mardi 31 août 2010

Vitrolles dans Wikipedia

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Mardi 31 aout 2010 :
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Avant de permettre à mon blog de reprendre son rythme habituel, nous sommes cette semaine encore sous les feux de l’été et en ce mardi, un emploi du temps plus que chargé m’a fait un peu occulter le papier d’aujourd’hui.
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Toutefois, en guise de curiosité, je vous propose de découvrir ce que wikipedia raconte de nous. Après lecture, je suis sûr que vous arriverez à la même conclusion que moi : il y a encore beaucoup de chose à dire !

Situation :

Située au bord de la rive Est de l'étang de Berre, non loin de l'aéroport de Marseille-Marignane et de la gare TGV Aix-en-Provence, Vitrolles se situe au milieu du triangle Salon, Aix-en-Provence, Marseille. Coincés entre l'aéroport et l'autoroute, d'anciens marais salants, les Salins du lion, malgré leur petite surface, présentent une grande diversité d'oiseaux observables toute l'année.
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Faits historiques
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La première mention écrite du lieu, dit "castrum quod vocatur Vitrolla" apparaît dans un cartulaire de l'abbaye Saint-Victor de Marseille en 994.
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Le village de Vitrolles prend sa naissance vers le Ve siècle de notre ère quand, à la chute de l'empire romain, la population de la région cherche à se protéger des invasions barbares, Goths, Francs et Sarrasins, en se réfugiant autour du rocher de granit rose (le rocher = lou roucas en provençal) dominant la plaine du massif de l'Arbois. Le village se constitue alors autour de celui-ci et s'entoure de remparts comportant deux portes : Notre Dame au sud et le Portalet à l'ouest.
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Pendant la majeure partie du Moyen Âge le village passe de mains en mains aux différentes familles comtales provençale et sera même confisqué par la reine Jeanne qui la revend pour 3000 florins. C'est pendant le Moyen Âge que seront construites sur le rocher la chapelle Notre Dame de Vie et la tour Sarrasine (inscrite à l'inventaire des monuments historiques) qui figure sur le blason de la ville. Le village reviendra dans le domaine comtal en 1461 jusqu'à l'annexion de la Provence par le roi Louis XI de France. Jusqu'à la révolution française le village est nommé Vitrolles-lez-Martigues.
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En 1802 le village prend le nom de Vitrolles. Au cours du XIXe siècle, Vitrolles se modernise avec notamment la dénomination de ses voies et rues, durant cette période le village compte une population de 1000 habitants en moyenne. Durant la première moitié du XXe siècle le nom de Vitrolles changera pour devenir Vitrolles le Roucas ou Vitrolles lou roucas pour finalement prendre sa forme définitive en 1962.
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La population a alors tendance à décroître régulièrement jusqu'à la fin des années 1950, quand l'expansion du port autonome de Marseille provoque l'arrivée de grands groupes industriels (principalement des groupes pétroliers mais aussi liés à la sidérurgie) autour de l'étang de Berre.
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Avec le développement du port jusqu'à Fos-sur-Mer, la partie ouest du département des Bouches-du-Rhône est promise à un développement exceptionnel. L'État projette la création d'au moins une ville nouvelle autour de l'étang de Berre. Ce projet rencontrant le refus des élus locaux et surtout de ceux de la ville de Marseille, il fut décidé qu'une "agglomération nouvelle" sera faite à partir des centres anciens. L'État dota les communes d'une structures similaire à celle des "villes nouvelles" de l'époque qui se créaient autour de Paris et près de Lyon : un Établissement d'aménagement des rives de l'Étang-de-Berre (EPAREB) est créé en mars 1973 pour intervenir sur quatre communes : Fos-sur-Mer, Istres, Miramas et Vitrolles. Cette dernière commune est associée simplement à la ville nouvelle et n'adhère pas au Syndicat communautaire d'aménagement créé à cette occasion ni au Syndicat d'agglomération nouvelle Ouest Provence qui le remplace en 1983. Des HLM sont construites et Vitrolles voit sa population augmenter considérablement, la création d'une zone industrielle et le retour des Français d'Algérie dont la ville absorbe une bonne partie, engendre un développement très rapide. En octobre 2001, il est décidé de mettre fin à l'aménagement de la ville nouvelle. L'EPAREB est dissous le 31 décembre 2001[3]. Vitrolles passe en quelques années du statut de pittoresque village provençal à celui de "ville dortoir".
L'extrême droite à Vitrolles
En 1995, Bruno Mégret, secrétaire général du Front national se présente aux élections municipales face à la liste du maire sortant socialiste, l'avocat Jean-Jacques Anglade, dont la gestion est très critiquée pour son autoritarisme et son opacité. Il échoue au second tour mais aura réussi à obtenir 43% des voix au premier tour de scrutin, ce qui est alors le meilleur score jamais réalisé par un candidat du Front national dans une ville de plus de 30 000 habitants. L'élection est annulée par le conseil d'État en 1997 pour dépassement des frais de campagne et Bruno Mégret, frappé d'inéligibilité ne peut se représenter, il est remplacé par sa femme Catherine Mégret qui sera élue avec près de 53% des voix au second tour.
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Durant l'administration de Catherine Mégret, la ville est l'objet de changements notables en particulier sur le plan culturel. Le cinéma d'Art et Essai "les Lumières" est fermé et sa directrice, Régine Juin, congédiée pour avoir diffusé le film de Philippe Faucon "l'@mour est à réinventer"[5] (dix courts métrages qui mettent en scène la difficulté et le bonheur de vivre sa sexualité et d'exprimer ses sentiments), suivi d'un débat. La plupart des associations culturelles ou sportives de la ville auront leurs subventions amoindries, voire supprimées comme le "sous-marin", une association de jeunesse du centre-ville, qui refusant de se plier aux injonctions de fermeture de la mairie, verra son entrée murée par les services de la mairie.
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Le drapeau provençal à rayures jaunes et rouges flottant de coutume sur la mairie aux côtés des drapeaux français et européens sera remplacé par l'ancien drapeau royal des comtes de Provence et la ville renommée "Vitrolles en Provence" (appellation qui sera refusée par la préfecture).
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Des rues sont rebaptisées comme l'ancienne avenue Jean-Marie Tjibaou qui devient Jean-Pierre Stirbois ou l'ancienne avenue Salvador Allende, rebaptisée Mère Teresa.
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Lors des élections de mars 2001, Catherine Mégret, alors candidate du Mouvement national républicain, est réélue maire de Vitrolles avec 45,3% des voix contre 44,1% pour la liste de gauche et 10,6% pour la liste de droite. Cette élection est de nouveau annulée par le Conseil d'Etat en 2002 en raison d'un tract diffamant le candidat de droite. Le 6 octobre 2002, le docteur Guy Obino, candidat socialiste, est élu face à Catherine Mégret avec 54,05% des voix.
Développement de la politique culturelle
Rénovation du Domaine de Fontblanche. L'ancien domaine agricole de Fontblanche constitue le fleuron culturel de Vitrolles, dont la vocation est de constituer un haut lieu de la culture méditerranéenne. Théâtre, musique et associations culturelles occupent déjà les lieux. La maison de maître accueille les bureaux de la Direction des Affaires Culturelles.

Réalisation du Stadium par l'architecte Rudy Ricciotti en 1990.
Réalisation d'une Peinture contemporaine monumentale de 14 mètres par 10 mètres par l'artiste Guillaume Bottazzi en 2008.
Sports
L'Espoir Sportif Vitrolles est le club de football principal de la ville. Prenant la suite de l'Entente Sportif Vitrolles dissout pour des raisons extra-sportives et qui a évolué en CFA2 ainsi qu'en 3ème division à son apogée, après avoir fait partie à la fin des années 90 de l'élite du football français amateur.
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Aujourd'hui la jeune équipe sénior de Vitrolles évolue en Promotion de première division dont elle a remporté le championnat en 2008. Elle accède ainsi à la division supérieure, et espère redorer le blason de ce club réputé dans la région.
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Le club compte aujourd'hui 550 licenciés et sa politique principale est la formation des jeunes. Les couleurs principales du club sont restées symboliquement, pour marquer la continuité avec l'ancien club, le rouge et le jaune, ce qui lui valut par la presse le surnom de "sang et or".
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Le Vitrolles Sport Basket Ball est le club de basket de la ville. Il compte en 2010 un peu plus de 160 licenciés, 12 équipes (de poussins à Seniors) engagées en championnat départemental ou régional, 13 entraineurs diplomés dont 2 Brevet d'états. La couleur des maillots et Rouge et Jaune. Son gymnase résident est le gymnase Carpentier. Le VSBB, le club qui va de l'avant.
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lundi 30 août 2010

CTGQOYCP : Pierre Du Gua de Monts : l’homme qui inventa le Canada

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Lundi 30 aout 2010 :
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Dernier lundi à traiter, durant cette période estivale, un événement « C’est tellement gros qu’on y croit pas ». Et pourtant, tout dans l’histoire racontée est véridique.
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Aujourd‘hui, pour le dernier papier de cette rubrique estivale, je vais me pencher sur l’histoire incroyable de Pierre Du Gua de Monts. Qui est cet inconnu ? Tout simplement celui qui dans les premières années du XVIIème siécle fonda … le Canada et permit à Champlain (connut lui de notre mémoire) de se faire connaître. Ci-dessous, vous allez trouver les exploits de ce saintongeais raconté par un acadien, Georges MacBeath.
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Pierre du Gua de Monts est né en 1558 en Saintonge. Calviniste, de Monts se distingua dans les combats pour la cause d’Henri IV au cours des guerres de religion. Il était l’un de ses « compagnons d’arme », un proche du roi donc qui, par la suite, lui octroya une pension annuelle de 1 200 couronnes et le poste de gouverneur de la ville de Pons, en Saintonge, en reconnaissance de ses services éminents.

Les guerres de religions ayant vidé les caisses de l’Etat, il était difficile à celui-ci de financer des expéditions lointaines vers les terres nouvelles du Canada, terre que les Basques connaissaient bien puisqu’ils s’en servaient de base arrière lors des compagnes de pêche.

Par suite du mauvais état des finances royales, on abandonnait ce genre d’entreprises à des particuliers selon une entente en vertu de laquelle ils devaient fonder des établissements en Nouvelle-France en échange du droit exclusif à la traite avec les Indiens. On n’avait fait que peu de tentatives d’établissement avant de Monts et toutes avaient échoué. En 1603, de Monts acceptait, du roi, le même privilège de la traite contre l’obligation d’établir des colons. Aux termes de sa commission, il recevait le titre de lieutenant général «des côtes, terres et confins de l’Acadie, du Canada et autres lieux en Nouvelle-France» pour y établir 60 colons par an et gagner les Indiens à la foi chrétienne.

