dimanche 31 octobre 2010

L’info du dimanche : Qu’en est-il du Grenelle ?

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Dimanche 31 octobre 2010 :
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La rubrique dominicale de mon blog, « l’info du dimanche », cette information locale, régionale ou nationale glanée dans la presse et qui m’a fait bondir de colère ou de joie durant la semaine.
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Aujourd’hui, je pense qu’il est temps de se pencher sur les résultats du Grenelle de l’environnement, surtout depuis que j’ai fait le bilan écologique et environnemental du territoire de la commune de Vitrolles.

Cette envie tombe bien puisque le journal La Croix a eu la même idée vendredi dernier et a publié un article des plus intéressants sur ce sujet brulant.
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Bonne lecture
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Le Grenelle de l'environnement n'a pas bouclé tous ses dossiers
La Croix - Emmanuelle REJU – 28 octobre 2010
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Cinq grandes échéances attendent encore le gouvernement pour tenir les promesses affichées en 2007
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Il y a trois ans tout juste, le 25 octobre 2007, le président de la République Nicolas Sarkozy promettait, lors d’un discours solennel à l’Élysée, un « New Deal écologique ». Depuis, la crise économique et des élections régionales décevantes pour la majorité ont eu raison du « grand soir » environnemental.
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La taxe carbone a été abandonnée, les niches fiscales vertes sont sur la sellette et le président lui-même souffle devant les agriculteurs : « L’environnement, ça commence à bien faire. » Pour autant, les associations de défense de l’environnement surveillent de près les échéances à venir. Cinq grands rendez-vous attendent le gouvernement.
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En matière de transports, tous les espoirs sont semble-t-il encore permis pour la création d’une taxe poids lourds. Censée toucher tous les déplacements de camions de plus de 3,5 tonnes sur certains axes – hors autoroutes –, elle était prévue pour 2011 avant d’être repoussée à début 2013.
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« On évoque des difficultés techniques, notamment sur le système de repérage des camions, avance Jean Sivardière, de la Fédération nationale des associations d’usagers des transports. Mais le dossier est bien parti. »
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Même optimisme du côté de France Nature Environnement (FNE) : « Nous y croyons encore, d’autant que le projet d’eurovignette avance lui aussi en parallèle sur le plan européen », veut croire son porte-parole, Benoît Hartmann.
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Rassurer les interlocuteurs du ministère
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Du côté de l’agriculture, le gouvernement est attendu au tournant sur le plan Écophyto, qui prévoit la réduction de 50 % de l’usage des produits phytosanitaires d’ici à 2018. « C’est un objectif raisonnable et qui est pour nous incontournable », insiste Benoît Hartmann. Les récentes déclarations à la presse du ministre de l’agriculture Bruno Le Maire, laissant entendre que les objectifs du Grenelle ne pourraient pas être tenus, avaient jeté un froid.
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Depuis, les services du ministre se sont attachés à rassurer leurs interlocuteurs. Cet objectif est maintenu, d’autant que sur le terrain les mentalités évoluent. « Les agriculteurs ne sont pas vent debout contre cette mesure de réduction de l’usage des produits phytosanitaires, assure Claudine Joly, spécialiste du dossier à FNE et femme d’agriculteur. Ils y voient bien leur intérêt, que ce soit pour leur santé ou pour leur portefeuille. »
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En matière de lutte contre le réchauffement climatique, les défenseurs de l’environnement misent beaucoup sur les « plans climat-énergie territoriaux ». D’ici au 31 décembre 2012, toutes les collectivités territoriales de plus de 50 000 habitants devront avoir réalisé un bilan de leurs émissions de gaz à effet de serre et dressé la liste des mesures envisagées pour les réduire.
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« L’idée est de mettre tout le monde autour de la table pour réfléchir, le travail étant copiloté par les élus et les préfets », rappelle Benoît Hartmann. Le travail a commencé sur le terrain. « Deux cents plans climat-énergie territoriaux sont d’ores et déjà engagés, ajoute le porte-parole de FNE, l’objectif étant d’aboutir à un maillage complet du territoire. »
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Affichage des performances énergétiques des biens immobiliers
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Le bâtiment occupe lui aussi un rôle central dans la lutte pour les économies d’énergie. À partir de 2013, toutes les constructions neuves ne devront pas consommer plus de 50 kWh/m2. Dans le bâti ancien, c’est-à-dire la grande majorité du parc immobilier, une première étape prévoit de réduire la consommation d’énergie de 38 % d’ici à 2020. Ce qui nécessite des travaux d’isolation, voire de changement de chaudière, relativement coûteux.
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« Des décrets d’application prévoyant des mécanismes de financement ou encore un assouplissement des règles de vote dans les copropriétés seront nécessaires pour que ces mesures entrent réellement en application », affirme Gilles Gaillot, directeur marketing de la société Ista-CIS, spécialisée dans les services liés à la maîtrise des consommations d’eau et d’énergie. Est d’ores et déjà acté l’affichage des performances énergétiques des biens immobiliers dans les annonces à partir du 1er janvier prochain.
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Enfin, concernant la biodiversité, les regards sont tournés vers la « trame verte et bleue », ces corridors écologiques permettant d’assurer la continuité d’écosystèmes terrestres ou aquatiques. Une première rédaction de la loi Grenelle 2 prévoyait que tout projet d’infrastructure devait être « compatible » avec l’existence de ces corridors.
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Au final, le texte adopté n’impose plus que leur « prise en compte ». « Sur ce point aussi les mentalités évoluent et nous n’abandonnons pas l’espoir de voir adopter des dispositifs plus contraignants », espère Benoît Hartmann.
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samedi 30 octobre 2010

Auto-partage, une expérience d’avenir ?

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Samedi 30 octobre 2010 :
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Alors que j’ai fait hier le bilan environnemental concernant Vitrolles et que je préconisais un changement sociétal, LCM fait un reportage sur un mode de transport qui a bien du mal à s’imposer dans nos grandes villes et plus particulièrement à Marseille.

Je veux bien entendu parler de l’Auto-partage, moyen pratique et économique de louer une voiture à la carte.

Je ne polémiquerais pas sur les réticences, réelles ou imaginaires, de certaines catégories professionnelles, franchement hostile à ce type d’expérience, mais cette expérience est innovante et mérite de se développer.

Je vous laisse découvrir le reportage de LCM sur ce sujet

Bon visionnage




vendredi 29 octobre 2010

Environnement durable à préserver

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Vendredi 29 octobre 2010 :
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La suite de mon travail sur Vitrolles avec aujourd’hui au programme tout ce qui touche l’environnement et le développement durable sur le territoire de cette commune Si vous voulez lire les autres sujets abordés, je vous propose de cliquer sur le lien suivant : « réflexions subjectives sur Vitrolles ».
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Après avoir étudié quelques gros morceaux comme les transports, l’urbanisme ou le social, nous allons nous plonger cette fois-ci de nouveau dans un chapitre vital pour le développement d’une commune qui se veut à la fois responsable et tournée vers l’avenir. Je veux bien entendu parler de l’environnement, du développement durable et de tout ce qui tourne autour sur le territoire de notre commune.

Un tournant sociétal

Il est désormais évident pour tout le monde que notre société est à un tournant.
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A l’heure ou le libéralisme à tout crin a montré sa limite, à l’heure où les leçons du dernier crash financier n’ont visiblement pas été comprises, A l’heure où nos gouvernants ne songent qu’à reprendre leur ancienne politique en la teintant d’un petit paravent écologique appelé « développement durable » sensé blanchir leurs actes inconséquents, il est plus que temps de se poser la question de savoir dans quelle société (et par extension dans quelle ville) nous voulons vivre.

Les différentes crises traversées par nos sociétés ont amené les citoyens à prendre conscience des enjeux environnementaux les concernant. Nicolas Hulot, dans son pacte écologique, définissait trois grands enjeux. Ma petite expérience sur le sujet m’amène moi aussi à reprendre ces trois grands enjeux et je vais tenter de les appliquer au niveau local par tous les outils que nous offre une ville comme la notre.

On ne peut bien entendu ignorer l’enjeu climatique, on en parle tellement. Que l’on croit ou non au réchauffement climatique, que l’on soit Claude Allegre ou Al Gore, il est impossible de nier que l’humanité consomme à ce jour plus de 11 Gtep (milliards de tonnes équivalent pétrole) d’énergie dont 80% sont des énergies fossiles. Et on ne peut nier qu’en brûlant ces énergies fossiles nous émettons du CO2, l’un des principaux gaz à effet de serre.

Je suis intimement convaincu que moins de CO2 ne peut qu’être bénéfique à l’humanité toute entière. Aussi, quand la France s’engage à diviser ses émissions de CO2 par quatre d’ici 2050, je ne peux qu’applaudir des deux mains. Mais j’ai aussi conscience que maîtriser ses consommations d’énergie et baisser les émissions de CO2 ne sera qu’un plus dans l’enjeu climatique qui est le notre.

Un des éléments essentiel et primordial de notre mode de vie, de notre société actuelle, est bien entendu la biodiversité, tissu vivant de la planète. Quoique l’on observe, la grande majorité de nos biens de consommation courante provient du monde vivant (aliments, matériaux, fibres textiles, molécules pour les médicaments ou les cosmétiques). De surcroit, nous bénéficions d’un nombre incroyable de services gratuits et surtout écologiquement fiable comme l’approvisionnement en eau potable, pollinisation, épuration des eaux et de l’air (par les plantes et les micro-organismes), protection contre les catastrophes naturelles, préservation des sols…

Seulement ces services ont un poids non négligeable sur notre biodiversité qui est fortement entamée par le mode de développement à la fois tout azimut et effréné que nous connaissons depuis plus d’un siècle. Notre biodiversité est touchée d’une manière inquiétante tandis que les habitats des espèces vivantes sont détruits et que les espèces disparaissent.

Notre mode de développement a aussi un autre impact important sur l’environnement par l’émission de nombreux polluants, dangereux pour la santé humaine et nuisibles aux écosystèmes. Les produits chimiques se sont multipliés à l’infini. Leur utilisation est non seulement entrée dans le domaine courant mais en plus semblent indispensables dans la vie de tout les jours. Or, avouons le, aucun ne l’est réellement car remplaçable par des produits, des méthodes, des manières alternatives issus d’une fabrication moins agressive et plus naturelle. Il s’agit désormais de les utiliser et d’encourager leur développement.

