dimanche 29 juillet 2007

Centrale nucléaire et unité de dessalement

Samedi 28 juillet 2007 :
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Avec les journalistes, nous avons pris l’habitude d’entendre des énormités. Avec les politiques, nous savons qu’il faut se méfier des « promesses » et évaluer leur degré de crédibilité. Avec les membres du gouvernement, nous connaissons les effets d’annonces. Avec notre Président …

Ah, notre Président !

Mais quand les quatre se regroupent pour créer l’événement, nous assistons à un feu d’artifice d’incongruité comparable à celui du 14 juillet.

Sous prétexte « d’aider la Libye à réintégrer le concert des nations », le Président français vient de signer un accord pour livrer un réacteur nucléaire à la Lybie. On ne va pas s’étendre sur le passé de Mr Kadhafi dont le nom est intimement lié aux attentats de Lockerbie et du vol Uta pour ne citer que les deux plus célèbres ou qui fut désigné comme le terroriste n.1 par les Usa qui allèrent jusqu’à bombarder la Lybie à deux reprises sans oublier son implication dans des conflits armés locaux comme au Tchad, en Tunisie en l’Egypte.

Oublions ce passé sulfureux pour ne garder que le présent.

Donc, le 25 juillet 2007, la France et a Lybie ont signé un mémorandum qui prévoit à terme la fourniture par la France d'un réacteur nucléaire pour une usine de dessalement de l'eau de mer. « L'eau potable est essentielle en Libye. La France va engager des études de faisabilité pour permettre l'installation de ce réacteur et la formation du personnel technique »

Le Ministère des Affaires étrangères, lors de son point presse du 26, va expliquer très sereinement que ce document est un « mémorandum d'entente » destiné à donner un objectif précis à la coopération franco-libyenne. Et de rajouter ; « Ce mémorandum n'est pas un accord de circonstance » (…) « Cette coopération franco-libyenne dans le domaine du nucléaire civil est la preuve que les pays qui respectent pleinement leurs engagements internationaux de non-prolifération peuvent retirer tous les bénéfices des usages pacifiques de l'énergie nucléaire. »

Pour la Libye, autorisée du bout des lèvres à reprendre des activités nucléaires, il s'agit de bâtir une usine de dessalement d'eau de mer rattachée au réacteur expérimental de Tajoura, érigé en 1979 par les Soviétiques. Puis, lorsque ce projet aura prouvé son utilité, de bâtir avec l'aide de la firme Areva d'autres réacteurs pour générer de l'énergie électrique, priorité absolue du pays, dont la production d'hydrocarbures est réservée avant tout à l'exportation.

En conclusion, pour faire fonctionner une usine de dessalement, il faut ni plus ni moins qu’une centrale nucléaire. Tout le monde sait que les unités de dessalement sont en effet extrêmement gourmandes en énergie. Pour le moment, partout sur la planète, elles fonctionnent à partir de charbon, de pétrole ou de gaz. Le recours au nucléaire constituerait donc une grande première …

Le dessalement est produit par distillation, c'est-à-dire évaporation puis condensation. Economiquement parlant, la construction d’un réacteur nucléaire pour faire fonctionner cette unité va rendre le prix du m3 d’eau douce complètement prohibitif.

A qui fera t’on croire que la consommation énergétique d’une telle unité nécessite la construction d’une centrale nucléaire. A qui fera t’on croire que ce cher Kadhafi a besoin du uniquement du nucléaire civil ? A qui fera t’on croire que la construction de cette centrale était la seule solution rentable pour la Lybie ?

Là où Ubu fait son apparition, c’est lorsque l’on sait que la Lybie, membre de l'OPEP, est le troisième producteur de pétrole africain et possède dans son sous-sol des réserves encore inexploitées qui font rêver les pétroliers. L’usage du pétrole ou de l’un de ses dérivés pour faire fonctionner cette usine aurait certainement été moins onéreux à terme pour le peuple libyen que le nucléaire.

C’est vrai, le pétrole n’est pas écologique et je suis persuadé que Mr Kadhafi est un grand défenseur de l’écologie et un ardent combattant du réchauffement planétaire. C’est probablement pour cela qu’il a choisi le nucléaire pour lui fournir l’énergie nécessaire à son usine.