De Monts entreprit immédiatement l'organisation d'une compagnie de traite. Les marchands de Rouen, Saint-Malo, La Rochelle et Saint-Jean-de-Luz, qui consentaient à acheter des actions, étaient invités à en faire partie. Le principal collaborateur était le Hollandais Cornelis (Corneille) de Bellois, marchand à Rouen, mais de Monts lui retira sa confiance lorsque le neveu de Bellois, Daniel Boyer, fut pris en flagrant délit de traite illégale en 1606. Ayant ainsi les moyens d’équiper une expédition, de Monts fit affréter des navires, acheta les approvisionnements nécessaires et recruta des participants aussi bien protestants que catholiques. C’étaient des hommes de divers métiers : artisans, architectes, charpentiers, maçons et tailleurs de pierre, soldats et vagabonds. Plusieurs nobles se joignirent à l'expédition pour des motifs variant du désir de fortune à celui d’acquérir de nouvelles terres pour la France (comme dans le cas de Jean de Biencourt de Poutrincourt), et de deux ministres du culte, l’abbé Nicolas Aubry et un pasteur. De Monts invita Samuel de Champlain à se joindre à lui pour agir comme géographe et cartographe,

Au début du printemps de 1604, de Monts expédia trois navires pour faire la traite des fourrures dans le Saint-Laurent. Simultanément, on hâtait l’affrètement des deux navires dont lui-même et son groupe se serviraient pour explorer et coloniser. Le premier de ces navires, commandé par François Gravé Du Pont et piloté par le capitaine Timothée, quitta le Havre-de-Grâce (Le Havre) le 7 mars. De Monts suivit dans le navire du capitaine Morel le 10 mars. Il arriva le 8 mai au cap de La Hève (La Have) sur la côte de la Nouvelle-Écosse où il attendit Gravé qui voulait juger de l’étendue du monopole de de Monts avant de se joindre à son chef. Quelques jours après son arrivée, de Monts découvrait et capturait la Levrette de Jean Rossignol qui se livrait à la contrebande dans cette région. Comme Rossignol et plusieurs marchands de Rouen avaient affrété ce navire et avaient obtenu la permission de pêcher au large des côtes de la «Floride», ils intentèrent un procès à de Monts qui, en 1608, convint de rembourser à Rossignol les frais qu’il avait encourus pour récupérer son navire et lui versa un dédommagement pour les pelleteries qu’il avait saisies. De Monts nomma Port-Rossignol le lieu où il avait effectué la capture. Le lendemain, alors qu’ils exploraient une baie avoisinante, un mouton tombé à la mer, s’y noya, ce qui incita de Monts à nommer cet endroit Port-au-Mouton. De Monts décida d’y rester tandis que son secrétaire Jean Ralluau et Champlain exploraient la côte au sud de la baie Française (baie de Fundy) dans la chaloupe du navire. Au retour des deux hommes, on mena le navire à la baie Sainte-Marie à l’entrée de la baie Française, où on le laissa encore une fois, tandis que de Monts et Champlain exploraient ces eaux inconnues. Ravis du pays dont ils exploraient la côte, de Monts et Champlain aimèrent particulièrement la magnifique région connue maintenant sous le nom de bassin d’Annapolis. Poutrincourt devait plus tard exprimer le désir d’obtenir cet endroit afin de s’y installer avec sa famille. Immédiatement, de Monts lui concéda la région du bassin, don que le roi devait approuver par la suite. Les explorateurs continuèrent à remonter la baie, à la recherche d’un emplacement pour leur colonie et d’un gisement de minerai que Jean Sarcel de Prévert avait signalé dans cette région l’année précédente. C’est ainsi qu’ils arrivèrent à Chignictou (Chignecto), puis se dirigèrent vers l’Ouest pour longer la rive du Nouveau-Brunswick. Le 24 juin, ils entrèrent dans l’embouchure d’un grand fleuve qu’ils nommèrent le Saint-Jean, en l’honneur du saint dont c’était la fête ce jour-là. La crainte des Indiens les incitait à rechercher, pour s’établir, un endroit qui fût facile à défendre. Ils continuèrent donc vers l’Ouest le long de la côte, puis traversèrent la baie de Passamaquoddy où ils pénétrèrent dans un fleuve, pour arriver, probablement le 26 juin, à une île que de Monts et ses compagnons jugèrent apparemment convenir à leur premier établissement.

L’île Sainte-Croix (Dochet Island), ainsi qu’on la nomma par la suite, fut choisie à cause de sa situation centrale, de son excellent mouillage et parce qu’elle était facile à défendre; de plus, il restait peu de temps pour les préparatifs de l’hivernage. Angibault, dit Champdoré, pilote de l’expédition, partit pour porter l’ordre aux deux navires et au reste des hommes de se rendre de la baie Sainte-Marie (St. Mary’s Bay) à Sainte-Croix. Le travail commença presque tout de suite et avança à une allure qui dénote la minutie des préparatifs que de Monts avait faits en France ainsi que la vigueur avec laquelle il dirigeait ses hommes. D’après un plan dressé par Champlain, on construisit une douzaine de maisons autour d’une cour, réunies à certains endroits par une palissade, de sorte que l’ensemble ressemblait à un fort. Il n’est pas sans intérêt de noter que certaines de ces maisons furent bâties en partie à l’aide de bois apporté de France. En outre, on édifia des dépendances telles qu’un magasin, une cuisine et un réfectoire où l’on pouvait se tenir entre les repas. L’établissement comprenait aussi une chapelle catholique. Tandis que les travaux de construction allaient bon train, on plantait des jardins dans l’île et sur la terre ferme en face. On y sema le premier blé à être récolté en Nouvelle-France.

Pourtant, la saison était déjà avancée, de sorte que les récoltes durent être assez pauvres cette première année. Il en résulta une situation d’autant plus grave que l’hiver se révéla exceptionnellement dur. La première neige tomba le 6 octobre 1604 et on dit qu’elle avait encore de trois à quatre pieds (plus de 1 mètre) d’épaisseur à la fin d’avril. Ce qui était encore pire, c’est que le fleuve fut tellement encombré de glaçons qu’il devenait dangereux, et parfois impossible de le traverser. L’île se transformait en prison. Les approvisionnements d’aliments frais épuisés, on en était réduit à la viande salée. L’eau fraîche était rare et il faillait la remplacer par la neige fondue. À cause de la mauvaise alimentation et de l’oisiveté forcée, le scorbut se répandit parmi le groupe et presque la moitié des hommes en moururent.


Le printemps mit fin aux misères de cette courageuse petite troupe. En mars 1605, les Etchemins de Passamaquoddy commencèrent à s’y présenter pour offrir de la viande fraîche à échanger. Bientôt, les hommes les plus robustes de l’expédition purent se mettre à chasser le gibier eux-mêmes. Avec la saison des chaleurs, arrivèrent de France les navires de ravitaillement, avec 40 hommes à bord sous les ordres de Ralluau et de Gravé Du Pont pour assurer la relève. De Monts décida alors de transporter l’établissement ailleurs. Il envoya Champlain en exploration sur les côtes de la Nouvelle-Angleterre, avec Panounias et sa femme qui devaient lui servir d’interprètes et de guides, mais Champlain ne put lui présenter un rapport favorable sur les possibilités d’établissement dans ces régions. Le commandant ordonna alors de démolir les maisons puis de les transporter par bateau au bassin d’Annapolis pour y élever l’habitation de Port-Royal, non loin de l’actuelle Annapolis. Une fois les travaux bien amorcés, de Monts se prépara à passer en France parce que les nouvelles venues de la métropole indiquaient que sa compagnie de traite se trouvait en difficultés financières et que son monopole était menacé. Il laissa la direction à Gravé, vu que M. d’Orville, gentilhomme d’une certaine distinction qui s’était joint à l’expédition et aurait dû remplir cette fonction, souffrait des suites du scorbut. Il était entendu que Champlain poursuivrait les explorations.
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De Monts partit pour la France en septembre 1605, emmenant avec lui les survivants de l’hiver passé à l’île Sainte-Croix, sauf trois, Fougeray, Champdoré et Champlain. À la suite d’une traversée de 31 jours, il apprit que plusieurs marchands qui ne faisaient pas partie de la compagnie s’efforçaient de faire annuler son monopole. Il décida sans tarder de rester en France afin de mieux défendre les intérêts de sa compagnie.

Le 13 mai 1606, ayant obtenu l’appui des célèbres marchands de La Rochelle, Macain (ou Macain) et Georges, il envoya en Acadie un navire chargé d’approvisionnements et un nouveau groupe d’hommes, notamment Jean Ralluau, Marc Lescarbot et le jeune Charles de Biencourt, sous le commandement de Jean de Poutrincourt. Ce dernier avait pour consigne de prendre la direction de la colonie de Port-Royal et de continuer à chercher au sud un meilleur emplacement. Ce groupe arriva tard (à la fin de juillet) pour découvrir que des contrebandiers basques avaient déjà pris la plus grande partie des bonnes pelleteries.

À Port-Royal, Gravé Du Pont put signaler le succès qu’avait obtenu la culture du blé et d’autres plantes alimentaires, bien qu’il se fût lui-même consacré surtout à l’exploration, mais 12 hommes encore étaient morts du scorbut pendant l’hiver de 1605–1606. Malgré les autopsies qu’il avait faites, le médecin Guillaume Des Champs n’avait pu découvrir la cause de cette terrible maladie. L’année suivante, on fonda l’ordre de Bon Temps pour occuper et distraire les hommes. À cause de cela, et aussi grâce à la douceur de l’hiver, le scorbut ne fit que 7 victimes, mais le printemps devait apporter de mauvaises nouvelles.

De Monts annonçait, dans une lettre qu’apporta Jean Ralluau en 1607, que l’opposition des marchands de Saint-Malo qui n’étaient pas compris dans le monopole, ainsi que celle du duc de Sully, et les intrigues de la corporation des chapeliers de Paris avaient amené le roi à annuler le privilège dont il jouissait. Champlain, Poutrincourt et les autres devaient rentrer en France. À l’automne, la Compagnie de Monts fut liquidée. Le bilan définitif révéla que, pendant ses trois années d’activité, ses recettes avaient été élevées, mais les frais les avaient excédés. Les pertes de de Monts, à elles seules, a-t-on prétendu, s’élevaient à 10 000ª. Cet échec provenait surtout du volume du commerce illicite des fourrures. En 1604 seulement, au moins huit navires furent saisis pour avoir fait la traite sans permis avec les Indiens et bien davantage évitèrent les contrôles. Il faut se rappeler que ceux qui se livraient à ce commerce illicite ne subissaient pas l’obligation imposée à de Monts de fournir des colons et de les approvisionner.