Des défis à relever :

Le constat de départ est sans appel. Les ressources naturelles ne sont pas exploitables à l’infini et même, dans certains cas, en voie de disparition à plus ou moins brèves échéances. En une phrase : les ressources mondiales sont épuisables. Dans ce contexte, quel est l’avenir d’une politique qui se base sur l’expansionnisme de sa production ?
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Quand on sait que l’Union Européenne dépend encore à 80 % des énergies fossiles, qu’il est impératif d’être à la pointe des technologies dites propres, comment ne pas être sceptique devant le plan énergétique concocté par la Commission Européenne qui préconise de consacrer une part non négligeable de son financement au nucléaire, technologie que personne désormais, même les plus consensuels, ne met dans la catégorie des technologies de pointe et d’avenir, au détriment des nouvelles technologies énergétiques ? C’est le choix énergétiques qui est en cause et, par extension, les priorités de la recherche européenne.

La solution de l’Agenda 21

En 1992, à Rio de Janeiro, cent soixante treize pays se sont réunis pour étudier les risques que courrait notre planète concernant l’environnement. De ce « Sommet de la Terre » est sorti un plan d'action pour le XXIe siècle, que l’on a appelé dans un premier temps, « Action 21 » mais qui est rapidement devenu « l’Agenda 21 ».

Fort de quarante chapitre, ce plan d’action passe en revue tous les domaines où les états, les régions, collectivités territoriales, quelque soit leur grandeur, peuvent influer pour favoriser l’environnement et surtout le développement durable. Ce ne sont que des recommandations mais qui ont valeur de défis à relever dans des domaines aussi variés que la Santé, le Logement, la gestion des ressources naturelles, l’urbanisme, la gestion des déchets, la pollution sous toutes ses formes

En parallèle à ce plan d'action, une déclaration sur l’environnement et le développement a été adoptée. Elle énumère 27 principes à suivre pour mettre en œuvre l'Agenda 21.

Le chapitre 28 s’intéresse aux collectivités locales qui sont appelé à mettre en place un programme d’Agenda 21 à leur échelle, intégrant les principes du développement durable, à partir d’un « mécanisme de consultation de la population ». Ce mécanisme particulier deviendra l’Agenda 21 local, mécanisme que Vitrolles, depuis un an maintenant, a mis en place.

Pour les créateurs de ce plan réunis à Rio, les collectivités locales sont le chainon le plus important dans la mise en place d’un plan efficace de développement durable et surtout le chainon le plus pertinent pour collecter et analyser les demandes des citoyens. Les solutions à un problème mondial doivent être mises en place localement. C’est du moins comme cela que pensent les initiateurs de l’Agenda 21.

Un « couac » à mon avis dans ce bel ensemble idéologique. La mise en place de cet Agenda 21 est laissée à la libre appréciation des collectivités territoriales et donc des élus qui la composent. Sachant que les règles imposées par l’Agenda 21 amènent généralement des surcouts et des contraintes lourdes, les collectivités sont réticentes à s’engager dans cette démarche qui pourtant, à mon avis, ne peut être que bénéfique pour la ville, pour les citoyens et pour l’image même de ceux et celles qui s’y engagent.

Si Vitrolles, à son niveau a bien lancé son propre Agenda 21, d’autres villes avoisinantes ne l’ont pas fait. Et un élu haut placé d’une autre commune à qui je posais dernièrement la question de savoir où sa ville en était sur ce sujet précis, me répondit froidement : « L’Agenda 21, cette usine à gaz ? Vous êtes fou de vous lancer là-dedans. Vous allez être pieds et poings liés dès que vous voudrez faire la moindre chose. Quant à l’urbanisme, c’est l’enfer. Autant te dire que nous, à XXX, on n’appliquera jamais cet agenda de malheur ! »

Un lourd travail de pédagogie et de bon sens s’impose urgemment.

Vitrolles : Agenda 21 en action

Depuis un an, Vitrolles s’est donc lancée dans une démarche de développement durable, en l’occurrence dans la démarche dite de « l’agenda 21 ». Actuellement, la ville est dans la phase active de cette élaboration.
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Il est évident qu’un tel programme aussi ambitieux ne peut s’élaborer qu’avec une participation large et active de la population et des acteurs du territoire concerné (associations, entreprises, administrations, syndicats professionnels, élus, etc…).
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Au final, il ne s’agit « que » d’un plan d’actions programmées dans le temps mais un plan où l’élaboration et le résultat final sont aussi important l’un que l’autre et indépendant l’un de l’autre. En effet, quelle que soit la nature de la structure qui s'engage dans un agenda 21, il s'agit bien de réorienter les actions de celle-ci à la lumière des principes du développement durable.
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Mais inscrire une commune dans la démarche de l’Agenda 21 est une démarche de longue haleine qui s'élabore sur une période de trois à quatre ans le plus souvent. Au 30 avril 2009, plus de 372 villes et communes françaises de toutes régions et de toutes tailles sont engagées dans une démarche d'Agenda 21.
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Les étapes principales de sa rédaction sont le diagnostic, la concertation et l'écriture du plan d'actions.
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Dans le cas présent, Vitrolles en est donc au diagnostic et a commencé sa concertation. Je ne peux qu’approuver cette démarche qui va dans le sens du bien commun et de l’avenir de nos enfants et des générations futures. Il faut œuvrer pour le bien commun en faisant fi des divergences et des opinions politiques.
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Dans mon optique, cet Agenda21 doit transcender les courants et les divisions et non être le facteur principal d’un théâtre politique dépassé. Pour l’instant, c’est le cas. Espérons que cela dure
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Enfin, n’oublions pas que ce fameux Agenda 21 local est fait en concomitance avec l’élaboration du Plan Local d’Urbanisme actuellement en cours et qui va définir la ville de Vitrolles à l’orée 2025.
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Une bonne chose et un formidable outil pour changer l’image négative de notre ville !
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L’Etang de Berre
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Abordons maintenant l’un des deux grands dossiers qui impactent directement notre ville et notre vie de citoyen.

L’Etang de Berre, c’est un peu (voire même beaucoup) notre mer à nous. Et il est, c’est le moins que l’on puisse dire, en mauvaise santé, même si depuis quelques années, son état s’améliore. Plusieurs grandes opérations (des remèdes de cheval ont même dit certains) ont permis à l’Etang de Berre de sortir d’un état catastrophique et passer à un état acceptable, permettant même la baignade l’été.

Créée par la remontée des eaux lors des dernières glaciations, cette étang, véritable mer intérieure, le plus grand étang littoral d’Europe, s’étend sur près de 15 500 hectares soit 900 millions de mètres cubes de liquide (20 kilomètres de long, 16,5 kilomètres de large au maximum et 6 mètres de profondeur maximale)
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Or, cet étang est très malade. Depuis 1966, il reçoit les eaux douces de la Durance par le biais des rejets de la centrale hydroélectrique de Saint-Chamas. Cet apport considérable d'eau douce et de limons a eu de graves conséquences hydrologiques et écologiques pour l'étang, pour la Durance, et les nappes phréatiques associées, et pour la Camargue qui, privée de limons, recule devant la mer. L'eau douce représente en moyenne un apport de 3,3 milliards de mètres cubes par an (mesuré sur la période 1966-93) soit environ 3,7 fois le volume de l'étang. Dans le même temps, les apports moyens en sédiment sont de 520 000 t/an. Les limons s'accumulent dans certaines zones, au nord de l'étang.
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Ces rejets ont entrainé une chute abyssale de la salinité de l’eau et une dégradation dramatique des peuplements marins, situation qui a perduré jusqu’à une prise de conscience salutaire à l’orée des années quatre vingt dix.

A l’instigation du Groupement d’intérêt public des rives de l’étang de Berre (Gipreb), le syndicat mixte qui gère la remise en état de notre mer, tous les rejets polluants émanant du pourtour direct de l’étang de Berre ont été recensés et identifiés durant l’été 2010.

Dans quelques mois, une nouvelle étape va s’ouvrir qui va consister à quantifier les doses de polluants et mesurer l’impact des rejets issus du réseau pluvial des communes, des conduites d’assainissement des particuliers, et des conduites émanant des sites industriels".

Les polluants identifiés lors de cet inventaire sont des agents nutritifs, phosphates et nitrates, mais aussi des métaux lourds, plomb, mercure, cadmium entre autres, et des traces d’hydrocarbures, qui sont retrouvés dans les réseaux d’évacuation pluviale qui desservent les surfaces imperméabilisées comme celles des voies routières, zones industrielles et zones commerciales.

Le but final n’est pas de faire la police, le syndicat n’en ayant pas le pouvoir, mais de faire remonter les pollutions constatées qui sont transmises aux municipalités et intercommunalités concernées en matière d’assainissement non collectif pour qu’une solution soit trouvée.

Prenons le cas de Vitrolles. Avant même la campagne, d’importants dysfonctionnements avaient été repérés à la fois à l’embouchure de la Cadière (d’où la construction de la nouvelle station d’épuration) et vers le quartier des Vignettes et la plage des Marettes. Dans ce dernier secteur, le plus gros problème venait de l’anse des Agneaux avec des rejets sauvages d’assainissements en provenance d’un « quartier illégal ». Sur tout ce secteur, la Communauté du pays d’Aix a aidé les riverains de l’étang à améliorer leurs installations d’assainissement, soit par le raccordement au tout à l’égout des fosses septique, soit par une aide matérielle importante à l’éradication des rejets illégaux.

Mais les opérations de luttes contre la pollution de notre étang ne sont pas seulement de ce type. Par exemple, il y a un an, le syndicat débutait une opération de réimplantation, sur les fonds de l’étang de Berre, d’herbiers de zostères, herbes marines essentielles à la survie de la faune et de la flore aquatiques. Parmi les cinq sites choisis pour cette opération, aucun vitrollais mais un site proche de nous avec la plage des Robinsons à Rognac.