Mais il aurai pu choisir le solaire. La Lybie possède un taux d’ensoleillement unique au monde : 3723 heures d'ensoleillement dans le désert libyque (Koufra). L’énergie solaire est renouvelable, et ne produit pas de déchets radioactifs.

Mais, cette énergie écologique possède deux gros inconvénients : la France ne maitrise pas cette énergie comme l’Allemagne, leader dans cette discipline et … le solaire ne conduit pas au nucléaire militaire.

dimanche 22 juillet 2007

Promesses … promesses !

Dimanche 22 juillet 2007 :
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Ce qui est amusant lors des élections, c’est que chaque candidat se croit obligé de faire un certain nombre de promesses. Jusqu’à présent, l’électeur « lambda » sait à quoi s’en tenir et tout le monde connaît le taux de transformation des promesses en actes, taux frôlant le zéro. Or, cette fois-ci, voici un candidat qui fait la promesse … qu’il va « tenir ses promesses ».
Voilà une rhétorique intéressante.

C’est comme cela que les promesses du candidat Nicolas Sarkozy se retrouvent sous la rubrique « mensonges ». Etudions, pour se mettre en jambes, deux de ces promesses :

« Si je suis élu, mon gouvernement sera limité à 15 ministres pour être plus efficace. » Nicolas Sarkozy - « Mon projet »

Nicolas Sarkozy puis François Fillon nous avaient dit qu'ils mettraient en place un gouvernement resserré et compact pour être plus efficace. Or, que constatons-nous :

Le gouvernement « Fillon 2 » comprend un Premier Ministre et quinze ministres. A première vue, la promesse est tenue si ce n’est qu’il faut rajouter à ce gouvernement seize secrétaires d'Etat et un Haut Commissaire.

Soit … 33 personnes.

Mais c’est certainement mieux que ce qu’ont fait Jacques Chirac et Dominique de Villepin se dit-on « in-petto » pour que Nicolas Sarkozy se soit senti obligé d’écrire cette phrase dans « Mon projet ».

Donc, voyons voir ce que le pauvre Dominique de Villepin a fait :

Le gouvernement « Villepin » comportait un Premier Ministre et seize ministres. Un ministre de plus, la grande différence d’après Nicolas Sarkozy entre l’efficacité et la gabegie. Mais au fait, combien de secrétaire d’Etat Dominique de Villepin avait-il engagé pour pousser Nicolas Sarkozy à faire une telle promesse ? Certainement une pléthore pense t’on …

Perdu ! En fait, pas moins de quinze secrétaires d'Etat, un de moins que le gouvernement « Fillion 2 »

Soit un gouvernement pléthorique de … 32 personnes

Il n’y a pas à dire, cette promesse là n’est pas vraiment tenue !

« Je veux un État exemplaire en matière d’égalité professionnelle entre les hommes et les femmes » Nicolas Sarkozy - Discours Périgueux (12 octobre 2006)

J’aurais oublié cette promesse si ma mère ne me l’avait rappelé aujourd’hui en se plaignant du manque de femme dans la politique.

Voyons voir ce fameux gouvernement resserré ( !) de 33 personnes : Le gouvernement « Fillon 2 » comprend 22 hommes et 11 femmes.

Les mathématiques prennent un sacré coup derrière la tête. Allez désormais expliquer à vos enfants que « la moitié », « la parité » ou « 50 % » en politique est égal à 33 % ! Vous pourrez toujours faire appel à Nicolas Sarkozy ou François Fillion.

Et ce n’est pas mieux sous l’hémicycle où l’UMP va devoir inventer une nouvelle théorie scientifique d’un niveau aussi élevé que celle des « Quasars » pour expliquer le fait scientifique, dument attesté, que les 49 femmes députées sous étiquette UMP représentent 50 % (la fameuse parité) des 315 députés UMP de cette treizième législature.

C’est sans doute cela que Nicolas Sarkozy appelle « tenir ses promesses ».

lundi 16 juillet 2007

François Bayrou à Marseille

Video officielle de l'intervention de François Bayrou à Marseille le 11 juillet 2007.