Heureusement, de Monts réussit à faire prolonger le monopole pour une autre année (1607–1608), lorsqu’il eut promis d’établir un poste sur le Saint-Laurent et de renouveler ses efforts pour coloniser les terres nouvelles. Il recueillit de l’argent pour mettre sur pied une nouvelle expédition organisée par Lucas Legendre. Elle comprenait trois navires, dont l’un devait se rendre à Port-Royal (sous le commandement d’Angibault, dit Champdoré), le deuxième vers le Bas-Saint-Laurent et le dernier vers Québec où devait se fonder un poste sous la direction de Champlain. L’entreprise se solda par un modeste bénéfice et, ce qui est encore plus important, on réussit effectivement à fonder l’établissement de Québec aussi bien comme poste de traite que comme base d’exploration vers l’ouest. Toutefois, le monopole ne fut pas renouvelé à la fin de l’année 1608, en partie à cause du peu de succès qu’avait remporté la colonisation sous ce régime en vigueur depuis 1600. La traite des fourrures fut ouverte à tout le monde. L’abolition du monopole valut à de Monts 6 000ª de dédommagement, mais cette somme ne lui fut jamais versée. Néanmoins, lui-même et ses associés, Collier et Legendre, décidèrent de continuer leurs opérations. Elles se divisaient en deux phases : Champlain devait poursuivre les explorations et commander le poste de Québec, tandis que Gravé Du Pont se chargeait de la traite. C’est pendant la saison de 1611 que de Monts fit expédier en France une cargaison de chêne, premier bois d’œuvre exporté du Canada. Jusqu’à l’automne de la même année, de Monts envoya régulièrement des navires chargés d’approvisionnements pour les colons et de marchandises de traite. Le poste de Québec fut maintenu; on entra en contact avec de nouvelles nations indiennes et l’exploration du pays se poursuivit, cependant que les autres traitants pouvaient participer à ce commerce sans encourir tous ces frais. À cause des pertes qu’entraînait leur exploitation, les deux associés de de Monts constatèrent qu’ils ne pouvaient plus maintenir le poste de Québec. Animé de sa foi sans bornes dans l’avenir du pays et convaincu de l’importance de l’exploration entreprise par Champlain, de Monts était décidé à ne pas abandonner Québec. Il racheta donc la part des autres.

En 1612, Champlain et de Monts réussirent à faire octroyer le titre de vice-roi au comte de Soissons, puis au prince de Condé. Grâce à leur protection, le sieur de Monts organisa une compagnie dotée de certains privilèges. À cette époque, les droits qu’il possédait en Acadie avaient été cédés à la marquise de Guercheville [V. Biard et Jean de Biencourt], de sorte qu’il devait borner son effort au Canada où les nouveaux associés avaient obtenu le monopole. Il continua de participer activement au commerce du Canada et favorisa l’exploration et la colonisation du pays jusqu’en 1617. Il se retira alors dans son château des Ardennes, mais resta actionnaire de plusieurs compagnies qui se succédèrent jusqu’en 1622. Cette année-là, lui et Cornelis de Bellois devinrent associés dans celle de Montmorency.

Malgré l’immense apport de cet homme clairvoyant à la mise en valeur du pays, les historiens du Canada lui ont rarement accordé la place qui lui revient. Il est celui qui a rendu possibles plusieurs réalisations de Champlain et, obéissant à la noble impulsion de créer une France nouvelle en Amérique, il a fondé la première colonie permanente du nord de l'Amérique. Il ne s’intéressait au commerce qu'à cause de la nécessité des fonds indispensables à la colonisation et la découverte. Il a sacrifié son gain personnel afin d’atteindre un objectif plus élevé, dans la poursuite duquel Champlain fut son allié indéfectible. Depuis le jour où il s’établit dans l’île Sainte-Croix avec sa vaillante troupe, le continent n’est jamais resté sans colonie européenne. C’est de Monts qui a prouvé que les gens d’Europe pouvaient vivre ici à demeure et s’y livrer avec succès à l’agriculture.

Bien plus, il a contribué à faire connaître davantage le Canada en Europe. Il avait rassemblé une collection d’animaux, oiseaux, portraits d’Indiens, objets façonnés par ceux-ci et autres curiosités. Poutrincourt apporta une partie de cette collection en France en 1604 et de Monts y transporta le reste en 1605. La direction énergique, l’appui et l’encouragement que de Monts accordait à l’exploration, dont il a été par la suite rendu compte dans les écrits d’hommes tels que Champlain et Lescarbot, représentent un apport d’une valeur inestimable.

Le gouvernement français eut-il maintenu son monopole, les entreprises du sieur de Monts en Acadie et au Canada auraient bien pu réussir pleinement, au lieu de rester en deçà des objectifs qu’il s’était fixés. À plusieurs égards, le monopole de la traite des fourrures était bien conçu à l’époque pour la mise en valeur du pays puisqu’il donnait une assurance raisonnable de bénéfices assez considérables pour rembourser les frais de fondation des établissements et pour assurer aux associés de la compagnie un placement rémunérateur, tout en imposant des obligations désirables au sujet de la colonisation. Pourtant, les dirigeants de la France ne se préoccupaient guère d’appuyer efficacement les compagnies de commerce. Des navires espagnols, hollandais et surtout français en nombre appréciable défiaient sans grand risque le monopole, ce qui réduisait énormément les bénéfices de la traite. Au surplus, la jalousie régnait et l’intrigue n’avait de cesse, si bien que de Monts vit son monopole, accordé pour une durée de dix ans, révoqué sans raison valable au bout de trois ans. Le régime du monopole, au mieux, n’aurait probablement rapporté que de modestes bénéfices à cause des frais élevés pour l’établissement des colons, la quantité d’approvisionnements qu’il fallait importer, les coûts de construction et d’entretien des postes fondés, aussi bien que pour la traite et la protection des colons, sans compter les frais généraux d’une compagnie telle que celle de de Monts. Cependant, les documents font nettement ressortir que de Monts ne s’intéressait au négoce qu’en tant que moyen d’établir un nouveau domaine pour la France dans ce grand pays étrange situé au-delà de l’Atlantique. Si ce but a été finalement atteint, c’est en grande partie à de Monts qu’on le doit.

D'après George MacBeath

dimanche 29 août 2010

L’info du dimanche : L’Etat mis en cause dans l’affaire du Chlordécone

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Dimanche 29 aout 2010 :
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La rubrique dominicale de mon blog, « l’info du dimanche », cette information locale, régionale ou nationale glanée dans la presse et qui m’a fait bondir de colère ou de joie durant la semaine.
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L’info du dimanche a aujourd’hui pour cadre la Martinique et la Guadeloupe. Vous avez du vous rendre compte que je m’intéressais un peu au devenir de ces territoires (en y ajoutant la Réunion), probablement un petit coté affectif qu’un jour il faudra que je développe. Lors du dernier ouragan Dean, je me demandais s’il ne fallait pas profiter des dégâts causés par cet ouragan pour repenser totalement l’agriculture locale, pour abandonner la culture intensive de la banane au profit de la culture maraichère et en profiter aussi pour décontaminer certains sols pollué au chlordécone.
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Deux rapports publiés quasiment simultanément pointent du doigt la grande responsabilté de l’Etat et plus particulièrement du Ministère de l’Agriculture dans cette affaire. Et pour avoir lu ces deux rapports, je peux vous confirmer qu’ils font froid dans le dos.
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Bonne lecture
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Le ministère de l’agriculture mis en cause dans l’affaire du chlordécone
La Croix – 26 aout 2010
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L’Agence nationale de sécurité sanitaire a rendu publiques mercredi 25 août deux études sur l’histoire de l’usage de ce pesticide dans les bananeraies des Antilles
Les autorités publiques ont encore du mal à faire face à ce qui est devenu « le scandale du chlordécone », cette molécule présente dans différents insecticides organochlorés, aujourd’hui interdits, mais qui furent largement utilisés dans les bananeraies de Martinique et de Guadeloupe. Dans son édition de mardi, Le Monde a révélé l’existence d’études tentant de comprendre comment une gestion aussi laxiste du dossier a été possible.
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Du coup, l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses), qui réunit depuis juillet les deux anciennes agences Afssa (alimentation) et Afsset (environnement), a mis en ligne ces études, celle de Matthieu Fintz, de l’ancienne Afsset, intitulée « L’autorisation du chlordécone en France, 1968-1981 », datée de décembre 2009, et celle du sociologue de l’Institut national de la recherche agronomique Pierre-Benoît Joly, intitulée « La saga du chlordécone aux Antilles françaises, reconstruction chronologique 1968-2008 », de juillet 2010.
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Le « règne du provisoire »
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Les rapports remettent les faits dans le bon ordre. À la fin des années 1960, par deux fois, la commission des toxiques dépendant du ministère de l’agriculture refuse d’autoriser l’insecticide Kepone produit depuis 1958 aux États-Unis, en raison de sa trop forte toxicité. Mais cette même commission créera un régime d’exception pour les Antilles et accordera, en 1972, une autorisation provisoire de vente d’un an pour la molécule chlordécone.
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Ce sera alors le début du « règne du provisoire », comme le souligne Matthieu Fintz, ouvrant la voie à une banalisation de l’usage du produit jusqu’en 1993, alors même que celui-ci a été interdit aux États-Unis dès 1976, après une pollution et un scandale retentissant.
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De 1976 à 1980, 131 articles sur le chlordécone ont été publiés, recense Pierre-Benoît Joly. La France ne peut plus ignorer l’extrême toxicité de la molécule. Pourtant, en 1981, un autre pesticide contenant du chlordécone (le Curlone) est homologué. Une autorisation aujourd’hui encore sans explication, le procès-verbal d’autorisation étant introuvable.
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Collusion des intérêts et inertie des pouvoirs publics
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Le sociologue souligne à ce propos que la direction de l’alimentation du ministère de l’agriculture (dont dépend la commission des toxiques) a été extrêmement rétive à ouvrir ses archives et que les informations transmises sont muettes sur la période 1981-1993. Pierre-Benoît Joly ne peut que relever de « véritables anomalies » : « l’opacité des procédures » et « le monopole de compétences » exercé par le ministère de l’agriculture « juge et partie », chargé de l’évaluation et de la gestion des produits sans partage avec les ministères de l’environnement et de la santé.
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C’est la collusion des intérêts et la grande inertie des pouvoirs publics qui sont mises en lumière dans ce dossier. Car si le problème de la pollution au chlordécone est pris en compte dans les années 1990, il aura fallu que l’affaire resurgisse en 2007 pour que soit enfin lancé un plan chlordécone.
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Marie VERDIER
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samedi 28 août 2010

Freeze mob bayonnais

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Samedi 28 aout 2010 :
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En période estivale, cette année, le samedi est réservé à une vidéo, une image, une chanson, qui mérite le détour. Je pense que vous serez rarement déçu
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Pour terminer la série des flash-mobs et des vidéos estivales, sujet léger et de détente dans un monde de brute, je mets en ligne aujourd’hui une petite vidéo tournée en Pays Basque, à Bayonne pour être précis dans le cadre des protestations étudiantes contre la réforme des universités en 2009.
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Les enseignants - Chercheurs et les étudiants du campus de la Nive (Bayonne) de l'Université de Pau et de Pays de l'Adour se sont mobilisés contre la loi LRU de Valérie Pécresse (ministre de l'enseignement supérieur). Une mobilisation pacifique reprenant le concept d'Improv Everywhere qui avait organisé une manifestation avec 207 personnes qui se sont immobilisés durant plusieurs minutes dans la gare centrale de New York. Cette sensibilisation a eu lieu le mardi 17 février 2009 sur Bayonne et Anglet au Pays Basque (64).
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Bon visionnage !
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Lien internet de la vidéo :
http://www.dailymotion.com/video/x8i9l8_freeze-on-the-b-a-b-bayonne-anglet_news
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vendredi 27 août 2010