D’autre opération beaucoup plus lourd sont en cours de réalisation comme, par exemple, la réouverture à la courantologie du tunnel du Rove, permettant un apport de « sang neuf » dans notre étang qui en a tant besoin.

La plage des Marettes
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Les quartiers du bord de l’Etang ont la particularité d’être le seul accès à la mer de la Communauté du Pays d’Aix. La plage des Marettes est donc la seule plage véritable et publique de cette collectivité territoriale.

Cette particularité aurait pu laisser penser que la CPA ait particulièrement soignée cet atout de son territoire. Force est de constater que ce ne fut pas le cas. Mais il faut aussi avouer que si la CPA n’a pas favorisé ce secteur, elle ne l’a pas non plus défavorisé. Elle a tout simplement quasiment ignoré cet atout et cette vitrine.

La municipalité de Vitrolles, elle, a pris conscience de la valeur d’une telle particularité géographique et s’est enfin décidée à l’exploiter. Des rénovations ont été faites, des améliorations ont été apporté (rampes d’accès pour les handicapés). Mais, première critique, cette exploitation est à vocation estivale et ne vise qu’à améliorer l’accueil de la plage et attirer un peu plus les vitrollais vers « leur » plage. Festines, bibliothèque à la plage, moniteurs, tout a été fait l’été dernier pour rendre les Marettes plus attractives.

Ainsi, ma principale critique vient des autres périodes. La municipalité s’est contentée de simple projet de rénovation, ce que je pourrais appeler (et que j’ai appelé à une certaine époque) des « réalisations à courte vue ». Les choses ont changé mais aucun projet de réelle envergure n’est programmé pour notre littoral.

Entre le projet pharaonique et bling bling de Christian Borelli (pour mémoire, un port de plaisance pour yachts …) et les projets montées par la municipalité en place (simple rénovation de la plage et de la base nautique), n’y a t’il aucun avenir pour les rives vitrollaises de l’Etang de Berre ?

Je sais, la principale difficulté pour monter le moindre projet en ces lieux est le millefeuille législatif qui touche tous les littoraux français. Entre la loi Littoral, les différentes obligations légales directement lié par la présence à proximité de l’aéroport et des industries pétrochimiques, de la main mise des affaires maritimes et, j’allais oublier, les contraintes imposées par la base de Canadair et leur écopage, il est très difficile de monter le moindre projet en ces lieux. Et ce fantôme menaçant des Affaires maritimes planant sur le moindre projet touchant les rives de l’Etang à fait capoter bien des idées, la ville de Vitrolles est bien placée pour la savoir.

Entre parenthèse, c’est pour cela que la construction d’un port, même avec une petite capacité de l’ordre de 150 anneaux et même construit avec des pontons flottants est illusoire. Quand on voir les difficultés à obtenir des Affaires maritimes l’autorisation d’implantation d’un simple ponton flottant provisoire pour les deux mois d’été de seulement une douzaine d’anneaux, on sait que tout autre projet n’est qu’une utopie.
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Les salins du lion

Comment, lorsque l’on aborde le problème des rives de l’Etang de Berre ne pas parler, même brièvement, des Salins du Lion.

Vingt six hectares sauvages s’étendant de la plage des Marettes à la zone aéroportuaire de Marseille-Provence, les Salins du lion sont le seul espace naturel en bordure de l’Etang sur le territoire de la Commune.

C’est aussi le domaine des oiseaux. Plus de cent huit espèces ont été recensées sur ce territoire, la plupart étant des espèces protégées voire même en danger de disparition.

Mais, là aussi, il nous faut avoir la plus grande vigilance pour la défense de cet endroit exceptionnel. Je rappelle qu’une grave pollution d’origine indéterminée à touché ces salines en décembre dernier, tuant plusieurs milliers de poissons. L’écosystème généré par les oiseaux est des plus fragiles. Ne le détruisons pas.

Le plateau de l’Arbois
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Passons maintenant à l’opposé géographique de Vitrolles, sur les hauteurs qui dominent le centre commercial.

Ce que l’on appelle d’un terme générique « le plateau de l’Arbois » est un vaste espace de forme triangulaire dont les angles seraient approximativement Aix en Provence, Velaux et Les Pennes-Mirabeau.

Cet espace, de par ses qualités environnementales et sa situation stratégique au cœur du système métropolitain, fait l’objet d’une attention particulière aussi bien des collectivités territoriales que des associations environnementales sans oublier les services de l’Etat et cela depuis de très nombreuses années. (Approximativement une quarantaine d’années)

Loin d’être une entité individualisée, il est composé en fait d’une succession de plateaux, apparaissant plutôt comme un conglomérat environnemental que comme une entité unique. Il se décompose en plusieurs entités, orientées tantôt vers l’Etang de Berre, tantôt vers la Sainte Victoire.

Toutefois, trois grandes zones peuvent être dégagées :
• Les gorges de l’Arc, dont l’hydrologie déjà remarquable, est renforcée par le tracé du canal de Marseille qui traverse cette vallée par l’aqueduc de Roquefavour,
• La cuesta de Vitrolles qui est un espace assez préservé bien que fortement détérioré suite à l’incendie de 2004. Ce secteur, presque exclusivement naturel, contrebalance les zones fortement peuplés de Vitrolles, Rognac, les Pennes-Mirabeau, qui s’adossent à elle.
• Le plateau de l’Arbois proprement dit qui s’inscrit dans une dynamique périurbaine et confirme sa vocation historique en termes d’occupation d’espace au fil des années.

De surcroit, ce territoire exceptionnel est à la fois un lieu d’accueil d’activités humaines importantes et un espace naturel majeur, ce qui pose bien évidemment problème entre ces deux premiers pôles antinomique.

La Communauté du Pays d’Aix est directement impliquée par tout ce qui se passe sur le plateau de l’Arbois car sur les sept communes se partageant ce plateau, cinq sont membres de la CPA pour 85% du territoire concerné.

De plus, des infrastructures collectives se trouvant sur ce territoire dépendent directement de sa compétence :
• Centre intégré de traitement des déchets,
• Stadium,
• Projet de transport en commun en site propre,

La cuesta de Vitrolles

Ce que les Vitrollais appellent « le plateau de l’Arbois » est en fait la cuesta de Vitrolles et une partie seulement du dit plateau. La première est rattachée à la ville avec plusieurs infrastructures lourdes comme le Stadium, l’ENSOSP, les « quartiers » des Pinchinades et de Valbacol, l’autre s’étend donc jusqu’à Aix mais peut être considérée comme vitrollaise jusqu’à la gare TGV, incluant le site du Centre Technique d’Enfouissement (de si « olfactive » réputation).
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Ce secteur de Valbacol a fait l’objet de nombreuses polémiques sur les vues (supposées ou réelles) de la municipalité sur une réserve foncière de cent hectares (ramenée à quarante hectares en 2009) située autour des terrains de l’ENSOSP en bordure de la RD9 entre la ZAC du Griffon et l’ENSOSP, la zone de Valbacol en fait.
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Les interrogations de l’époque, dont les miennes je ne le nie pas, venaient de la discussion, non close à ce jour même si la CPA a peut-être la réponse pour nous, pour franchir la barre des 40.000 habitants. Les espaces restants à Vitrolles capable d’accueillir de 800 à 1000 logements nouveaux ne sont pas légion et à part faire du tricotage dans les zones restant encore à ce jour accessibles, seul le plateau de l’Arbois et Valbacol en particuliers répond aux critères d’un tel projet. Il n’était donc pas inutile de poser le problème, ce qui a amené une réponse tranchée (en espérant définitive) de la municipalité.
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Terminer l’urbanisation tout en protégeant les espaces vitrollais n’est pas chose facile.
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La mairie, par la bouche de Jean-Claude Denjean d’abord puis de Loïc Gachon, n’a jamais nié avoir mené une réflexion sur le devenir de ces terrains. Elle n’a non plus jamais nié qu’elle préférait voir ces terrains rester en l’état plutôt que de les voir urbanisés. Toutefois, un certain manque de communication a laissé la polémique se développer.

Ces terrains, la municipalité a décidé de les confier au Conservatoire du littoral. Le PLU en cours de montage, confirme cette volonté. Les menaces existantes sur ce site semblent désormais faire bel et bien parti du passé. Et c’est heureux.

Il semble acquit que l’urbanisation sauvage le long de la RD9 vers la gare TGV ne soit pas à l’ordre du jour tout comme celle du vaste espace allant de Valbacol aux Collets Rouge. Mais, toute la zone séparant la ZAC du Griffon du carrefour de Valbacol est au cœur des débats.
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Philippe Gardiol, adjoint au Développement Durable, faisait remarquer, à juste titre au moment où l’hypothèse de la construction d’un éco-quartier à cet endroit là était à l’ordre du jour, que cet espace, certes attirant pour les promoteurs, possède néanmoins quelques inconvénients dont celui, entre autre, d’être sur un trajet d’incendie. L’implantation d’un nouveau quartier à cet endroit demandera donc une forte prévention des terrains situés en amont. Autre inconvénient, et non des moindre, celui d’être totalement coupé du reste de la ville, à la fois par la RD9 et par les falaises.
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Pour ma part, je reste très réservé sur n’importe quel projet de construction de n’importe quel type sur le plateau. J’espère que notre Préfet sera lui aussi très critique dans les projets et préservera ce qui peut encore l’être en s’opposant toute construction.

Restons vigilant

La protection environnementale du plateau de l’Arbois

Concernant la protection environnementale, trois axes de réflexions sont privilégiés par les autorités :
• une protection au titre des sites et des paysages,
• des mesures de protection ponctuelles du patrimoine naturel,
• une protection des ressources en eau et des milieux aquatiques naturels (protection propre au bassin du Réaltor).

D’ores et déjà certaines zones du plateau de l’Arbois sont ou vont être classées « Natura 2000 ». (Au total 4292 hectares) et ce depuis octobre 2003. Ce classement empêche de « faire n’importe quoi » sur le plateau et oblige à une certaine cohérence dans les projets.