Comme celà, je n'ai pas besoin de faire une synthèse !!!!

vendredi 13 juillet 2007

Le retour du "speedy Gonzalez fantôme"

Vendredi 13 juillet 2007 :
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Comme je vous l’avais laissé entendre dans mon article précédent, nous (les vitrollais) avons eu une surprise lors de la réunion du 11 juillet 2007 autour de François Bayrou : constater la présence dans la salle d’un revenant, que je pourrais qualifier de « speedy Gonzalez fantôme » de la politique, le docteur Henry-Michel Porte. Cet ancien candidat aux Municipales sous l’étiquette UDF, s’était littéralement volatilisé dans la nature vitrollaise depuis 2002.
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Pourquoi « speedy Gonzalez fantôme » ?
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« Speedy Gonzalez » tout d'abord pour la rapidité de ses apparitions lors des campagnes politiques aux longs cours, ensuite pour son temps de passage et la promptitude des ses départs lors des trop rares réunions auxquelles il daigne participer.
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Totalement absent des dures campagnes électorales de cette année 2007, y compris lors de la Présidentielle de son « grand ami » (comme il aime si bien le proclamer à qui veut bien l’entendre), François Bayrou, au point de nous faire penser qu’il avait abandonné la politique, il réapparait lors de cette rencontre mais toujours de manière aussi fantomatique.
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Visiblement, notre bon docteur est coupé de la vie politique centriste locale puisque, solitaire, assis quelques rangs devant notre groupe étoffé de vitrollais, il nous ignore (ne nous reconnaît pas ?) et préfère partir avant même la fin de la réunion, au milieu des questions des militants, (peut-être sont-elles superflues ?) se privant aussi par la même occasion des interventions pourtant intéressantes de Corinne Lepage et Jean-Luc Bennhamias ainsi que de la discussion à bâton rompu sur les marches du WTC avec François Bayrou.
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Il est parti tellement vite et tellement subrepticement que je n’ai point vu son départ et que je n’ai pas eu le temps de le rencontrer pour le remercier de son aide (ô combien efficace !) durant ces mois difficiles !
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Absent aux réunions de l’UDF locale, absent aux réunions de l’UDF départemental, absent aux réunions de construction du Mouvement Démocrate, absent aux réunions du Modem local, absent sur le terrain, absent aux meetings de notre leader, notre bon docteur semble être attiré comme un aimant par François Bayrou dès qu’une municipale approche. Ce doit être ce que les spécialistes du paranormal appelle un « phénomène poltergeist inconnu ».
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Enfin, je suppose qu’il fera désormais des apparitions, toujours aussi fantomatiques et aussi rapides, dans les rues de Vitrolles pour tenter de prouver (et certainement se convaincre)… qu’il fait toujours parti de la vie politique locale.
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Au fait, qui se dévoue pour lui expliquer que notre section se trouve au 11 Avenue du huit mai 1945 à Vitrolles (Il semble avoir oublié le chemin).

Marseille : Dialogue F.Bayrou / adhérents Modem

Mercredi 11 juillet 2007 :
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Mercredi dernier, le 11 juillet 2007, nous avons eu la rencontre régionale organisée par le Modem autour de François Bayrou concernant les objectifs et les grandes lignes pour la création de notre mouvement. Je ferais ce week-end un article plus long de synthèse concernant tout ce qui a été dit dans cette longue discussion de plus de trois heures, sans compter les échanges à l’extérieur de la salle. Je vais me contenter, dans cet article, de donner quelques impressions, en fait ce qui m’a le plus surpris …
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Première surprise : La salle louée à la CCI est pleine à craquer. Renseignement pris, sa contenance est de 420 places. En comptant les gens debout, ceux qui écoutent les interventions dans la salle des pas perdus, ce sont au moins 500 à 550 personnes présentes ce mercredi soir, en plein mois de juillet, en pleine vacances. Et ne sont pas comptabilisé tous les sympathisants et militants ceux qui ont été obligés de faire demi-tour à la suite du grave accident sur l’autoroute du littoral qui a généré d’importants bouchons dans la région.
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Deuxième surprise : La qualité d’écoute du public, et la qualité de l’engagement de tous ceux qui se sont exprimés. Les militants et sympathisants du Mouvement Démocrate sont inventifs, passionnés et … passionnants. Me voilà rassuré !
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Troisième surprise : Ma femme, qui m’a suivi, plus pour être avec moi que par intérêt pour le Modem, sort complètement enthousiasmée et me glisse dans l’oreille que, finalement, le Modem est vraiment pas mal. Sur les marches du WTC, elle profitera même d’une discussion d’après meeting avec François Bayrou pour glisser à notre leader, que malgré son ancrage au centre, il défend les mêmes valeurs humanistes qu’elle, … l’ancienne jeune communiste, fille d’un traminot syndicaliste des quartiers nord.
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Quatrième surprise : Elle concerne plus particulièrement notre section locale. Nous avons fait le déplacement en force malgré les désistements de dernière minute suite au bouchon cité plus haut. Cela réchauffe le cœur et change la donne sur notre ville.
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Quant à la cinquième surprise, concernant plus particulièrement Vitrolles, elle va nécessiter une publication
à part. Quant à la qualifier de « bonne » ou « mauvaise » surprise, je vous laisse seul juge !