Il y a cent ans : Revue de presse du 22 au 28 aout 1910

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Vendredi 20 aout 2010 :
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Une petite revue de presse centenaire et cent pour cent subjective des événements qui se sont déroulés l’été 1910 par le biais de la « bible » de l’époque de la presse nationale, « Le Petit Parisien »
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Lundi 22 aout 1910 : Quel rôle ont les femmes en politique ?
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Turquie : Le gouvernement ottoman annonce officiellement au gouvernement Bulgares qu’une enquête est en cours en Turquie et que des sanctions exemplaires seront prises contre les officiers coupables d’exaction lors du désarmement des macédoniens. De même aucune poursuite ne sera engagée à l’encontre des émigrés macédoniens.
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Pour les macédoniens réfugiés en Grèce, le gouvernement ottoman demande que le boycott en cours des produits turcs par la Grèce soit abandonné avant de réfléchir à tout compromis. La Grèce, de son côté, demande des explications sur les violences que les troupes ottomanes auraient commises au Mont Athos à l’encontre de deux moines orthodoxes s’y trouvant.
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Grèce : Les élections législatives se sont déroulées sans incident dans toute la Grèce. Les premières rumeurs donnent les candidats de la liste populaire menée par le dissident Venizelos sur la liste d’union des deux partis Theotoksyte et Rhyallistes. Winston Churchill, présent à Athènes en tant qu’observateur envoyé par le gouvernement anglais, déclare n’avoir assisté à aucun débordement.
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Société : Le « Petit parisien » publie un article de fond sur le rôle des femmes dans le processus électoral français. Faisant remarquer que celle-ci possèdent déjà ce droit dans plusieurs assemblées (les institutrices en Conseil d’université, les ouvrières dans les conseils du travail, les commerçantes dans les Tribunaux de commerce pour ne citer que trois exemples), le journal se range derrière la proposition du député Dassaussoy qui propose d’ouvrir le droit de vote des femmes aux conseils municipaux, d’arrondissement et généraux.
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Toutefois, le « Petit parisien » s’élève contre l’idée de donner le droit de vote à toutes les femmes. Pour le journal, les seules femmes qui peuvent et doivent voter sont celle assujettit à un quelconque impôt en nom propre, celle donc qui ont un commerce ou une activité professionnelle, comme cela se fait dans les pays scandinaves, car « elles ont une compétence indiscutable et des intérêts à défendre ».
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Colonies : Le Ministres des Colonies, présent à Chalons pour l’inauguration du monument à la gloire du docteur Mauchamp, assassiné à Marrakech, revient sur les conditions de l’intervention française au Maroc et en profite pour définir du rôle de la France dans cette région.
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Montrer la puissance de la France en Afrique, respect du nom de notre pays, défense des intérêts de la France, et augmentation des profits des entreprises françaises commerçant avec le Maroc. Voilà les quatre piliers de l’action française dans cette région d’après Pichon, Ministre des Colonies.
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Mardi 23 aout 1910 : Encore les Apaches
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Apaches : Berthe Fresnay, fille de petite vertu, est assassinée en pleine rue et en milieu de soirée au cœur de Montmartre. Son seul tort, vouloir s’affranchir de son souteneur qui, par ailleurs, est le chef d’une bande d’Apaches qui fait régner la terreur sur la butte Montmartre. Ne supportant pas cette soudaine envie d’indépendance, Thiercelin et ses lieutenants ont criblés de balles la jeune fille.
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Cet article permet aussi de se rendre compte de l’ampleur du phénomène « Apaches » sur Paris puisque dix lits de l’hôpital Lariboisière sont occupés depuis le début du week-end par des « Apaches » blessés dans des rixes entre bandes du nord de Paris.
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Grèce : Les résultats des élections grecques sont connus et c’est un ras de marée pour la liste populaire qui met à mal l’union des deux partis Theotoksyte et Rhyallistes. Cette victoire sans précédant inquiète les puissances occidentales car plusieurs députés élus sur cette liste sont originaires de Crète et les puissances protectrices craignent qu’une fois au sein du parlement, ces élus ne prétextent leurs origines pour demander l’intégration de la Crète à la Grèce.
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Déjà l’Empire Ottoman montre son inquiétude sur la situation grecque en renforçant les troupes présentent sur la frontière.
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Asie : Le Japon annonce la fin du Protectorat qu’il a imposé à la Corée et l’annexion pure et simple de la péninsule. Cette décision surprend peu les différentes chancelleries qui s’attendaient depuis de longues semaines à cette annonce.
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De Séoul, la nouvelle est aussi confirmée après que l’Empereur de Corée, Hi-Siak, ait abdiqué lors d’un dernier conseil tenu sous la houlette des militaires japonais qui gère le territoire coréen au nom du Mikado.
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Puteaux : incident lors d’une grève des ouvriers-couvreurs avec une bagarre générale entre les grévistes et les non grévistes nécessitant l’intervention de plusieurs dizaines d’agents de police pour séparer les protagonistes. . Le bilan final fait état de quinze blessés dont deux graves.
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Mercredi 24 aout 1910 : Vol au commissariat de la gare de Lyon
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Corruption : Un inspecteur de police rattaché à la police des transports basé Gare de Lyon est arrêtée et déférée devant le juge accusé du vol de 9000 francs à Jeanne Canet, une voyageuse sous l’emprise de la boisson.
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Après douze heures passés au commissariat, alors que le planton de service lui remettait ses affaires, elle contesta la somme que l’agent voulait lui remettre. D’après ses dires, pas moins de neuf mille francs manquait à la liasse alors sous la surveillance de la police.
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Les soupçons se portèrent rapidement sur l’inspecteur ayant procédé à l’interpellation, M.Robert. qui avait manipulé la somme importante d’argent en possession de la voyageuse. Il avait déposé dans le coffre du commissariat 32000 francs mais Jeanne Cannet déclare maintenant que la somme initiale était de 41000 francs.
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De source judiciaire, l’inspecteur aurait avoué le détournement.
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Diplomatie : Les souverains espagnols de retour de vacances en Angleterre s’arrêtent à Paris pour se reposer, descendant à l’hôtel Meurice. Le Roi Alphonse XII rendit plusieurs visites privées à des représentants espagnols vivant à Paris tandis que la Reine faisait les magasins aux fameux Champs Elysées. Le lendemain matin, les souverains espagnols devaient partir pour Saint Sébastian dans le but de tenter de désamorcer par leur simple présence le confit qui est en train de couver.
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Faits divers : A la suite d’une fusillade nocturne entre la police et des malfaiteurs tentant de dévaliser une ferme isolée près de La Napoule dans le Var, la police ne tarde pas à arrêter deux suspects dont l’un reconnaît rapidement sa participation à la fusillade.
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Or, cet homme, fiché depuis longtemps dans les fichiers de la Police, avoue être un ami intime de Jean Toniole, le fossoyeur de Pegomas suspecté d’être le chef de la bande de malfaiteurs écumant la région. Les enquêteurs sont persuadés avoir fait une grosse prise.
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Apaches : Les enquêteurs sont toujours à la recherche des deux suspects accusés de l’assassinat de Montmartre et avoue avoir bien avancé en identifiant la totalité des membres de cette bande d’apaches qui sévit à Montmartre.
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C’est l’occasion pour le Ministre de l’Intérieur de faire un discours sécuritaire d’une grande force.
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Jeudi 25 aout 1910 : Mutinerie dans une maison de correction
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Val d’Yevres : Une mutinerie éclate dans la colonie agricole de Val d’Yevres ; Cette colonie est une colonie de travail pour jeunes délinquants gérée par la DDASS, fonctionnant de la même manière que celle des Vermireaux.
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Refusant de gagner le réfectoire après la récréation, se plaignant d’une mauvaise nourriture et de conditions de logements déplorables, une partie des jeunes pensionnaires (cinquante sur trois cent cinquante) se saisirent de gourdins et, menaçant les gardiens en sous nombres, s’échappèrent dans la campagne environnante.
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Immédiatement les gendarmes locaux et les renforts venus de tous le département battent la campagne pour rattraper les fugitifs. A l’heure où la presse parisienne met sous presse, six ont été rattrapé et un septième, blessé, a préféré se rendre.
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La colonie, toujours en proie à une vive tension, est sous le contrôle de l’Armée et du 93ème d’infanterie.
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Marine : La « Royale », jalouse des succès de l’armée de terre avec ses avions, a décidé de frapper un grand coup. Pour cela, l’ « Archimède », le plus grand submersible du monde, va tenter le record de la plus longue traversée en un raid de 500 milles avec escale sur le trajet Cherbourg, Toulon, Bizerte, Oran et retour sur Cherbourg. A quelques miles près, c’est la distance Cherbourg/New-York que le capitaine du bâtiment voulait tenter mais que la Marine a refusé pour des raisons de sécurité.
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« La randonnée de l’Archimède marquera une étape dans la navigation sous-marine et le résultat de cette expérience démontrera peut-être la nécessité pour l’avenir de construire des submersibles de fort tonnage et à grand rayon d’action » écrit le Petit Parisien de manière visionnaire.
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Allemagne : Deux anglais sont arrêtés à Bochum après que leurs comportements aient intrigués la police. Dans leurs valises, jumelles, appareils photos et carte géographique sont trouvés. Le juge d’instruction de Bochum les inculpe dans la soirée sous le chef d’espionnage.
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Cette arrestation survient alors que les polices anglaises et allemandes sont sur les dents dans la lutte contre l’espionnage. En juillet, trois allemands ont été expulsés d’Angleterre sous ce motif tandis que les allemands pourchassent encore un espion anglais qui en début de mois se serait introduit dans les hangars de fabrication des Zeppelin.
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Le « Petit Parisien » s’inquiète de la recrudescence de ces affaires et pose le problème de l’espionnage et de la lutte contre celui-ci sur notre territoire.
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Vendredi 26 aout 1910 : Incendie dans un dépôt pétrolier
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Catastrophe : Le plus grand dépôt de pétrole de la banlieue parisienne situé à Saint Ouen et en service depuis à peine trois mois, est la proie des flammes. Quatre réservoirs en cours de remplissages ont pris feu à la suite d’une erreur humaine et désormais 50000 litres de pétrole brulent.
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L’accident a fait un mort et trois blessés graves, les ouvriers travaillant sur les réservoirs au moment de l’embrasement. Les pompiers de toutes les communes avoisinantes aidés par des éléments du génie, se contente de sécuriser la zone et refroidir les zones se trouvant sur le pourtour des réservoirs. Leur technique sur cet incendie est tout simplement d’attendre qu’il s’éteigne de lui-même faute de carburant.
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Apaches : Nouvelles rixes de rue entre bandes d’Apaches à Ménilmontant. La police, rapidement arrivée sur les lieux, procèdent à l’interpellation de huit voyous, blessés à l’arme blanche pour la plupart. Les origines de la bagarre sont inconnus mais semble avoir pour origine un débit de boisson, territoire de l’une des bandes, que l’autre bande aurait voulu annexer.
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Samedi 27 aout 1910 : Casse-tête législatif en Gréce
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Grèce : Les résultats définitifs des élections législatives sont proclamés et force est de constater que le Parti Populaire de Mr Venizelos, même s’il n’obtient pas la majorité absolue, est en position d’arbitre dans le nouveau parlement.
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Le problème de la large élection de Mr Venizélos est au cœur des tensions entre la Grèce et la Turquie. En effet, le leader du Parti Populaire est aussi un haut fonctionnaire de l’état ottoman en Crète. Il est peu probable de l’état ottoman autorise un député grec à diriger de vastes territoires en Crète, même au nom de l’Empire Ottoman. De même, les puissances protectrices (Angleterre, France, Allemagne, voient d’un mauvais œil la présence d’un fonctionnaire ottoman au sein du parlement grec.
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Copenhague : Ouverture du Congrès international socialistes qui voit se rassembler la plupart des leaders socialistes pour une semaine de travaux qui doivent permettre de trouver une plate-forme commune d’action dans tous les pays. La première journée est réservée à une réunion du bureau du congrès composé de deux délégués de chaque pays (auprès et Vaillant pour la France ) en charge de régler les problèmes de représentations (plusieurs pays étant représentés par plusieurs partis socialistes locaux) et de finir les droits de vote et la manière de le faire.
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La journée de Dimanche doit voir un défilé dans les rues de Copenhague suivi de plusieurs meetings, la journée se terminant par une fête au Parc des expositions. Enfin, le congrès entrera dans le vif du sujet le lendemain avec les ateliers qui doivent se dérouler sur toute semaine.
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Dimanche 28 aout 1910 : Discours percutant de Guillaume II
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Allemagne : Séjournant au haut-Königsberg, l’empereur Guillaume II fait un discours d’une fermeté étonnante à l’encontre des autres puissances qui sont en train de s’armer au-delà de la mesure. Guillaume II vante les louanges de l’armée allemande avant de vilipender les autres puissances. Il prédit que le sort de l’Allemagne se fera sur la force de son armement et exhorte ses sujets à soutenir les forces armées allemandes. « C’est par ce seul biais que repose notre paix »
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Guillaume II dénonce la paranoïa militaire qui a saisit la France et l’Angleterre depuis quelques mois et demande à leurs dirigeants de se ressaisir. Il demande aux allemands de resserrer les rangs autour de la nation et de tout faire pour les forces armées soient en position de force face aux menaces extérieures.
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Espagne : Tandis qu’à Barcelone, les manifestations des opposants à la laïcisation de l’Etat se multiplient et que les incidents en Andalousie, Aragon, Catalogne et Pays Basques sont nombreux, le gouvernement espagnol dans une déclaration solennelle confirme qu’il ne reviendra pas sur la loi et demande officiellement au Vatican d’intervenir pour ramener le calme au sein des congrégations espagnoles. Il annonce aussi que sans retour au calme immédiat, il expulserait une dizaine de prêtre d’origine italienne « qui sème le trouble et la révolution dans le pays »
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Aviation : Au Havre, Georges Legagneux, lors d’une tentative de record de distance à basse altitude aux commandes de son biplan Blériot, accroche de son aile un pylône de distance et s’écrase au sol. Grièvement blessé aux jambes, ses jours de sont toutefois pas en danger. Les médecins prédisent qu’il restera immobilisé de long mois. Dans l’accident, Robert Morane qui se trouvait au pied du pylône est légèrement blessé.
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jeudi 26 août 2010