De surcroit, plus du double de cette superficie est classé Zone Naturelle d’Intérêt Ecologique Faunistique et Floristique (ZNIEFF) de type II

Pour mémoire, « Natura 2000 » est un réseau européen de sites naturels ou semi-naturels ayant une grande valeur patrimoniale, par la faune et la flore exceptionnelle qu'ils contiennent.

La constitution du réseau Natura 2000 a pour objectif de maintenir la diversité biologique des milieux, tout en tenant compte des exigences économiques, sociales, culturelles et régionales dans une logique de développement durable.

Il est important de noter que le réseau « Natura 2000 » n’est pas la mise sous cloche ou la confiscation de terre au profit de la sauvegarde écologique mais une possibilité de travailler positivement en commun au développement durable des espaces naturels d’importance communautaire. Cette directive est donc compatible avec la réalisation de certains projets sous réserve d’une étude d’impact et, le cas échéant, de la mise en œuvre de mesures compensatoires. (C’est elle qui « plombe » les scénarios de tracés de la RD9)

Ainsi, par exemple, sur la Cuesta de Vitrolles, comme pour l’ensemble du massif de l’Arbois, l’activité pastorale ou agricole n’est pas interdite mais encouragée tout en étant encadré et réglementé par le dispositif « Natura 2000 » et chapeauté par le Syndicat Intercommunal du Massif de l’Arbois (SIMA). Il est important de faire remarquer que, dans ce cadre là, la ville de Vitrolles possède son troupeau grâce à notre « Loïc le chevrier » national.

Site d'importance majeure pour la conservation de l'Aigle de Bonelli (1 couple), par son importante densité de Grand-duc d'Europe, par la nidification probable d’un coupe de faucon pèlerin, site d'importance internationale (réservoir du Réaltor) pour l'hivernage des oiseaux d'eau, et plus particulièrement pour la Fuligule morillon, le plateau de l’Arbois était un lieu incontournable pour le plan européen « Natura 2000 »

Mais le casse-tête de la protection du plateau de l’Arbois doit prendre en compte le fait qu’elle met en œuvre différents types de protection.

Au niveau européen, on retrouve la directive « habitat » (22 mai 1992) plus connu, comme on vient de la voir, sous le nom de « Natura 2000 » et dont on a déjà parlé.

Au niveau national, nous avons :
La loi Littoral (Vitrolles et Rognac sont uniquement concernés) Elle réglemente l’urbanisation de ces deux villes tout en protégeant certains espaces remarquables,
Le classement aux Monuments historiques (Roquefavour, Saint Pons, le château de Montvallon) et enfin
le PIG de l’Arbois qui comporte deux aspects : protection des sites et paysages et projet de territoire. Le périmètre du PIG est désormais inscrit dans la Directive Territoriale d’Aménagements des Bouches du Rhône.

Au niveau départemental, nous avons :
Les espaces naturels sensibles initiés par le Conseil Général

Enfin, au niveau local, on retrouve plusieurs arrêtés ou programme de protection comme les espaces boisés classés et les Zones Naturelles, des documents d’urbanismes locaux, toutes ces mesures qui ont permis de préserver l’intégrité de l’espace naturel boisés.

Un classement définitif ?

Les autorités envisagent le classement définitif de cet ensemble pour protéger et geler cet ensemble majeur.

Toutefois, elles n’envisagent pas un classement global du plateau, principalement cause de la nature des paysages de certaines sites et des enjeux économiques concernant ce territoire comme par exemple la gare TGV ou l’Europole.

Il s’agit pour elles de trouver le juste milieu pour préserver sans entraver. Et ce n’est pas chose facile quand on constate le développement des opposants de tout style que ce soit pour la RD9, pour la ligne LGV ou plus simplement pour les trajectoires aériennes.

Il est important de noter qu’aucun site classé en France n’est situé dans un tel contexte urbain (cœur de métropole, gare TGV, etc …). C’est pour cela que l’Agence d’Urbanisme du Pays d’Aix préconise un classement se limitant aux sites dont l’intérêt paysager et environnemental est reconnu de tous, soit environ 5000 hectares (A titre de comparaison, le site de la Sainte Victoire couvre 6000 hectares) et rechercherait d’autres types de protection à définir en fonction d’objectifs clairement énoncés.

La problématique spécifique de la RD9

L’inscription du plateau de l’Arbois dans les dynamiques urbaines métropolitaine a fortement évolué ces dernières années. L’Etat n’est pas en reste avec, de son côté la construction d’un axe majeur de sa politique de transport, en l’occurrence la LGV et son annexe, la gare TGV.

La construction de la gare TGV a entrainé pour la RD9 un regain d’activités et lui a permis de redevenir l’un des axes principaux de notre département avec toutes les conséquences que cela entraine.

Cette trop fameuse RD9, (38000 véhicules jour en 2006) seul axe ouest/est entre Aix et l’Etang de Berre, de surcroit seul interconnexion avec la gare TGV, est un atout majeur pour le développement du plateau mais aussi une énorme contrainte.

Mais cette amélioration des dessertes des zones de l’Arbois ne peut se faire qu’avec la mise totale à 2 fois 2 voies de la RD9 ainsi qu’une amélioration (voire la recréation dans certains cas) de transports rapides régionaux. La fonction d’aérodrome d’affaire des Milles devrait être affirmée.

La partie centrale du plateau s’inscrit donc dans une dynamique périurbaine. C’est cette zone qui est devenu au fil des années la zone d’accueil d’équipements et d’infrastructures indispensables et impossibles à réaliser ailleurs.

On peut aussi remarquer que certains de ces équipements n’ont pas qu’un impact négatif sur l’environnement comme le bassin du Réaltor et le canal de Marseille qui ont favorisé tout deux l’expansion de la faune et de la flore locale.
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Le cas de la Cadière
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La Cadière, cette rivière emblématique, qui traverse quelques zones dans les plus industrialisées de France, polluée au PCB il y a peu (en temps géologique !) se doit d’être protégée au maximum, avec tous les moyens possibles et imaginables. Même si le diagnostic de cette pollution est contesté, la conclusion est là : la Cadière est fragile et demande toute notre attention.
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Le réseau hydrologique de Vitrolles est très nettement dominé par le Lac de la Tuillière et la rivière de la Cadière.
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La longueur de son cours d'eau est de 11900 mètre. Elle prend sa source, à l'altitude 99 mètres, sur la commune de Vitrolles, à l'ouest des plaines d'Arbois, plateau culminant à 232 mètres. Elle s'appelle alors l'Infernet.
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Elle rejoint ensuite l’Etang de Berre, sur le territoire de la commune de Marignane, (donc altitude 0,4 m) et plus précisément dans l’Etang de Bolmont, entre le stand de tir et la jetée de ski nautique, juste à côté de la zone industrielle de la Palun. La Cadière passe au bout des pistes de l’aéroport de Marseille Provence près du quartier Saint-Victoret, et de la zone industrielle des Estroublancs.
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En 2009, le Sibojaï qui gère l’étang du Bolmont faisait état d’ « améliorations récentes des conditions physico-chimiques et écologiques de l'étang du Bolmont, en partie liées à la mise aux normes des stations d'épuration de Vitrolles et des Pennes-Mirabeau »
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Le lac de la Tuillière
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Ce lac artificiel, d’une superficie de trois hectares, alimenté par la Cadière, est le point emblématique des quartiers sud. Sa destination première est d’être le bassin de rétention de la zone et a été aménagé en premier il y a presque trente ans. Ensuite ont suivis les réseaux divers et variés dont à besoin un quartier neuf (égouts, câblages électriques, etc …), puis les infrastructures publiques (école, poste) et enfin les habitations donnant naissance au quartier de la Tuillière.
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Avant, ce n’était que champ à perte de vue et personne n’aurait imaginé, ne serait-ce qu’il y a quarante ans, une telle urbanisation à cet endroit là. Pourtant, malgré le caractère nouveau de ces habitations, l’élaboration du projet ne s’est pas faite de manière anarchique comme en certains autres endroits de notre ville : la création du quartier de la Frescoule a été pensé, étudié et mis en application de manière méthodique.
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Le dernier remaniement des abords du lac date de 2009. A cette occasion, Toute une série d'espaces de circulation autour du lac, des bancs et des tables, un espace ludique fermé pour les enfants ont été construit, sans oublier les 80 arbres qui ont été planté. Enfin, pour éviter le drame de l’été 2008, des barrières de protection ont été érigé autour du plan d’eau.
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L'AAPPMA entretient le Lac de la Tuilière en effectuant un nettoyage journalier et s’occupe de le peupler en poissons.
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Le lac de la Tuillière et son parc, la Cadière et sa promenade, la « trouée verte » sont des exemples réussis de l’intégration d’espace vert ou bleue dans un urbanisme effrenée avec la mise en avant des espaces verts et des grandes envolées architecturales avec l’idée de trouée verte rectiligne entre le lac de la Tuillière et le Parc du Griffon concrétisée par « le Mail » et prolongé vers Montvallon,
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La station d’épuration
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Pour être tout à fait complet et terminer ce bref tout d’horizon des problèmes, potentiels, défis environnementaux auxquels Vitrolles est confronté, je suis dans l’obligation d’évoquer la nouvelle station d’épuration dont notre ville s’est doté il y a désormais deux ans de cela.

Cette station reçoit et traite les eaux usées des communes de Vitrolles et des Pennes-Mirabeau. Elle possède une capacité de traitement de 120000 équivalent habitants. De type biologique, elle est le fleuron des stations du pourtour de l’Etang de Berre.

Quant aux boues issues du traitement, une fois stabilisées et déshydratées, elles sont envoyées sur un centre spécialisé situé à Ensuès-La Redonne où, mélangées à des déchets verts, elles sont transformées en compost utilisable par l’agriculture.

Sur ce dossier, je me contenterais de regretter que les contraintes financières aient favorisé la solution du traitement des boues en externe, génératrice de risque et de pollution secondaire par le seul fait du transport, Mais ceci est une autre histoire

Conclusion : un environnement de qualité à préserver
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La préservation de la richesse du milieu naturel, la prévention des catastrophes environnementales, la lutte contre les dérèglements climatiques doit être une de nos priorités, voire même la priorité.