Le petit Nicolas et l’Eurogroupe

Jeudi 12 juillet 2007 :

Durant la campagne électorale, j’avais publié une série d’articles que j’avais intitulé « Mensonge de campagne. » La campagne est désormais terminée mais force est de constater que les mensonges perdurent. Aussi, nous allons continuer cette saga digne des « Feux de l’Amour » …

Aujourd’hui, « le petit Nicolas et l’Eurogroupe »

Comme vous le savez tous, notre Président s’est rendu à Bruxelles le lundi 9 juillet 2007 pour y rencontrer les douze ministres des finances de la zone euro. Son but, claironné dans tous les médias avant la rencontre : « Vanter les vertus du programme budgétaire de la France et reporter à 2012 l'objectif privilégié du zéro déficit. »

Si l’on en croit le message gouvernemental, la mission a été couronnée de succès : « Nicolas Sarkozy a été extraordinairement convaincant. Son exercice a été très bien compris et conduit de manière pédagogique, passionnée et passionnante », a souligné le ministre des Finances, Christine Lagarde.

Si l’on en croit les journaux français, mission accomplie : « Comment Sarkozy a retourné l'Eurogroupe » titre le Figaro, « Sarkozy prône une application intelligente du Pacte de stabilité » avance Challenges, « Nicolas Sarkozy amadoue l'Eurogroupe » clame La Croix, « En une petite heure passée en compagnie des ministres des Finances, Nicolas Sarkozy a remporté la mise » explique Le Monde.

Mais la réalité est bien loin de tout cela. Si l’on prend la peine de lire le compte rendu de l’ Eurogroupe, on s’aperçoit que celui-ci n’a rien lâché sur le fond En particulier, il n’a jamais parlé d’un report à 2012 : «Nous avons retenu son engagement et celui du gouvernement de tout faire pour arriver à l'objectif de 2010. » explique de long en large Jean-Claude Juncker. L’Allemand Peer Steinbruck, grand argentier de la république fédérale a dit exactement la même chose à l’issue de l’Eurogroupe : «Nous assumons que la France peut atteindre l'objectif approuvé, en 2010.»

Et l’Eurogroupe de réaffirmer que les treize pays de la zone euro se sont engagés en avril sur la date de 2010.

La reculade française est d’ailleurs patente quand on lit entre les lignes les déclarations des membres du président : «Si le seuil psychologique de confiance que nous créons permettait d'avoir une croissance supérieure, alors nous pourrions être au rendez-vous de 2010. Nous ferons tous nos efforts pour cela mais je me devais d'être réaliste, d'être honnête, d'être transparent. Si nous n'y arrivons pas, alors je demanderai à être au rendez-vous de 2012. » C’est comme cela que la date de 2010 est introduite dans le discours de notre Président, l’air de rien, comme si cela n’avait pas d’importance alors qu’il a du faire d’importante concession à l’Eurogroupe

Ainsi, il a dû s’engager à ramener le déficit à «moins de 2,4% en 2008», c’est-à-dire moins qu’en 2007, alors qu’il aurait dû atteindre 2,7% ou 2,8% sans mesure correctrice. De même, il présentera dès septembre un «programme de stabilité» rectifié, quatre mois avant la date prévue, dans lequel il listera toutes les réformes structurelles promises. Enfin, il a promis qu’il ferait tous les efforts possibles pour arriver en 2010 à l’équilibre budgétaire et qu’il affecterait toutes les recettes fiscales supplémentaires à la réduction du déficit.