Climat délétère, réformes mal engagées Mais où va-t-on ?

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Jeudi 26 aout 2010 :
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Nous sommes à moins d’une semaine de ce que nous pourrions qualifier de « rentrée » et d’ores et déjà nous pouvons dire sans crainte que le climat qui accompagne cette rentrée est pour le moins délétère.
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Le problème, et probablement le plus important, c’est que celui qui a fortement contribué à créer ce climat est le Président de la République alors que celui-ci aurait dû intervenir pour le calmer.
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En stigmatisant une communauté, en lançant un débat sécuritaire sur de mauvaises bases, en devenant juge et parti, Nicolas Sarkozy se prive de la fonction et de l’aura de son poste, rendant caduc toute déclaration qu’il pourrait faire pour calmer le jeu.
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Ses lieutenants, en entrant dans le jeu de la surenchère, en tentant à la fois de trouver le bon mot et l’idée que le « patron » n’a pas trouvé, ont contribué à ce climat et ont ouvert des portes que nous pensions fermé depuis longtemps sans savoir exactement ce qu’ils libéraient.
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En libérant des mots et des idées nauséabondes, les proches du Président ont contribué grandement à accroitre ce malaise. En faisant ouvertement référence aux années trente et son cortège de débordement, en parlant de « presse fascisante », de « méthode nazi », quand on compare la manière actuelle dont l’opposition traite les scandales à celle de l’entre deux guerres » « qui se vautraient dans les scandales pour faire le lit du fascisme », on favorise un climat malsain et on crée de toute pièce un précédant qui autorise les « retours de volées ».
(Voir mon article du 12 juillet 2010 sur ce sujet brulant ; « coup de gueule viscéral »)
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Il est malsain d'user de n'importe quel ressort dans le but d'obtenir des voix.
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La France est à un tournant et les français s’en rendent compte. En ignorant l’article 1 de notre constitution (Egalité devant la loi), en minimisant le rôle du deuxième pilier des missions régaliennes de l’Etat (Mission sécuritaire de l’Etat), en abattant le troisième mot de notre devise (Fraternité), Nicolas Sarkozy a mis à bas la confiance des français dans le poste et le rôle du Président de la République.
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Aucun Président de la République Française, de n’importe qu’elle République que ce soit et depuis que celle-ci existe, n’a attaqué avec autant de vigueur les fondements de nos valeurs. Même Louis Napoléon Bonaparte, le premier de nos Présidents qui après un coup d’état proclama le Second Empire, n’osa durant son mandat républicain les attaquer.
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Quand de surcroit le Président donne l’impression (et à mon avis ce n’est pas qu’une impression) d’utiliser à la fois le discours sécuritaire et la destruction des valeurs qui ont fondé notre République pour trouver une diversion aux « affaires » dans lequel il est empêtré, alors on peut dire sans hésiter que nous sommes en danger.
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Les grandes réformes (la retraite, la sécurité des français, la lutte contre le chômage) ont besoin de sérénité, de compréhension réciproque entre pouvoir et opposition pour réussir pleinement.
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Ce n’est pas le cas et cela est dangereux pour la République !
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mercredi 25 août 2010

Jour après jour, au fil de la politique

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Mercredi 25 aout 2010 :
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La rubrique que vous attendez tous : l’actualité vitrollaise et nationale (politique ou non) au jour le jour. Les coups de cœur comme les coups de gueule, les questions comme les réponses !
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Mercredi 18 aout : La sécurité, la sécurité et encore la sécurité. Et quand on ne parle pas de sécurité, on parle d’expulsion de Roms.
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Où est donc l’obligation régalienne de sécurité ? L’Etat l’aurait-il oublié ? Se défausserait-il encore une fois sur les collectivités territoriales comme il le fait si bien chaque fois qu’il se retrouve avec une patate chaude ?
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Où est passé l’un des piliers de notre constitution, tout simplement notre article 1 qui définit l’égalité devant la loi de tous les citoyens ?
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Serions-nous en train d’assister au démantèlement de la Vème République sous le couvert de répondre à une opinion publique qui n’en demande pas temps ?
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Je suis en train de me le demander et je combattrais cela !
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Jeudi 19 aout : Le Grand Port Malade de nouveau malade, mais cette fois-ci, pour la énième fois, du mal endémique qui le touche tous les étés : les congés annuels des dockers. En prenant l’option de mensualiser les dockers et de reporter leurs charges sur le privé, l’Etat se voulait dans la modernité et dans le sens de l’Histoire. Sauf que ce même Etat n’a pas donné tous les moyens aux entreprises se substituant à l’Etat d’assurer pleinement leurs nouvelles fonctions et que celle-ci pour sauvegarder leur existence mis en péril économiquement par ce changement de statut n’ont pas embauché tous le personnel dont elles avaient besoin.
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Bilan, dix ans après, systématiquement tous les étés, une congestion importante des bassins Est et Ouest dû à un manque chronique de personnel induit par les congés annuels. Si de surcroit on rajoute une grève récurrente de une heure par shift, grève qui entre parenthèse n’a pas de très grandes répercussions sur les opérations des navires quoi qu’en dise l’UPE13 et les syndicats patronaux, et surtout des travaux, nécessaires il faut bien l’avouer, sur les terminaux de Fos rendant le travail en ces lieux pour le moins difficiles, nous obtenons un constat sans appel.
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Le Grant Port Maritime de Marseille est malade et toutes l’économie de la région en pâtie.
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Encore une fois, chacun préfère accuser l’autre (les grévistes, les travaux, les congés et bientôt la météo) plutôt que de s’assoir sereinement autour d’une table en laissant au placard toutes ces idéologies désormais dépassées plutôt que de penser à travailler ensemble pour le bien de tous.
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Triste constat !
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Vendredi 20 aout : NCIS redémarre ce soir dans une saison 7 pleine de promesse. Donc, inutile de m’appeler ou de m’envoyer un quelconque message de 20 h 45’ à 21 h 30’ ce soir particulier de la semaine. Je serais systématiquement absent, d’autant plus que M6Replay ne rediffuse pas cette saison pour l’instant.
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Et je dois dire que cet épisode qui voit Tony et « le bleu » voler au secours de Ziva est pour le moins surprenant et plein de rebondissement. Le couple Tony/Ziva est sans aucun doute l’un des meilleurs de ces séries.

Affaire à suivre donc !
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Samedi 21 aout : Comme tous les samedis, je vaque aux courses familiales, aussi bien pour les beaux parents, que pour mon foyer qui, de temps en temps, à tendance à jouer des remakes de la « grande bouffe » ! Je ne vais pas faire un nouvel épisode du feuilleton à succès « Granola » dont vous me réclamez tous un nouvel opus mais me plonger un peu dans le passé et la nostalgie.

Par le biais du site de l’INA (Institut National de l’Audiovisuel), garant de notre mémoire filmé, j’ai visionné il y a quelques semaines le reportage fait par les actualités française lors de l’ouverture du centre commercial Carrefour à Vitrolles, reportage filmé en noir et blanc comme il se doit à l’époque.

« Une ville où le chaland pourra même manger puisque des restaurants s’y sont implanté … », « un magnifique parking de 4000 places séduira le client », « une façade design de 470 mètres de long », « le dernier cri de la sécurité avec un magasin surveillé par des caméras » …

On croit rêver !
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Dimanche 22 aout : La saison de rugby va très bientôt recommencer. Le Stade Phocéen, anciennement Marseille-Vitrolles Rugby va donc jouer en Fédérale 2 après une inter-saison très agitée qui a vu l’échec de la montée, la rétrogradation administrative, le changement de la plupart des dirigeants, le départ de nombreux vitrollais. Les nouveaux dirigeants dirent que Vitrolles fait toujours parti intégrante du club mais comment peut-il encore en être question quand on voit à la fois comment les vitrollais réagissent et la localisation de l’école de rugby du Stade Phocéen
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Je rappelle pour ceux qui l’auraient oublié que les terrains de l’école de rugby proposée par le Stade Phocéen aux vitrollais se trouvent à … Saint Menet !