Personne ne peut ignorer cette dimension quasiment philosophique et tout le monde, à son niveau, doit agir pour notre environnement. Il s’agit en fait d’un défi planétaire mais avec des actions locales

La France compte plus de 36 000 communes qui couvrent l’ensemble du territoire national. Relever les défis écologiques passe nécessairement par elles.

Les municipalités sont donc en premières lignes pour agir, agir sur les bâtiments et espaces qu’elles gèrent, agir sur l’aménagement de leur commune, agir enfin sur les modes de vies. Un pouvoir d’action qu’il ne faut pas négliger et au contraire encourager pour le bien de notre planète.
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jeudi 28 octobre 2010

Curieuse lettre ouverte presque "révisionniste"

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Jeudi 28 octobre 2010 :
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Titre volontairement provocateur, je l’admets qui mérite une ligne d’explication : Lettre ouverte « révisionniste » dans le sens où l’on va découvrir une « révision » de l’Histoire de Marseille assez curieuse.
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L’UGICT-CGT13 publie une lettre à l’adresse « du patronat et de la grande bourgeoisie » marseillaise pour donner sa vision des causes de la crise portuaire. Pour faire court, la crise portuaire a commencé au début des années soixante et découle directement des décisions et de la stratégie du « grand patronat et de la grande bourgeoisie marseillaise ». Daher, Magnan, Verminck et autres Rastoin, c’est de votre faute si nous en sommes là ! Je ne vais pas m’étendre sur le fond et, dans un premier temps, je voulais éviter d’aborder les accusations portés, chacun étant en droit d’avoir ses propres opinions, si l’auteur de cette lettre ne s’était appuyé sur des exemples historiques. Or, je suis très étonné de certaines libertés prises avec l’Histoire (avec un grand H) marseillaise.
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Il serait amusant (hors contexte dramatique que nous vivons) de constater que pour la CGT, les délocalisations hors Marseille vers Aubagne, Fos et Vitrolles datent des années soixante. C’est faire fi d’un mouvement amorcé dès le milieu des années trente avec une volonté pour Marseille de sortir du cadre étroit de son territoire.
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Parmi les choses étonnantes que cette lettre ouverte véhicule, nous avons l’évocation de la casse du chantier naval de La Ciotat. Pour la CGTC’est faire fi, dans ce cas précis, de la disparition des Messageries Maritimes dont La Ciotat était le chantier « personnel ». Et si les MM ont disparu, la cause première est la décolonisation. Les MM recevaient une manne financière de l’Etat pour assurer le service « de malle » entre Marseille et les colonies du Levant et de Chine. Elles reversaient une partie de cette manne dans les chantiers de La Ciotat par le biais de la construction de navire. La disparition des colonies à partir des années 50 et l’essor de l’aviation (il fallait bien utiliser les milliers de DC3 construit pendant la guerre) a entrainé une chute d’activité des MM, une baisse du nombre de ses navires (et donc des nouveaux navires) puis sa disparition pure et simple à l’orée des années 70.
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Conséquence directe pour la Ciotat : la perte d’un marché juteux assuré et, dans les quinze ans qui suivent, la disparition d’un chantier naval voulu et crée par les MM, faut-il le rappeler. Personne à ce moment, des syndicats à l’Etat, ne s’est rendu compte que la poule aux œufs d’or avait disparu et qu’une redéfinition des missions spécifiques de ce chantier était nécessaire. Tout le monde s’est arque bouté sur des privilèges ou des positions passéistes qui ont conduit directement le chantier dans le mur. Sous prétexte d’un savoir-faire qui n’avait plus de raison d’être, un fleuron de l’industrie régionale a été sacrifié.
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Autre contrevérité historique, ignorer complètement les bouleversements géopolitiques qui ont profondément affecté l’activité commerciale marseillaise. Le tract aborde légérement la décolonisation sans se pencher sur l’impact réel économique sur notre port. La colonisation a permis à Marseille de devenir « la porte de l’Orient ». Certes les grandes familles marseillaises en ont été les premières bénéficiaires mais ces entrepreneurs de l’économie ont permis aussi à Marseille et ses habitants d’en profiter. La décolonisation a définitivement mis hors jeu notre ville.
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De surcroit, un autre événement est passé sous silence. En juin 1967, le canal de Suez est brutalement fermé avec le déclenchement de « la guerre des six jours ». La conséquence est dramatique pour notre port. Les navires en provenance ou à destination de l’extrême orient sont obligés de contourner l’Afrique. Outre l’accroissement de la durée de transports, les navires prennent l’habitude de transborder à l’entrée de la Mer Méditerranée ou de remonter directement vers l’Europe du Nord, transformant la Mer Méditerranée en simple mare aux canards. Cet événement, conjugué à la baisse des trafics dues à la perte des colonies ; a brutalement affecté à la fois la ville et son port. Pas besoin d’aller chercher un quelconque complot de la grande bourgeoisie !
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Troisième affirmation surprenante : celle correspondant aux « délocalisations » industrielles sur le pourtour de l’Etang de Berre ou vers Fos. Je pense qu’il est bon de rappeler que ces délocalisations ne datent pas des années 60 comme cette lettre le laisse entendre mais bel et bien d‘avant guerre (la seconde !). Le mouvement a été initié par la Pétrochimie et les oléagineux qui, profitant du réseau dense de chemin de fer, ont préféré « s’exiler » sur des endroits où ils disposaient d’un espace important. Ce mouvement a été accéléré par le fait que les locaux dont disposaient intra-muros ces usines étaient vétustes (construit pour la plupart dans le grand boom économique 1850-1880) et exigües. Le tunnel du Rove, reliant directement Marseille à l’Etang a favorisé ce mouvement.
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Je rappelle aussi que la première véritable restructuration a été celle de la savonnerie avant même la seconde guerre mondiale avec l’apparition en Europe du grand groupe anglais Unilever. Celui-ci profita de la multiplication des faillites des savonneries marseillaises dans les années 20, faillite causée par l’impossibilité à ces savonneries de s’adapter à une concurrence, leur volonté de ne pas sortir du cadre de la moyenne entreprise familiale et surtout une technicité de plus en plus poussée. Unilever racheta l’une après l’autre les savonneries Savonnerie Eydoux, Etablissements Charles Roux, Persil et enfin le fleuron marseillais, les établissements Verminck. La période directe de l’après-guerre avec l’arrivée en Europe de l’américain Procter et Gamble, finit de tuer la savonnerie marseillaise.
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Enfin, pourquoi ne pointer du doigt que Vitrolles ? Et surtout l’affubler du patronyme de « ville nouvelle » alors que dans le programme de villes nouvelles générées par la construction de la zone de Fos, Vitrolles est la seule du programme à déjà exister. Que sont devenues dans ce tract les trois autres villes nouvelles, pourtant elles-aussi doté de zones industrielles ?
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Cette lettre ouverte s’appuyant sur des faits historiques tronqués est donc surprenante, à prendre avec des pincettes et discrédites totalement le contenu par ses approximiations.
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Quoi qu’est fait les familles bourgeoises marseillaises, le constat historique est là !
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mercredi 27 octobre 2010

Jour après jour, au fil de la politique

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Mercredi 27 octobre 2010 :
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La rubrique que vous attendez tous : l’actualité vitrollaise et nationale (politique ou non) au jour le jour. Les coups de cœur comme les coups de gueule, les questions comme les réponses !
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Mercredi 20 octobre : Il y a des après-midi qui me filent le bourdon. Cet après-midi en fait parti avec l’enterrement de Jean-Pierre Aparisi, mort à soixante et un des « suites d’une longue maladie » comme le disent pudiquement les journaux mais qui pour lui eu la foudroyance de moins d’un trimestre.

Je garderais de lui cette longue discussion sur le parvis de la mairie il y a à peine plus de trois semaines où il venait de m’apprendre le terrible mal qui le rongeait. Je le reconnais, son moral n’était pas au plus haut et son entrain légendaire plutôt absent mais il était plein de projets dans sa tête et pleins d’idées pour Vitrolles, pour ses habitants et un projet qui semblait lui tenir à cœur … « je n’ai pas le temps, je t’expliquerais lors de la prochaine réunion de la CARLE » a-t-il terminé avant de se fondre dans la nuit.

La réunion suivante de la CARLE a eu lieu lundi dernier et Jean-Pierre n’était plus là !

Sans autre commentaire.
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Jeudi 21 Octobre : Le conseil municipal de jeudi dernier s’est déroulé avec une assez importante polémique concernant les couts de constructions de la future médiathèque. Il est vrai que quatorze millions ne sont pas une petite somme, même si les collectivités territoriales et l’Etat sont appelés à mettre la main à la poche. L’opposition municipale a reproché à la municipalité de ne pas étudier un projet moins onéreux et de mettre la différence dans des actions sociales, comme les crèches qui manquent cruellement à notre ville.

C’est une piste, certes, toutefois je ne rejoins pas les critiques sur cette affaire là. En effet, même si le montant peut paraitre élevé, la vraie question est de connaitre à la fois le véritable cout de construction (ramené au m2 pour la comparaison) et l’objectif qu’on lui fixe. Quoi qu’il arrive, un équipement culturel sera toujours trop cher pour une opposition quelle qu’elle soit, et objet de collection pour une majorité municipale, quelle qu’elle soit.

On peut aussi se poser la question du coût de la culture (trop élevé pour la droite qui, en de nombreuses reprises nous en a démontré le fait). Pour ma part, ce montrant ne me choque pas. Par contre, de nouveau, je vais poser la question du devenir des anciennes bibliothèques et plus particulièrement celle des quartiers sud dont la mission culturelle mais aussi et surtout de lieu de travail scolaire pour les jeunes du quartier de la Frescoule à la recherche d’un lieu calme pour réviser sont indéniables.

Alors une médiathèque, même à quatorze millions oui, mais non au « déshabillage de Pierre pour habiller Paul » !
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Vendredi 22 octobre : Pour une fois, je suis simple spectateur et me rends à Saint-Chamas pour accompagner ma femme à l’assemblée générale de l’une des associations caritatives à laquelle elle appartient. « Prince consort », voilà pour une fois un rôle reposant même au moment de l’apéritif final ! Et une soirée sans politique, même si je dois expliquer le motif des grèves portuaires, voilà quelque chose de reposant.

