elle, aggravée, avec des violences aux personnes qui ont explosé de manière inquiétante (+ 13.6 %)

Quand aux prélèvements obligatoires, Nicolas Sarkozy (un temps ministre des Finances, rappelons le) affirmait déjà en 2002 que la baisse devait être une priorité. Leur alourdissement durant ces cinq années leur a permis d’atteindre un niveau record.

J’allais oublier l’immigration et probablement le plus gros mensonge de Nicolas Sarkozy : la responsabilité de l’immigration dans les difficultés du pays et, pour contrer cela, l’instauration d’une « immigration choisie ».
Or, en réalité, que cache ce terme « d’immigration choisie » ? Ni plus ni moins que la demande du MEDEF qui préconise de relancer une « immigration de travail », c'est-à-dire le recours à une main d’œuvre étrangère dans tous les secteurs où l’offre d’emploi étant supérieure à la demande à cause des bas salaires ou des conditions de travail, il faudrait, sans ce recours, augmenter les salaires et améliorer les conditions de travail.
Or, qui ignore que l’immigration de travail d’aujourd’hui, c’est l’immigration familiale de demain ? Certainement pas Nicolas Sarkozy !

Enfin, cerise sur le gâteau que je ne peux m’empêcher de savourer : la position de notre ex ministre sur la guerre en Irak. Actuellement, il ne tarit pas d’éloges à l’égard du Président par rapport à cette guerre. Or, au moment du déclenchement de celle-ci, Nicolas Sarkozy s’était farouchement opposé à Jacques Chirac. Il la critiquait encore vertement un an et demi plus tard. Sans oublier l’adoubement qu’il est allé chercher auprès de Bush à Washington.

On pourrait parler aussi de ses positions écologistes (signer le pacte de Nicolas Hulot mais dire que les écologistes « veulent revenir à la bougie et interdire la voiture »), de sa politique sociale à la tête de la mairie de Neuilly, de sa politique de rupture.
Quelle rupture quand on trouvera dans sa majorité et son gouvernement Raffarin, Juppé, Alliot-Marie, Douste-Blazy, Hortefeux et consort ?

Belle rupture et beau mensonge !

Affichage officiel : gage d'équité ?

Mercredi 11 avril 2007
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Je suis tranquillement en train de prendre l’apéritif sur la terrasse du bar-tabac de Fay sur Lignon lorsque je vois débouler l’afficheur officiel de la campagne, « Clear Channel » pour ne pas le nommer.

Dans ce petit village perdu sur les plateaux du Mézenc, la présence de cette camionnette me semble bien incongrue. Le conducteur a du s’en rendre compte puisque son arrêt devant les panneaux officiels placés face à la Mairie va être réduit au strict minimum syndical et son démarrage digne de figurer dans les annales des départs des vingt quatre heures du Mans

Première constatation : il doit être payé à l’affiche. Moins de quatre minutes pour apposer les douze affiches et les sept sous affiches, voilà qui me semble digne de figurer dans le « Guinness des records ».

Par curiosité, je m’approche des panneaux. Je n’ai pas encore eu le loisir de voir toutes les affiches officielles. Ce ne sera pas pour aujourd’hui !

Deuxième constatation : Il ne fait aucun doute que mon colleur officiel doit être amoureux de Ségolène Royal. C’est la seule affiche bien collée, au centre même du panneau qui lui est réservé, sans aucun pli ni coulage.

Troisième constatation : Attribuer l’affichage officiel à un professionnel part d’un bon sentiment mais sa réalisation laisse à désirer. A part Ségolène, les autres affiches sont, au mieux en travers, au pire déjà en train de se décoller. Trois d’entre elle ont été tellement collées précipitamment que les replis qu’elles forment empêchent toute lecture. Le pire (ou le meilleur dans le cas présent), est atteint avec celle de Nicolas Sarkozy, complètement repliée sous son poids et donc totalement illisible.

Celle de notre cher François est presque correctement placardée en comparaison aux autres. La colle est encore fraîche. J’en profite donc pour la décoller et la recoller de manière impeccable. Cela me rappelle ma jeunesse lorsque je collais les affiches pour un certain candidat.

Au moins, dans ce village, François Bayrou concurrencera Ségolène Royal, du moins au niveau de l’affichage !

Un paysan m’observe, le mégot à la bouche, les mains dans les poches, le béret vissé sur la tête. L’archétype parfait du paysan.

« C’est bien, lui au moins, il vient de chez nous ! »

Il s’éloigne sans un autre mot, sans que je comprenne réellement le sens de sa remarque.

Nous sommes dans la France profonde.