Même si le club marseillais propose des navettes en car au départ de Fontblanche, je préfère conseiller la pratique du rugby via le Vitrolles Pays d’Aix Rugby qui outre le fait qu’il s’appuie sur le Pays d’Aix Rugby Club, club appartenant à la même collectivité territoriale que nous, a le mérite d’avoir des terrains d’entrainements beaucoup plus … proche !
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Lundi 23 aout : Je me rends dans le Parc du Griffon pour constater de visu le départ des Gens du Voyage y stationnant depuis plusieurs semaines.
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Bonne nouvelle pour les grincheux : le site a été en effet libéré et nettoyé. Enfin, quand je dis nettoyé, disons qu’il n’y a ni gros déchets, ni endroits franchement repoussant. Par contre, je ne cacherais pas que le passage urgent des équipes de voiries de la ville est nécessaire.
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Je me pose aussi la question de connaître l’impact sur les Gens du Voyage voulant s’installer en ces lieux des bennes et pierres installées par la mairie pour empêcher toute intrusion. Espérons que ce ne soit que provisoire et que d’autres moyens à mon sens plus efficace seront mis en place.
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Mardi 17 aout : La Provence, dans un article très intéressant, décrit le travail nocturne des hommes de la BAC, ces soutiers de la sécurité qui souvent se retrouvent en première ligne dans des conditions extrêmes. Je leur adresse donc à la fois mes félicitations et mon soutien dans le travail ingrat qu’ils font.

Maintenant, dans un contexte sécuritaire exacerbé, au moment où le gouvernement malgré ses dires se défaussent de plus en plus de ses obligations régaliennes, au moment où de très nombreuses voix, de droite comme de gauche, demande à repenser la notion de sécurité, est il encore normal que le commissariat de Vitrolles et donc la BAC qui y est rattachée, couvre un zone dont La Provence nous en rappelle l’étendu : « Leur domaine d'interventions ne se limite pas à Vitrolles centre. Les zones industrielles de l'Anjoly et de Couperigne, la commune des Pennes-Mirabeau, une partie de Plan-de-Campagne et le secteur de l'aéroport. »

Une zone qui comprend donc le cinquième aéroport de France, une zone commerciale classée la plus grande de France, des zone industrielles très étendues avec plusieurs entreprises dites sensibles, deux communes importantes et un territoire tout en longueur …

Je comprends le cri du cœur de Michel Amiel, Maire socialiste des Pennes-Mirabeau, lorsqu’il réclame avec force l’ouverture d’un commissariat sur son territoire.
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mardi 24 août 2010

J’étais étranger et vous m’avez accueilli.

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Mardi 24 aout 2010 :
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Disons le tout net, par ce papier, je sens que je ne vais pas me faire que des amis mais, quand il faut y aller, il faut y aller !
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Je n’ai jamais mystère de ma foi catholique et ce qui se passe actuellement en France n’est vraiment pas fait pour me plaire. Dans ce contexte, les prises de position de l’Eglise elle, pour une fois, me plaise.
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Depuis une certaine loi de 1905, l’Eglise n’a plus à se mêler des affaires de la République. Nous sommes un état laïc où la frontière entre le spirituel et le temporel est bien marquée, quoique l’on en dise, quoique l’on pense.
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Mais, la République possède, défend et surtout s’est construite sur des valeurs morales tirées de l’humanisme dont les droits de l’Homme, la valeur du Droit, la justice pour tous sont les fondements.
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Mais il y a une morale chrétienne, il y a une morale humaine, qui impose des devoirs et reconnaît des droits. Alors, pour revenir à l’Eglise, quand celle-ci prend position sur les valeurs que doit défendre la France, ce n’est pas une prise de position politique mais un rappel des valeurs humanistes inscrites dans nitre République, des valeurs qu’il nous fait défendre.
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L’Eglise s’appuie sur la doctrine sociale de l’Église et sur l’Évangile, dans lequel il est écrit : « J’étais étranger et vous m’avez accueilli. » L’Eglise est donc dans son rôle lorsqu’elle attire l’attention des pouvoirs publics sur la nécessité d’accueillir et de protéger des gens qui sont souvent en situation très précaire ; d’autant que ce sont des citoyens européens, obéissant aux lois de la communauté européenne.
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De même, il ne faut pas généraliser les actes de certains à l’ensemble d’une population. Et il est normal que l’Église se tienne aux côtés de populations fragiles car c’est son rôle.
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Et inutile à certains chantre de cette droite sarkoziste de brandir soudain l’étendard de la séparation de l’Eglise et de l’Etat. Il ne sert à rien car l’Église ne se substitue pas au pouvoir politique lorsqu’elle se fait l’écho de gens qui éprouvent des difficultés à être reconnus. Il n’y a pas de confusion des rôles ; elle se contente d’attirer l’attention du pouvoir sur les erreurs qu’il peut commettre.
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Et visiblement le pouvoir n’avait pas entendu la mise en garde que l’Eglise lui a adressé le 28 juillet dernier « Disciple du Christ qui a affirmé avec force : « Ce que vous aurez fait à l'un de ces petits c'est à moi que vous l'aurez fait » (Evangile de Matthieu/ 25, 40), l'aumônerie catholique des Gitans et Gens du Voyage ne peut se résoudre à voir les Rom et Gens du Voyage victimes de préjugés et d'amalgames, boucs-émissaires désignés des difficultés de notre société, alors qu'ils en sont souvent les premières victimes. Nous sommes convaincus que le remède à la peur et à l'insécurité ne se trouve pas dans une surenchère sécuritaire mais passe par une action de longue haleine nourrie de respect et de connaissance réciproques. »
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Prendre pour cible, à grand spectacle, une communauté tout entière, ultra minoritaire, pour plaire à une partie de l’opinion, c’est grave et dangereux. Fonder ce ciblage sur l’origine, sans distinction de comportement individuel, c’est contraire aux principes inscrit sur les frontons de nos écoles. Tout cela est lourd de conséquences symboliques et rappelle certaines périodes de notre histoire que nous espérions tous oublier à jamais.
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Pour terminer, je me contenterais de citer une phrase célèbre tirée d’une vieille lettre pastorale. Je vous laisse en trouver la source !
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« Les étrangers sont des hommes, les étrangères sont des femmes. Tout n'est pas permis contre eux, contre ces hommes, contre ces femmes, contre ces pères et mères de familles. Ils font partie du genre humain : ils sont nos frères comme tant d'autres. Un Chrétien ne peut l'oublier. »
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lundi 23 août 2010

CTGQOYCP : Affaires Steinheil, scandales oubliés de la IIIème république

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Lundi 23 aout 2010 :
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Le lundi, comme prévu, un événement « C’est tellement gros qu’on y croit pas ». Et pourtant, tout dans l’histoire racontée est véridique.
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Aujourd‘hui, penchons-nous sur une vielle histoire : la mort à l’Elysée du Président Félix Faure et tout ce qui en découla.
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Le 16 février 1899 en sortant d’un conseil des ministres houleux consacré à l’affaire Dreyfus, Félix Faure reçoit deux visiteurs, le Cardinal Richard puis le Prince Albert 1er de Monaco, tout deux venus intercéder en faveur du capitaine. Tout deux préciseront plus tard que le président avait l’air absent, comme absorbé par autre chose, désireux d’abréger l’entrevue.
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Et ils ont raison car le président ne pense qu’à la jolie jeune femme de 28 ans qui l’attend dans le petit salon bleu de l’Elysée. Avant de la rejoindre, le Président, comme il en a pris l’habitude, se fait servir aphrodisiaque et part rejoindre sa maitresse, Marguerite Steinheil.
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Quelques minutes plus tard, le chef de cabinet Le Gall qui, comme à l’accoutumé, est présent dans la pièce d’a coté, est alerté par des cris. Se précipitant,, il découvre le Président de la République avec pour seul vêtement son gilet de flanelle, étendu sur le canapé, dans le coma, la main crispée dans les cheveux de sa maitresse, entièrement nue.
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Ne perdant pas son sang froid, Le Gall fait immédiatement évacuer Marguerite Steinheil par un valet de confiance avant d’appeler le médecin. Le femme du Président, qui loge à l’Elysée, immédiatement prévenue du drame, fait quérir de son côté le curé de la Madeleine pour administrer les derniers sacrements.
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Qui est donc Marguerite Steinheil qui a fait chavirer au sens propre du terme le Président de la république ?
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C’est la fille d’un riche industriel de la région de Belfort, Edouard Japy. Elle minaude car elle a compris que cela plait mais elle a du caractère et surtout beaucoup d’ambition. A 19 ans, elle épouse un peintre parisien, presque quadragénaire, qui restaure des vitraux. Pas très riche, ce parti là lui permet de gagner la capitale et de se faire un nom. C’est ce qu’elle fait en ouvrant un salon littéraire où se pressent du beau monde comme Zola, Coppée, Loti, Bartholdi, Massenet, Gounod, Bonnat mais aussi des industriels, des magistrats, des politiques.
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Elle ne tarde pas à collectionner les amants, discrets et généreux qui passent commande au mari de peinture après que celui-ci ait abandonné la restauration des vitraux. Son dernier amant en date, juge d’instruction mais aussi commandant de réserve, doit partir en manœuvre en Maurienne. Il se fait donc accompagner par … le couple Steinheil ! C’est là que Félix Faure rencontre Marguerite et tombe immédiatement sous son charme. En guise de dédommagement, le juge recevra la légion d’honneur et le mari la commande d’un important tableau qui doit décorer l’Elysée !
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La rumeur court très vite. Dès l’annonce du décès, les parisiens savent que leur Président est mort dans les bras d’une femme. Même si Marguerite Steinheil va éviter de se montrer aux obsèques du président, les rumeurs courent. Interrompu un instant par la tentative de putsch de Paul Déroulède qui, lors des obsèques nationales, va tenter de faire marcher les soldats de la garnison de Paris sur l’Elysée pour renverser le très dreyfusard président Loubet qui a donc succédé à Félix Faure.
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Marguerite Steinheil va se faire oublier, se consolant dans les bras de Chounanard, le président des Forges de Vulcain, puis de Borderel, un riche veuf, jusqu’à ce fatidique dimanche de Pentecôte, le 6 mai 1908, où elle va de nouveau se retrouver sous les feux de l’actualité.
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Ce matin à, Remy Couillard, valet chez les Steinheil, trouve, dans sa chambre sa patronne ligotée sur son lit, son patron, dans la salle de bain, étranglé par une cordelette, et dans la chambre d’ami, la mère de sa patronne, bâillonnée et étouffée.
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Aux enquêteurs, Marguerite Stenheil révélera que vers minuit, trois hommes barbus, accompagnés d’une femme rousse, l’ont agressé, cherchant l’argent et les bijoux. Comme elle était trop longue à répondre, elle a été battue et a perdu connaissance. A sa connaissance, rien n’a été volé hormis trois de ses bijoux. Chose qui immédiatement intrigue les enquêteurs puisque d’autres bijoux se trouvaient bien en évidence. De plus, aucun signe d’effraction n’est relevé, aucune trace sur les poignets et chevilles de Marguerite Steinheil alors qu’elle dit être resté six heures ligotée.
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Malgré ces incohérences, Marguerite Steinheil n’est pas inquiété et le juge d’instruction conclut au cambriolage et aux crimes crapuleux, ne voulant sans doute pas trop enquêter sur cette femme au passé sulfureux.
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A la suite d’un reportage paru dans le Figaro faisant remarquer que le juge d’instruction est un ancien amant de la victime et que le couple Steinheil était criblé de dette, l’enquête est rouverte avec un autre juge d’instruction. Devant les fausses déclarations de Marguerite Steinheil, après la saisie des bijoux soit disant volé qu’elle avait mis en vente chez un usurier, la jeune femme est arrêtée et inculpé du meurtre de sa mère et de son mari.
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Le 3 novembre 1909 s’ouvre le procès de « la veuve rouge », « la Bovary de Montparnasse », « la Sarah Bernhardt des assises », « la veuve tragique » … Brouillant les pistes, jouant de tous les ressorts de la dramaturgie, répondant avec humour aux questions, la jeune femme réussit à renverser la tendance et est acquitté le 13 novembre 1909.
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Après cela, elle quitte la France, gagne l’Angleterre, se mariât avec un richissime Lord Anglais et meurt en 1954 en emportant son secret dans la tombe.
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L’histoire aurait pu s’arrêter là sauf qu’une étrange rumeur parcourt Paris qui se voit publier par la Libre Parole, journal antisémite de l’époque dreyfusarde : Marguerite Steinheil aurait été l’instrument des dreyfusards et aurait assassiné le Président, hostile à la révision du Procès Dreyfus, pour permettre à Emile Loubet, pro dreyfusard notoire d’accéder à la présidence.
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C’est tellement gros qu’on y croit pas et, pour un fois, on aura raison !
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dimanche 22 août 2010