Seul problème à cette escapade de l’autre côté de l’étang : je rate l’inédit de NCIS après celui de Bones la veille au soir. Il faut vraiment que je sois amoureux de ma femme pour me permettre une telle entorse !!!!
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Samedi 23 octobre : Election de Miss Provence ce soir. Pas moyen d’y couper en lisant la Provence d’aujourd’hui : Une photo en une, une pleine page, une pleine page à la rubrique Cote-Bleue et une autre de nouveau à la rubrique région. Quatre photos dont deux de groupes et deux portraits de … la candidate marseillaise. Sans oublier deux portraits interviews d’Analisa, fort jolie au demeurant.
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Sachant que l’édition de l’Etang est l’édition distribuée à Sausset où l’élection se déroule, je me pose quelques questions sur l’engouement soudain des journalistes de notre quotidien pour cette charmante jeune fille. Car, hormis elle, peu de chose sur les treize autres candidates.
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Alors, le journaliste était-il amoureux de la belle Analisa ou, moins prosaïquement, ce « matraquage » entrait il dans une quelconque manipulation de l’opinion et surtout des jurés présents à Sausset ?

Comme je suis gentil, j’opte pour la première solution ! .
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Dimanche 24 octobre : Ce dimanche de calme après un vendredi et un samedi un peu « chaud » comme on dit, me permet de me mettre un peu à jour dans mes papiers. Cela me permet de retrouver une vieille étude que j’avais faite début 2006 sur la sécurité, la vidéosurveillance et le rôle de la police de proximité.

J’y pointais le fait que la police de proximité telle qu’elle avait été crée par Lionel Jospin, ne pouvait marcher qu’avec la participation pleine et active des personnels de police, ce qui ne s’était pas fait sans heurt. Il était difficile de concilier à la fois les taches habituelles des policiers telles que l’Histoire les avaient définies avec une soudaine mission sociale. J’émettais un doute sur les causes de cet échec, me demandant si ces deux missions antinomiques à souhait n’étaient pas une des raisons principales de la disparité de résultat de cette police si particulière

Je remarquais aussi que la politique du chiffre demandée par le ministre de l’Intérieur Nicolas Sarkozy ne pouvait amener à moyen terme qu’une dérive des résultats, les forces de police devant se tourner peu à peu vers la facilité pour aboutir à leurs objectifs. Je prenais en exemple qu’il était plus porteur en terme de chiffres d’arrêter quinze petits dealers en une matinée en faisant une descente dans un quartier sensible plutôt que de mener de longs mois de traques pour démanteler un réseau de trafiquant de drogue et arrêter leur chef.

Je constate que quatre ans après, les conclusions de mon étude sont non seulement encore d’actualité mais en plus terriblement prémonitoires !

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Lundi 25 octobre : Fin de Conseil Municipal des plus houleux avec les questions orales (écrites) déposés par l’opposition municipale. Et l’une des deux questions est des plus polémiques puisque reprenant un tract diffusé par deux syndicats d’employés municipaux (CFTC et SUD). Bon, je ne vais pas ironiser sur le fait que Sud soit soudain défendu par une élue UMP mais par contre me poser la question de l’existence même de ce tract.

Je ne vais pas polémiquer sur les raisons, légitimes ou non, des revendications mais par contre je me pose la question de sa soudaine apparition il y a quinze jours. Je ne peux imaginer que les responsables de ces deux syndicats n’ont pas tenté de rencontrer leurs dirigeants et leurs élus. Dans ce contexte, comment un tel tract a pu voir le jour ?

Une seule explication possible : un manque total de discussion entre les directions et les agents, une communication cruellement absente. Il est urgent de renouer les liens du dialogue pour les biens des employés territoriaux et des vitrollais.
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Mardi 26 octobre : La polémique sur le net fait rage : Vitrolles a-t-elle trop d’employés municipaux ? Sont-ils bien employés ? Grosso-modo, c’est en ces termes que l’on peut poser le problème découlant du tract syndical que j’ai déjà évoqué hier.

Pour ma part, j’ai une certitude. A une certaine époque, pas seulement extrême, les municipalités en place ont procédé à un clientélisme effréné. Les effectifs ont alors gonflé sans que l’on prenne en compte l’adéquation entre personnel et fonction. L’arrivée de Guy Obino en 2002 a certes freiné cette embauche à tout va mais sans pour autant pouvoir baisser la masse salariale. Les règles de « protection » de la fonction publique ont ensuite joué, bloquant le système et empêchant le « dégraissage » nécessaire qu’il y aurait du avoir.

Désormais, les seules manières de résorber cet excédent sont les départs volontaires et les départs à la retraite. Nous avons pu constater sur Vitrolles les limites de la première manière. Reste la seconde qui, avec la réforme en cours, risque d’être un peu plus longue que prévue.

Vitrolles se retrouve donc désormais avec un certain nombre d’agents (certains avancent le chiffre de 250, pour ma part je pense que c’est beaucoup moins), protégés par le fait qu’ils sont fonctionnaires, qui n’ont été embauché que par clientélisme, sans réelle compétence, qu’il faut pourtant gérer. Je me contenterais simplement de remarquer que Loic Gachon a pris le taureau par les cornes en changeant le mode de gouvernance, en réattribuant les fonctions de certaines agents et en se séparant de certaines personnes. Une forme de management qui fait grincer des dents et qui est probablement à l’origine de ce tract.

Est-ce la bonne méthode ? L’avenir nous le dira.

C’est comme cela que l’on se retrouve avec des polémiques que je qualifierais de stérile car, quelque soit la couleur de la municipalité, ces agents seront là eux-aussi. Par contre, simple remarque en passant : n’est-ce pas ce que nous dénoncions lors des municipales 2008 ?
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mardi 26 octobre 2010

Dur travail des journalistes en France

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Mardi 26 octobre 2010 :
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Au moment où des journalistes de presse sont retenus prisonniers, Reporter Sans Frontière publie une mise aux points concernant cette fois-ci les dérapages s’étant produits ces derniers jours lors de la couverture des manifestations contre les retraites. Je vous en livre aujourd’hui l’intégralité de ces mises aux points :
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Les forces de l’ordre doivent respecter le droit du public à l’information
Publié le 25 octobre 2010
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Reporters sans frontières a été alertée par plusieurs appels de journalistes, faisant état de difficultés rencontrées lors de la couverture de récentes manifestations contre la réforme des retraites. Un reporter de Canal + a notamment été victime de brutalités répétées de la part de membres des Compagnies républicaines de sécurité (CRS) à Paris, le 17 octobre. Le même jour, un journaliste de Reuters s’est vu interdire de filmer et confisquer son matériel alors qu’il couvrait une « opération escargot » à proximité de Lyon, en raison d’une prétendue atteinte à la vie privée des policiers. Dans le cas du journaliste de Canal +, Reporters sans frontières s’est adressée à la préfecture de police afin d‘obtenir des explications. Elle n’a, à ce jour, reçu aucune réponse.
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Nous demandons aux professionnels des médias de nous signaler les entraves dont ils seraient victimes lors de la couverture d’événements, en nous contactant à l’adresse email suivante : europe@rsf.org.
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RSF exige le respect du droit du public à l’information et rappelle que tout acte des forces de l’ordre empêchant le travail des journalistes constitue une entrave intolérable à la liberté d’expression.
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Reporters sans frontières rappelle à cette occasion quelques principes de base concernant les droits des journalistes. En particulier, il n’est pas interdit de filmer ou de photographier un agent de la police nationale ou d’une police municipale, un gendarme, un CRS, etc. Il suffit qu’ils participent à un événement d’actualité pour que la reproduction de leur image soit licite, car elle contribue à informer le public sur un sujet d’intérêt général.
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Le droit à l’information doit prévaloir
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La jurisprudence de la Cour de cassation est sans équivoque : « La liberté de communication des informations autorise la publication d’images de personnes impliquées dans un événement, sous la seule réserve du respect de la dignité de la personne humaine ». De plus, la Cour européenne des droits de l’Homme, sur le fondement du droit à la liberté d’expression (article 10 de la Convention européenne des droits de l’Homme) n’a de cesse dans ses décisions de faire prévaloir la liberté d’expression sur toute autre considération lorsque l’information du public sur des questions d’intérêt général est en jeu.
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Les journalistes peuvent donc filmer ou photographier manifestants et forces de l’ordre, sans se voir opposer le droit à la vie privée ou le droit à l’image lorsqu’il s’agit d’illustrer des événements d’actualité.
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Ce n’est que dans des cas limités et prévus par la loi que la diffusion d’images d’un manifestation est limitée (et non leur captation par le journaliste).
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Ainsi, l’identité des fonctionnaires de police nationale, de militaires ou de civils du ministère de la Défense ou d’agents des douanes est protégée, en raison de leur appartenance à des services particuliers ou parce que leur mission exige, pour des raisons de sécurité, le respect de leur anonymat. Une infraction à cette protection expose à 15 000 euros d’amende (article 39-6° de la loi du 29 juillet 1881).
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L’arrêté du 27 juin 2008 a apporté quelques précisions. Il faut préserver l’anonymat notamment des policiers chargés de la lutte antiterroriste, de ceux de la Brigade de recherche et d’intervention criminelle, de la Direction centrale du renseignement intérieur, de l’Office central pour la répression de l’immigration irrégulière et de l’emploi des étrangers sans titre, de la Brigade de recherches et d’investigations financières, des membres du RAID ainsi que du groupe de sécurité de la présidence de la République.
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Les autres exceptions, concernant la couverture d’une manifestation, sont la présence totalement fortuite d’un tiers et la réutilisation, hors contexte, de clichés ou de captations alors que l’événement en cause n’est plus d’actualité.
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Refuser la saisie du matériel
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Rien n’oblige les journalistes à se soumettre aux injonctions des forces de l’ordre, en remettant leur matériel ou en supprimant des clichés. Seules les saisies de matériel, dans les conditions légales et strictement déterminées par la loi, sont possibles (voir le communiqué de RSF du 22 décembre 2009)
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En plus de violer les droits du journaliste, en entravant directement le travail d’information, la saisie du matériel risque d’entraîner une violation du secret des sources en permettant des identifications. En effet, il est fréquent qu’en marge des manifestations des personnes s’expriment sous couvert d’anonymat. Le secret des sources des journalistes est désormais protégé par loi du 4 janvier 2010.
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lundi 25 octobre 2010