Le Président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, a pour sa part bien précisé la position de l’Europe devant le Parlement européen : « Jamais il ne fut question d’y être en 2012 ». (…) « Nous insistons sur notre exigence que la France, comme les autres États membres de la zone Euro, doit être au rendez-vous du moyen terme au 1er janvier 2010 ».

Et c’est comme cela que je peux reprendre cette rubrique que vous aimez tant !!!

mercredi 4 juillet 2007

Position de F.Bayrou sur le discours de politique générale

Mercredi 4 juillet 2007 :

Pour reprendre en douceur ce blog, rien ne vaut un extrait des débats de l’Assemblée Nationale hier, à la suite du discours de politique générale du Premier Ministre, François Fillion.

N’ayant pu former un groupe parlementaire, l’UDF-Modem n’a pu exprimer sa position à la suite de cet exercice de style comme les autres groupes parlementaires. Seule possibilité pour faire entendre sa voix : « l’explication de vote », exercice périlleux et limité en temps de parole.

Voici donc « l’explication de vote » de François Bayrou :


M. François Bayrou - Une déclaration de politique générale comporte au moins deux figures imposées, l’hommage au Président de la République et la déclaration d’amour à la France et aux Français : vous vous en êtes acquitté, Monsieur le Premier ministre, avec la même éloquence que vos prédécesseurs.

Un troisième chapitre mêle figures imposées et figures libres : c’est le catalogue des promesses ou des engagements. En la matière, vous avez dit des choses justes : j’ai apprécié que vous défendiez l’idée d’un « Small business Act » à la française, c’est-à-dire d’une loi de protection et de promotion des entreprises petites et moyennes, et que vous vous engagiez à faire reconnaître devant l’OMC à la France, peut-être à l’Europe, les mêmes droits qu’à leurs concurrents américains et canadiens ; j’ai trouvé bon et profond ce que vous avez dit sur les engagements internationaux de la France, notamment au Darfour et au Liban, et je suis heureux qu’il y ait peut-être sur ces bancs unanimité pour les soutenir ; j’ai apprécié l’esquisse que vous avez faite d’un meilleur équilibre démocratique, passant par la reconnaissance au Parlement de droits qu’il n’a pas aujourd’hui et par une loi électorale plus juste. Je rappelle que si le mode de scrutin avait été proportionnel, le nombre de voix que nous avons recueilli au premier tour des législatives nous aurait donné soixante et un députés au lieu de quatre (Exclamations sur les bancs du groupe UMP) ; je suis persuadé qu’on peut trouver une loi électorale qui rende au Parlement son indépendance à l’égard du pouvoir exécutif.

Cela dit, deux hypothèques pèsent sur votre discours – deux grandes contradictions. Vous avez promis de renforcer le nombre de policiers et de gendarmes, de désenclaver les quartiers difficiles et d’y diminuer le nombre d’élèves par classe, développer les internats, construire 120 000 logements sociaux par an, améliorer la situation des prisons, augmenter le budget des universités… Sur ce dernier point, vous avez annoncé cinq milliards sur cinq ans, mais cela fait au mieux un milliard par an : c’est dix fois moins que l’engagement de Nicolas Sarkozy d’augmenter de 50 % un budget de l’enseignement supérieur et de la recherche qui est aujourd’hui de 20 milliards !
(Applaudissements sur plusieurs bancs du groupe socialiste, radical et citoyen).

L’addition de toutes ces dépenses est naturellement incompatible avec la maîtrise du déficit budgétaire et le retour à l’équilibre de nos comptes publics…

M. le Président – Merci, Monsieur Bayrou (Protestations sur plusieurs bancs).

M. François Bayrou - Il y a aussi incompatibilité entre l’impératif de modernisation et la concentration des pouvoirs qui est en train de s’opérer au sommet de l’État.

En conséquence, nous nous abstiendrons
(Applaudissements sur plusieurs bancs).