L’info du dimanche : La pollution à l’ozone asphyxie la PACA

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Dimanche 22 aout 2010 :
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La rubrique dominicale de mon blog, « l’info du dimanche », cette information locale, régionale ou nationale glanée dans la presse et qui m’a fait bondir de colère ou de joie durant la semaine.
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Mon papier de jeudi dernier a fustigé le coté « amateur » de la mairie qui permet à ses employés de travailler dans des conditions contraires aux contraintes en vigueur lors des alertes ozones. Je pointais aussi du doigt la réponse « incohérente » de l’élu en charge de ces travaux.
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Pour permettre à tout ce « beau monde » de prendre enfin conscience des enjeux et des risques de cette alerte, qui n’est pas faite pour « emm***der le travailleur » mais tenter au tenter de réduire le problème, voici l’intégralité d’une dépêche de l’AFP du 12 aout dernier qui est plutôt passé inaperçue dans notre presse locale.
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Bonne lecture
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La pollution à l'ozone asphyxie la région Paca en été, sans réelle solution
De Maureen COFFLARD (AFP) – 12 août 2010
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MARSEILLE — La région Provence-Alpes-Côte-d'Azur est asphyxiée, chaque été, sous l'effet catalyseur du soleil, par des pics de pollution à l'ozone, sans que les mesures ponctuelles et pérennes mises en place prouvent leur efficacité, jugent associations et pouvoirs publics.
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Depuis le début de l'année, la région Paca a déjà connu 43 pics (au moins un dépassement du seuil d'information fixé à 180 microgrammes par mètre cube et par heure) sur les départements de la région alors que l'été bat encore son plein et promet de nouveaux pics, selon le décompte de l'association de surveillance de la qualité de l'air Atmo Paca.
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Des chiffres déjà nettement supérieurs aux 30 pics enregistrés sur l'ensemble de l'année 2009 qui arrivait pourtant au 5e rang des étés les plus chauds depuis 1950.
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Les seules Bouches-du-Rhône, qui concentrent de grands centres urbains avec une intense circulation automobile et le pôle industriel de Fos-sur-Mer, ont enregistré 25 de ces 43 pics avec 11 déclenchements de mesures d'urgence dont deux de niveau 1 renforcé.
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Pour lutter contre ce phénomène, les conducteurs sont invités les jours de pics (> à 180mg/m3/h) à faire acte de civisme en "levant le pied".
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Quand la pollution se fait plus insupportable, une batterie de mesures est mise en oeuvre: réduction de la vitesse de 30 km/h, report par les industriels de leurs rejets polluants, tarifs spécifiques de stationnement à Marseille pour favoriser le choix des transports en commun.
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Des mesures dont l'application effective est difficile à vérifier et qui semblent globalement peu efficaces.
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Fin juillet, la secrétaire d'Etat à l'Ecologie Chantal Jouanno reconnaissait que la France ne parvenait "pas vraiment" à améliorer la qualité de l'air.
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Selon Mme Jouanno, citant l'OMS, il y aurait "42.000 morts prématurées en France chaque année du fait de problèmes de qualité de l'air".
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Et la ministre d'annoncer un plan pour réduire les particules dans l'air de 30% d'ici à 2015, avec notamment l'expérimentation de "zones d'actions prioritaires pour l'air" (ZAPA), où la circulation des véhicules les plus polluants serait restreinte voire interdite toute l'année.
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Une idée jugée "intéressante" par l'Association Santé-Environnement France (Asef), qui regroupe 2.500 médecins en France, même si pour l'heure, il ne s'agit que d'aider les collectivités intéressées à étudier sa "faisabilité".
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L'Asef appelle à "une vision globale de la problématique des émissions automobiles, et non pas à l'adoption de mesurettes plus spectaculaires qu'efficaces".
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Même demande du côté du président PS de la région Paca, Michel Vauzelle qui dénonce "les coups portés au fret ferroviaire" par le gouvernement.
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"Il faut des aménagements de fond de la zone industrialo-portuaire", renchérit le collectif citoyen environnement Provence.
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Des mesures de fond prévues par les pouvoirs publics, selon Fabienne Fournier Beraud, responsable de la mission qualité de l'air à la Direction régionale de l'environnement, de l'aménagement et du logement Paca (Dréal), qui cite notamment le plan de protection de l'atmosphère (PPA) des Bouches-du-Rhône et ses "43 mesures pérennes" pour réduire la pollution atmosphérique.
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Parmi elles, l'utilisation de carburants à teneur en soufre réduite par les navires au sein du port autonome de Marseille ou la limitation du temps de fonctionnement des groupes auxiliaires qui fournissent de l'électricité aux avions en escale sur l'aéroport Marseille Provence.
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Des mesures visiblement insuffisantes au vu des pics actuels.
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Copyright © 2010 AFP.
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samedi 21 août 2010

Quand les étudiants se lachent

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Samedi 21 aout 2010 :
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En période estivale, cette année, le samedi est réservé à une vidéo, une image, une chanson, qui mérite le détour. Je pense que vous serez rarement déçu
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Après la descente dans l’univers d’Improv Everywhere, revenons en un peu au monde des flash mobs avec cette fois-ci par moins que les étudiants disjonctés de l’université d’Ohio State qui investissent le centre commercial situé en plein cœur du campus.
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Cerise sur le gâteau : dans leur délire, ils ont entrainé ni plus ni moins que le doyen qui fait en fin de flash mob une brève apparition
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Bon visionnage !
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Lien internet de la vidéo :
http://www.youtube.com/watch?v=HDNOB6TnHSI
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vendredi 20 août 2010

Il y a cent ans : Revue de presse du 15 au 21 aout 1910

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Vendredi 20 aout 2010 :
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Une petite revue de presse centenaire et cent pour cent subjective des événements qui se sont déroulés l’été 1910 par le biais de la « bible » de l’époque de la presse nationale, « Le Petit Parisien »
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Lundi 15 aout 1910 : Catastrophe ferroviaire à Saujon
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Catastrophe : Près de Royan, en gare de Saujon, un train de voyageur percute un train de marchandise à la suite d’une erreur d’aiguillage. Les premiers bilans font états de 37 morts et une soixantaine de blessés dont une dizaine dans un état critique.
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En visite à Besançon pour l’inauguration du monument de Proudhon, le Président de la République annonce son départ immédiat pour Royan.

Le train de voyageur est un « train de plaisir » suivant la nomenclature de l’époque c'est-à-dire un train circulant uniquement lors des fortes affluences engendrées par les week-ends ou les fêtes.

Chemin de fer : La presse parisienne tire à boulets rouges sur le réseau ferré Ouest-Etat et les installations de la Gare Saint Lazare où les retards, les incidents, les mouvements d’humeurs se multiplient. Pas moins de cent cinquante mille voyageurs ont transité le dimanche 14 par la vétuste gare.

Sous le couvert de l’anonymat, un cadre de la compagnie Ouest-Etat explique au Petit-Parisien la situation particulière de la Gare Saint Lazare. « La gare Saint Lazare a besoin d’être transformée de fond en comble et surtout le tunnel des Batignolles doit être élargi. Les voies d’accès qui passent sous ce tunnel ne sont pas assez nombreuses et nous devons échelonner les trains de gare en gare en attendant que ces voies soient libres. Il faut à tout prix dégager ce tunnel et le pont de l’Europe sinon les faits qui se sont produits hier et aujourd’hui se renouvelleront chaque fois qu’il y aura affluence de voyageurs. »

Non, vous ne rêvez pas : nous sommes bien en aout 1910 et déjà la Gare Saint Lazare laisse à désirer !

Apaches : Sur le Pont Neuf, vers 23 heures, une rixe éclate entre un petit groupe d’apaches et un jeune employé de commerce de 17 ans dont le seul tort était d’être accompagné d’une jolie jeune fille. En infériorité numérique, le jeune homme est roué de coup. C’est durant cet épisode qu’un coup de feu claque et qu’un apache, Adrien Aucher, âgé de 20 ans, s’écroule mortellement blessé.

Circuit de l’Est : Legagneux et Mamet arrivent enfin à Douai à l’aube après un vol de nuit des plus risqué et surtout après un plantureux repas pris dans le village de Tanguy où ils s’étaient posés de concert, préférèrent passer une partie de la nuit dans une grange.

Quatre aviateurs annoncent leurs intentions de prendre le départ le lendemain de Douai à destination d’Amiens : Les retardataires Legagneux et Mamet et les premiers arrivés de la veille : Aubrun et Leblanc.


Mardi 16 aout 1910 : Encore les Apaches
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Saujon : Le bilan de la catastrophe de Saujon est revu à la hausse puisque désormais la presse annonce le chiffre officiel de 53 morts et 65 blessés. Une chapelle ardente a été érigée dans l’enceinte même de la gare, les corps étant déposées entre deux rangées de meules de foin pour les protéger des regards des curieux.

C’est là que se rendit le Président Fallières dçs son arrivé à Saujon.
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Bruxelles : L’exposition internationale de Bruxelles est en grande partie détruite à la suite d’un incendie qui a ravagé plusieurs pavillons dont celui de la France. Les causes du sinistre sont encore inconnues et aucun mort n’est à déplorer. Toutefois le point d’origine de cet incendie semble provenir du pavillon Belge et plus particulièrement des nombreuses illuminations électriques placées à son entrée.

Le commissaire de l’exposition annoncera en fin de journée que malgré les dégâts très importants (près de 40 % de l’exposition détruit par l’incendie), l’exposition demeurera ouverte. De son côté, la police arrête plusieurs pilleurs qui tentaient de trouver au milieu des décombres du pavillon Belges les diamants du Congo et au milieu du pavillon français les bijoux des joaillers qui s’y trouvaient exposés.

Apaches : Une bagarre rangée éclate à la nuit tombée Rue d’Avron à Charronnes entre deux bandes d’apaches se disputant ce territoire. La bagarre est tellement violente que ce n’est pas moins d’une centaine de policiers et de militaires qui sont obligés d’intervenir pour ramener le calme dans le quartier.