Un rappel que j’aurais préféré ne pas faire

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Lundi 25 octobre 2010 :
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Le 29 décembre 2009, les deux journalistes aguerris de France 3 Hervé Ghesquière (47 ans), Stéphane Taponier (46 ans) ont été capturés dans le nord-est de Kaboul avec Reza, Ghullam et Satar, leurs chauffeur, traducteur et accompagnant afghans. Ils travaillaient pour le magazine "Pièces à conviction" de France 3.
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Aujourd’hui, ils sont en train d’effectuer leur trois centièmes jours de captivités.
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Rappelons-nous qu’ils sont encore vivants et la valeur à accorder à la liberté de la presse !
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dimanche 24 octobre 2010

L’info du dimanche : BFMTV prend des vessies pour des lanternes

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Dimanche 24 octobre 2010 :
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La rubrique dominicale de mon blog, « l’info du dimanche », cette information locale, régionale ou nationale glanée dans la presse et qui m’a fait bondir de colère ou de joie durant la semaine.
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Aujourd’hui, je vais faire dans le pédagogique avec quelque chose que je peux difficilement classifier en article de presse mais qui a quand même une importance certaine à la fois concernant le détournement d’image et le traitement que font les médias de ces images détournées,




La fiction dépasse la réalité : Kuing Yamang refait parler de lui... Mais cette fois, sa fausse interview est reprise à l'antenne de BFM TV

Grand moment de télé réalité Le 10 octobre 2010 dans l'émission La Tribune, Cécile Duflot est l'invitée plateau d'Olivier Mazerolle.

32 minutes après le début de l'interview, Olivier Mazerolle :
"Je vous propose de regarder [...] une interview de l'ancien ambassadeur de Chine à Paris, qui est maintenant professeur d'économie, et voilà ce qu'il dit des européens"

La vidéo de notre bon vieux Prof Kuing Yamang est lancée... Les sous-titrages sont les mêmes, additionnés de la voix off d'un commentateur. Stupeur chez les afficionados de HoaxBuster.com qui reconnaissent instantanément la vidéo décryptée depuis le mois de juin 2010 sur notre site.

Retour plateau, Olivier Mazerolle à Cécile Duflot :
OM : "Réaction ?"
CD : "..."
OM : "Voilà... Voilà, la réalité aussi !"

Hé bien non, cher Olivier... Ce n'est justement pas la réalité ! Vous avez purement et simplement diffusé un hoax qui tourne depuis le mois de juin et qui a été abondamment commenté dans la presse et sur le net en général.

En tant que chaine d'info spécialiste, difficile de croire qu'aucun collaborateur ne se soit rendu compte de l'énorme bourde que vous alliez commettre... et pourtant, elle a bien été commise. Reste à savoir pourquoi et dans quel but (allez, dites la réalité vraie, il s'agissait d'un coup de pouce caché à HoaxBuster, non ?).

En remerciement à BFM TV, nous leur offrons la vidéo du vénérable professeur Mehlang Chang, qui leur permettra d'illustrer les prochaines questions à l'homme (ou la femme) politique de leur choix !

Article par Guillaume - HoaxBuster.com

samedi 23 octobre 2010

Vote bloqué au Sénat : passage en force de la réforme

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Samedi 23 octobre 2010 :
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La semaine a été plutôt ardue avec nombres de réunions, conseils, débats, sans oubliez l’écriture du lourd dossier sur les transports à Vitrolles. Bilan, pas tellement le temps de préparer quoi que ce soit pour ce jour.
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Voté bloqué au Sénat : "Le pouvoir est désormais prêt à tout sacrifier pour faire passer sa réforme en force", selon Yann Wehrling
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Après avoir démontré depuis plusieurs semaines sa volonté intangible de ne pas tenir compte de l'inquiétude des Français, le gouvernement assume désormais jusqu'au bout son intransigeance en choisissant de ne pas tenir compte, cette fois, de l'opinion parlementaire des sénateurs.
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En ayant recours au voté bloqué, le gouvernement et le Président de la République font le choix de faire de la réforme des retraites une victoire législative pour leur camp mais un échec démocratique et civique pour la France : Echec pour la démocratie sociale, Echec pour la démocratie parlementaire, Echec pour le rassemblement civique que cette réforme méritait et nécessitait.
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En voulant accélérer l'examen du projet de réforme des retraites grâce au "vote bloqué", le gouvernement veut passer en force. Ce n'est pas jamais la bonne option, quand on veut réformer le pays avec justice et équilibre, et encore moins lorsqu'il faut apaiser une situation devenue explosive.
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On comprend aisément que le gouvernement veuille tourner cette page au plus vite mais le livre restera pour autant durablement ouvert pour de très nombreux français tant le sentiment d'injustice demeure immense.
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Yann WEHRLING
Porte-parole du MoDem, membre du Shadow cabinet responsable de l'Ecologie et de l'Environnement
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vendredi 22 octobre 2010

Réflexions : Des transports fiables, efficaces et de qualité.