Il n’y a aucun mort mais sept blessés graves sont emmenés dans les hôpitaux parisiens, quatre hommes et … trois femmes, tous blessés à coups de couteaux. Une douzaine d’apaches des deux bords sont appréhendés en sus de ces sept blessés. Le plus âgé a 23 ans, la plus jeune 16 ans et a moyenne d’âge tourne autour des 19 ans.

Circuit de l’Est : Les concurrents sont arrivés à Amiens, avant dernière étape du circuit, sans encombre. C’est Leblanc qui se pose en premier à Amiens. Il est talonné par Legagneux et Aubrun. Mamet quant à lui est toujours à Douai au prise avec des ennuis de moteur

Mercredi 17 aout 1910 : Affaire Vermersch, le point de l’enquête
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Saujon : L’heure est désormais à la recherché des responsabilités. Les témoins sont entendus par les enquêteurs et plus particulièrement par le juge d’instruction, Mr Sablie. De ces auditions, il semble ressortir que l’erreur humaine est de plus en plus probable et que la faute provient du cheminot en charge des aiguillages de la gare de Saujon qui n’aurait pas vérifié la liberté des voies avant d’autoriser le « train de plaisir » à pénétrer en gare.

La presse se déchaine elle contre la vétusté du réseau de province, faisant remarquer que l’accident aurait pu être évité si la gare de Saujon avait été équipée des aiguillages automatiques et des systèmes de protections automatiques en vigueur dans les gares parisiennes.

Bruxelles : Les organisateurs de la foire internationale, après une réunion à huis-clos, annonce que la foire demeure ouverte et que la plupart des pavillons détruits seront reconstruits à l’identique. Le seul problème demeure la section de la foire surnommée « Bruxelles – Kermesse » qui était en fait une zone avec de nombreuses attractions foraines. Il va falloir trouver de nouveaux forains pour remplacer ceux dont l’outil de travail a été détruit par l’incendie. Un retour à la normale est espéré pour la deuxième quinzaine de septembre.

Affaire Vermesch : La disparition du rentier du Vesinet revient sur le devant de la scène avec un article de fond du « petit parisien » qui fait le point sur l’enquête. De cet article, il ressort que Honoré Vermesch a disparu en ayant sur lui 3000 francs, qu’il n’a point touché à sa revenue encaissés dans une banque bruxelloise, que le dernier à l’avoir vu est un négociant en vin de Chatou lors de la sortie d’une messe dominicale début avril et qu’enfin des témoignages troublants laissent à penser que le rentier aurait embarqué à Marseille à destination de l’Afrique du Nord, probablement pour Casablanca.
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Jeudi 18 aout 1910 : Arrivée du Circuit de l’Est
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Apaches : De nouveau les rixes entre bandes d’Apaches font la une de la presse parisienne renvoyant en page intérieure les catastrophes de Saujon et Bruxelles mais point l’arrivée du Circuit de l’Est.

Deux bandes d’Apache règlent leur différents rue de Chaligny, à coup de couteaux et surtout coup de revolvers. Le temps que la police intervienne, un apache est abattu, le leader de l’une des deux bandes, mais aussi une femme de 38 ans, Victorine Luquet, tuée de deux balles perdues alors qu’elle tentait de se mettre à l’abri.

Les apaches arrêtés refusèrent d’expliquer le pourquoi de la rixe, se contentant d’expliquer qu’il s’agissait d’une affaire d’honneur.

Circuit de l’Est : Triomphe à Paris de Leblanc et Aubrun qui atterrissent les premiers à Issy-les-Moulineaux devant une foule impressionnante. Les deux pilotes sont immédiatement arrachés de leurs engins pour être porté en triomphe. De son côté, Legagneux arrive troisième plus d’une heure après le vainqueur. Sachant qu’il ne serait pas classé, il a profité du vol pour survoler Paris.

Dès que les aviateurs posent le pied sur le gazon de l’aérodrome improvisé, une véritable guerre est déclenchée entre les journalistes pour connaitre celui qui aura le meilleur scoop pour ses lecteurs. Le Petit Parisien joue, quant à lui la roublardise, en proposant à Leblanc puis a Aubrun de les transporter en voiture jusqu’au siège de l’association ayant organisé le Circuit de l’Est. Profitant du moyen de transport, les deux pilotes acceptent et les journalistes n’ont qu’à faire un détour sur le chemin pour obtenir interview et photos exclusives !

Leblanc – Avion monoplan – le circuit de 790 km en 11 heures 56 minutes 5 secondes
Aubrun - Avion monoplan – le circuit de 790 km en 13 heures 27 minutes 31 secondes
Legagneux n’a pas été classé à la suite de ses problèmes à la troisième étape même s’il a parcouru la totalité du parcours.
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Vendredi 19 aout 1910 : Carnet rose
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Carnet rose : La presse parisienne décrit dans le plus pur style de « Gala » le mariage de la Baronne Vaughan avec un rentier de Neuilly-sur-Seine, Mr Durieux. La Baronne Vaughan née Blanche Delacroix, âgée en 1910 de vingt sept ans, est une personnalité du Gotha, l’ancienne « amie » (son épouse morganatique écrit même le Petit Parisien) du roi Léopold II des Belges qui acheta le splendide château de Balincourt (Seine et Oise) et la propriété qui va avec.

La cérémonie se déroule, à l’aube (6 h 30’ du matin) dans le village d’Arronville en un temps record. En effet, Prêtre et Maire mettent moins d’un quart d’heures pour unir le couple, union qui scelle le sort de la baronne qui a renoncé à son titre. La discrétion voulue par la baronne pour cette cérémonie a été brisée par la presse qui avait investi le village depuis l’annonce la semaine dernière de la chose.

Autriche-Hongrie : Les fêtes pour le 80ème anniversaire de l’Empereur François-Joseph se déroulent dans touts l’Autriche-Hongrie et la Bosnie. Cérémonies religieuses, fêtes scolaires, réjouissances publiques se succèdent toute la journée.

Toute la famille impériale est réunie à la résidence d’été de l’Empereur à Bad-Ischl où un repas en grand apparat est servi en présence de l’Archiduc François-Ferdinand. Tous les pays européens ont envoyé leurs ambassadeurs à Bad-Ischl pour présenter à l’Empereur les respects de leurs états respectifs.

Bruxelles : Alors que le ministre du Commerce se trouve à Bruxelles pour constater de visu l’étendue des dégâts qu’a subit le pavillon de la France, le gouvernement français réclame de son côté des mesures de sécurités plus draconiennes avant d’envisager la reconstruction. Le gouvernement point du doigt plusieurs dysfonctionnements dans la chaine de la sécurité dont l’incendie et les pillards sont les plus visibles et demande donc des garanties aux organisateurs.

Un véritable ultimatum en trois points est présenté aux organisateurs pour que la France continue sa participation : des bouches d’incendie plus accessibles, une surveillance constante des installations et un réseau d’eau plus performant.

Les organisateurs annoncent de leur coté la création d’un corps spécifique de pompiers qui va assurez 24 h sur 24 h la surveillance de l’exposition avec au minimum 30 hommes près à partir.

Liquidation des congrégations : Comme chaque année, le Ministère de la Justice et des Finances publie le rapport annuel sur les opérations ayant été effectuées dans le cadre de la liquidation des congrégations et portant sur l’année 1909. Les liquidations qui portent pour un montant d’un peu plus de vingt millions de francs sont en baisse par rapport à l’année 1908 mais cette baisse s’explique par le fait que les liquidations arrivent à leurs termes. D’ailleurs, le ministère annonce que les liquidateurs nommés d’après les lois de 1901 et 1904 terminent leurs missions et que le relais sera pris par les administrateurs de biens nationaux.
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Samedi 20 aout 1910 : Augmentation du prix du vin
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Economie : Les organisations corporatives de l’alimentation, (le nom officiel des grossistes) annonce deux mesures qui font tollé dans la presse : l’arrêt de la vente des demi-portions et surtout l’augmentation des prix de la plupart de leurs aliments dont le vin. Après les vignerons, ce sont dont les grossistes, conséquence logique, qui augmente leurs prix.
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Les grossistes annoncent une augmentation de 10 centimes du litre mais tout en précisant que la spéculation allant probablement apparaître, d’autres augmentations sont donc inévitables.
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Le « Petit Parisien » se lamente de ces augmentations qui vont toucher cruellement le budget de la plupart des ouvriers français.
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Diplomatie : Brest accueille le croiseur de bataille japonais « Ikoma » en train d’effectuer un tour du monde pour aguerrir les élèves officiers de la marine impériale. La France fait grand cas de la visite d’un bâtiment phare d’un pays qui potentiellement ami et surtout au développement économique intéressant.
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Marseille : Tentative de meurtre de l’administrateur de l’inscription de la marine qui, entre autre attribut les pensions, retraites, invalidités aux marins en exercice sur la place de Marseille. Un jeune marin de 25 ans de la compagnie Cyprien Fabre ayant vu sa pension maladie refusée sous prétexte que sa maladie n’avait aucun rapport avec l’acticité maritime, rendit l’administrateur responsable de ce rejet.
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Alors que l’administrateur se trouvait dans son bureau, le marin y pénétra, demanda si le rejet était définitif et à la réponse affirmative, sortit un revolver et fit feu en direction de l’administrateur. Heureusement pour lui, le jeune marin était mauvais tireur et la balle alla se loger dans un sous-main. Il est immédiatement arrêté par les employés des affaires maritimes.
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Pour la petite histoire, c’est la deuxième fois en mois de trois mois qu’un marin attente à la vie de l’administrateur.
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Circuit de l’Est : Tous les participants sont reçus dans l’après-midi à l’hôtel de ville où un triomphe est fait à Leblanc et Aubrun qui sont les seuls à avoir fait la totalité du parcours mais aussi à Louis Blériot, constructeur des deux appareils que pilotaient les héros. Nombreux sont les députés, ministres, hommes politiques qui, malgré le fait que nous soyons en aout, se pressent dans les salons lambrissés au cœur de Paris.

Les aviateurs sont vraiment les super héros des années dix.
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Dimanche 21 aout 1910 : Quelle place de l’aéroplane en temps de guerre ?
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Aviation : Le « Petit parisien » publie une longue étude sur le rôle de l’aéroplane en temps de guerre, que faire des quarante huit pilotes dont disposent les armées françaises. L’étude démontre qu’il n’est envisagé à court terme qu’une fonction d’observation : donner les meilleures informations aux chefs militaires qui décideront quelle conduite tenir.

Nulle part la moindre mission de bombardement ou d’attaque n’est envisagée pour ce nouveau moyen de combat. Cela reste et doit demeurer le rôle des dirigeables « qui sont voué à un immense avenir ».

Diplomatie : Les officiers japonais du « Ikoma » sont reçus à l’Elysée par le Président Fallières. Le commandant Shoji, Matsumura et Kimura reçoivent des mains du président la légion d’honneur.

Le croiseur japonais doit quitter Brest lundi pour gagner Naples et continuer son tour du monde.

Prusse : L’Empereur Guillaume II et l’impératrice inaugurent le château de Posen qui doit désormais leur servir de résidence. La nouvelle résidence impériale dont la construction a durée cinq ans et a couté quatre millions de francs doit constituer le symbôle du germanisme triomphant dans les « Marches de l’est » et doit être le pendant du Haut-Konisberg, en Alsace, qui est lui celui du germanisme triomphant dans les « Glacis de l’ouest ».
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