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Vendredi 22 octobre 2010 :
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La suite de mon travail sur Vitrolles avec aujourd’hui au programme le Plan Local d’urbanisme et certaines considérations sur l’urbanisme tout court sur Vitrolles. Si vous voulez lire les autres sujets abordés, je vous propose de cliquer sur le lien suivant : « réflexions subjectives sur Vitrolles ».
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Nous allons nous attaquer aujourd’hui à un gros morceau, celui des transports sur notre commune. Nous allons voir comment chacune des collectivités territoriales s’investit sur notre territoire, les propositions qu’elle fait et surtout ce qui peut être amélioré. A mon habitude, je vais donc éviter de faire un unique coup de gueule mais d’apporter des propositions et être aussi constructif.
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Des transports collectifs de qualité
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A l’heure où tout le monde parle d’économie d’énergie, de développement durable, de défense de la planète, le développement des transports collectifs en mode de substitution au « tout voiture » est de nouveau à l’ordre du jour.
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Il y a encore beaucoup de travail à faire pour permettre à notre région PACA d’être compétitive. Or, dans ce domaine, quand je dis « beaucoup à faire », je ferais mieux de dire « tout à faire ».
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En effet, prenons le département des Bouches du Rhône avec ses presque deux millions d’habitants et sa grande métropole Marseille. Le constat est accablant avec tous les matins une asphyxie des autoroutes, des transports en commun ne répondant pas vraiment à l’attente des usagers, des TER qui joue à la loterie et surtout une infrastructure globale dépassée.
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Ne prenons en compte que l’aspect routier du problème, l’axe Aix/Marseille est saturée avec près de 45000 déplacements/jours. Il devrait augmenter de près de 60 % dans les dix ans qui viennent. L’axe Aubagne/Marseille n’est pas au mieux de sa forme et son augmentation devrait être de plus de 80% sur la même période de temps.
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Ces augmentations ne peuvent être enrayées que si toutes les collectivités locales et tous les acteurs économiques y mettent du leur et rendent les transports collectifs plus attrayants que ce qu’ils ne le sont actuellement.
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Ce que nous vivons sur Vitrolles peut facilement être transposé dans n’importe quelle commune des Bouches-du-Rhône, voire même de la Région PACA. Jetons donc un coup d’œil sur la situation vitrollaise.
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Un « millefeuille » indigeste
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Une approche sérieuse des transports et des déplacements sur Vitrolles suppose qu’on dispose d’une base sérieuse d’information pour pouvoir étayer les dires. Il va nous falloir aborder de façon réaliste les problématiques des transports et des déplacements de manière cohérente et adaptée aux moyens dont nous pouvons disposer.
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Il va nous falloir prendre en compte les nombreuses structures qui forment l’ensemble des moyens de transports disponibles sur Vitrolles. Tentons un petit inventaire à la Prévert dont je ne suis même pas sûr qu’il soit complet :
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Au niveau national :
Un aéroport international : Marseille Provence Méditerranée
Une gare TGV et la Ligne Grande Vitesse qui va avec : La gare TGV de l’Arbois
Une autoroute reliant Marseille à Lyon, la fameuse Autoroute du Soleil
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Au niveau régional :
Un Pôle d’interchange aux Aymards desservant une ligne TER de Miramas à Marseille.
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Au niveau départemental :
Un pôle d’interchange aux Pierres-Plantées desservis par plusieurs lignes de cars du réseau Cartreize, du SMITEEB et de la CPA.
Deux voies rapides de grande capacité, l’une reliant Marignane à Aix-en-Provence via Vitrolles, la RD9 suivant un axe est-ouest, l’autre allant de St Martin de Crau à Marseille en passant par Vitrolles suivant un axe nord-sud, la RD113.
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Au niveau de la Communauté du Pays d’Aix :
Un réseau de bus rapide reliant l’aéroport, Vitrolles, la gare TGV et Aix-en Provence
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Au niveau d’un regroupement de commune des bords de l’Etang :
Un réseau de bus desservant cinq communes et plus particulièrement le territoire de la commune de Vitrolles, le SMITEEB plus connu sous le nom de réseau des Bus de l’Etang.
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Au niveau communal :
Sur Vitrolles enfin, la ville a mis en place un système de navette pour pallier l’absence de transports collectif le dimanche.
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Comme on peut le constater, notre commune est desservie par ce que je nommerais le millefeuille des transports et sa conséquence directe : le millefeuille des tarifs.
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Le billet unique
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L’un des premiers problèmes qui se pose lorsque l’on évoque le problème des transports, aussi bien sur Vitrolles, que d’une manière plus étendue dans tout le département, c’est la multiplication des billets. On se croirait presque dans un verset des évangiles.
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Prenons un exemple concret, le mien en l’occurrence. Supposons qu’un jour de pénurie de gas-oil (au hasard), je décide de me rendre à mon travail par le biais des transports en commun, dont je suis d’ailleurs un fervent adepte.
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Je prends donc dans un premier temps un bus (le 24) jusqu’au Pierres-plantées, puis un deuxième bus (un Z quelconque) pour aller aux Aymards, puis un TER pour se rendre à Marseille, puis le métro (ligne 2, celle souvent en grève) pour aller place de la Joliette et enfin un bus (au choix heureusement) pour me rendre à mon travail …
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Outre le fait que je prend cinq moyens de transports différents pour aller du point A ou point B, j’utilise pas moins de trois réseaux différents appartenant à trois types de collectivités différentes : le SMITEEB qui dépend des villes du pourtour de l’Etang de Berre, la SNCF et enfin la RTM qui dépend de la communauté de communes de Marseille. Dans chaque cas, une billetterie différente ou, dans le meilleur des cas, si je l’utilise tous les jours, deux abonnements différents.
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Une aberration à mon sens. C’est pour cela que je milite pour la création d’une « carte orange », d’un « pass’transport » quel que soit le nom qu’on lui donne, comme il existe en Ile-de-France depuis des décennies. Un impératif toutefois : il doit couvrir au minimum la totalité du département pour fluidifier l’offre commerciale de transport.
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A défaut, si une telle demande est complètement farfelu, que la Région crée au moins une carte unique pour les déplacements hebdomadaires en TER des étudiants, des apprentis et des stagiaires de la formation professionnelle, où qu’ils résident et quelle que soit la distance à parcourir dans la région.
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Des AOT partenaires
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Le point que je viens de développer sur la multiplication des billets est une conséquence directe de l’une des particularités françaises : Les transports sont sous la dépendance des AOT, une Autorité Organisatrice de Transport. C’est ni plus ni moins qu’une collectivité à laquelle la loi d'orientation pour les transports intérieurs n° 82-1153 du 30 décembre 198é (Loi Loti) a confié la mission d’organiser les transports. A notre échelon, qui après tout nous intéresse le plus, les communes se sont regroupés et ont crée des AOT en assurant l’exploitation directe soit par régie soit en déléguant à des sociétés privées. Elles en assurent l’équilibre financier grâce notamment au versement transport prélevé sur la masse salariale des entreprises situées dans leur périmètre de transports urbains
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De manières encore plus pointues, au niveau local, l’AOT dont dépend Vitrolles est le SMITEEB. Sous ce nom barbare se cache le Syndicat Mixte des Transport de l’Est de l’Etang de Berre, plus connu sous la marque commerciale des « Bus de l’Etang ». Il a la particularité de ne pas correspondre au territoire d’une intercommunalité comme cela se fait souvent mais de s’étendre sur une partie seulement Du territoire de trois intercommunalités différentes (la CPA, MPM et l’Agglopole ), chacune ayant un représentant en sus de celui du Conseil Général.
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Je reviendrais un peu plus loin dans cet article sur le cas plus particuliers du SMITEEB. Je vais par contre développer ici ma position sur l’une des aberrations de notre département, aberration en passe, il faut quand même le reconnaître, de disparaître, mais pas de la manière la plus judicieuse qui soit.
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Quoique très critique, j’ai été amené à soutenir l’idée développée par le Conseil Général d’un syndicat de transports départemental. Critiques, parce que cette idée n’allait pas complètement dans le sens où je le souhaitais, mais soutien parce qu’une offre de transports simplifiés pour le département ne peut être qu’un plus pour l’usager.
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En effet, les trois buts avoués de ce « Syndicat mixte des transports » ne peuvent qu’être soutenus par tout usager normalement constitué :
1°) Coordination des services de transports collectifs organisés par ses différents membres
2°) Mise en place d’un système d’information multimodal à l’attention des usagers
3°) Recherche de la création d’une tarification coordonnée, de titres de transport unifiés et d’un système billettique commun à ses membres
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Vous remarquerez que le troisième objectif correspond complètement à mon combat de ces dix dernières années développé dans le paragraphe antérieur.
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Or, depuis la fin l’année dernière, le verrou le plus important à la mise en place de ce projet a sauté. Après plusieurs mois de refus, la Communauté du Pays d’Aix, seule communauté territoriale qui avait refusé de s’associer à ce projet, vient de revoir sa position et, par la plume de Maryse Joissains, a annoncé qu’elle envisageait à son tour de participer à ce syndicat mixte.
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Et comme de manière concomitante, la Région annonçait qu’elle adhérait elle aussi à ce syndicat, on pouvait donc devenir raisonnablement optimiste sur l’offre et la facilité de transport dans un avenir à moyen terme.
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Sauf qu’élections régionales aidant, élections cantonales arrivant, le projet me semble prendre quelques retards.
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Mais gardons notre optimisme !
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Le SMITEEB, une particularité locale
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Comme nous l’avons vu précédemment, le SMITEEB, ce syndicat mixte est géré à la fois par trois collectivités intercommunales et par le département des Bouches-du-Rhône. Le réseau s’étend sur les communes de Berre, Gignac, Marignane, Rognac, Velaux, les Pennes Mirabeau et Vitrolles. Menacé de disparition en 2006 lors des renégociations concernant la structure, il a finalement été reconduit pour une durée indéterminée après des discussions ardues. La cause de ces discussions : les doutes sur la validité des dépenses du syndicat émise par le représentant de la CPA, Jean Chorro, délégué aux transports, comme il l’a expliqué en 2006 aux journalistes du Ravi. Nous verrons un peu plus loin que cette « discussion » eut quelques conséquences par forcement bénéfiques pour notre ville.
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Le syndicat a finalement été intégré au projet de « VAMP », nom sulfureux du pôle d’échange des Aymards, avec pour mission de mettre en place l’approche du pôle, en l’occurrence des lignes amenant les voyageurs au TER, les fameuses lignes « Z ».
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Vitrolles est concernée par plusieurs lignes qui desservent de manière plus ou moins efficaces son territoire, avec pour particularité de toutes passer par les Pierres-Plantées, centre de redistribution entre les Cartreize départementaux, les lignes de la CPA et bien entendu les Bus de l’Etang. De même, notre ville est traversée par la ligne emblématique du réseau, la fameuse ligne « 24 », reliant Marignane et son lycée Genevoix à Vitrolles et son quartier des Pinchinades. Nous allons voir aussi un peu plus loin l’avenir que l’on peut faire de cette ligne qui draine à elle seule 40 % de la clientèle des Bus de l’Etang.
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La particularité de notre réseau est donc de largement s’appuyer sur des communes appartenant à plusieurs intercommunalité au moment même où ces mêmes intercommunalités ont plutôt tendance à resserrer de leur territoire et de leur territoire seulement, leurs propres offres de transport. En cela, on peut dire que les Bus de l’Etang étaient à la pointe de la révolution politique des transports en offrant une transversalité qui n’a existé nulle part ailleurs pendant longtemps.
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Il en allait de toute manière de l’existence même de notre ville, tiraillée comme nous l’avons vu dans les chapitres précédents, entre trois pôles économiques et politiques qui sont justement ceux présent dans le tour de table de son AOT.
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Cette transversalité permet aussi d’envisager de grands projets. C’est ainsi que le SMITEEB étudie la possibilité de transformer sa ligne emblématique (la 24) en une ligne à Haut Niveau de Service. Grâce aux caractéristiques techniques d’un BHNS (Cadencement soutenu, amplitude de fonctionnement étendue, système d’information développé, grande partie du trajet en site propre, priorité aux feux, croisement, etc …), le syndicat pourrait non seulement augmenter sa fréquentation mais aussi repenser son réseau et optimiser son matériel.
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Comme de surcroit l'aménagement d'une ligne BHNS, même en site propre intégral, nécessite un investissement bien moins lourd que la construction d'un tramway, d’un métro ou d’un TER, les vitrollais auraient tout à gagner d’un tel développement
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Maintenant, pour être tout à fait honnête, dans mon esprit, une telle ligne ne peut être unique. Elle doit s’intégrer dans une offre globale incluant toutes les AOT avoisinantes. Le nouveau trajet de la ligne 24 si elle est transformée en BHNS serait de relier Marignane aux Pennes-Mirabeau via les Pierres-Plantées. Pourquoi ne pas imaginer une deuxième ligne reliant les Pierres-Plantées à Berre voire même Salon, tandis qu’au départ des Pennes-Mirabeau, en accord avec la CPA et la RTM, pourquoi ne pas envisager d’autres lignes descendant vers Marseille et allant vers Aix-en-Provence ?
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Pour le bien des citoyens, toutes les AOT doivent être mise à contribution dans une vaste concertation.
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Les incohérences du SMITEEB
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Si l’on se réfère aux missions officielle du SMITEEB, telles qu’elles sont définis dans son cahier des charges, nous allons voir que, le moins que l’on puisse dire, des incohérences flagrantes existent.
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Tout d’abord, la plus flagrante des incohérences, visible de tous, est que sur notre territoire, on ne se déplace pas en transport en commun le dimanche. Tout le monde sait, et le SMITEEB en premier, que les vitrollais sont casaniers et restent chez eux ce jour là pour regarder Michel Drucker à la télé ! Partant de ce constat, le réseau des Bus de l’Etang est donc à l’arrêt ce jour là. Je me moque bien entendu.
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Autre incohérence, tout aussi visible d’ailleurs : les vitrollais ne sortent pas le soir, tout le monde le sait. Donc, pas besoin de transport en commun après vingt heures. L’image de cité dortoir est ainsi renforcée par cette simple constatation. Pire, pour le syndicat, la vie culturelle est tellement faible que la persistance du fonctionnement du réseau est inutile.
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C’est ainsi qu’en novembre 2008, le directeur du SMITEEB a pu donner en toute impunité une interview à la Provence pour répondre à toutes ces critiques qui fusaient à l’encontre de son réseau.
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Dans cet interview, ce dirigeant expliquait avec une philosophie que je juge discutable, que l’absence de bus le dimanche est normale vue le peu de demande ressortant de l’enquête qualité pratiquée sur les clients du réseaux, que les horaires allégés de la période scolaire s’expliquait par la baisse de fréquentation importante durant cette période, que toute augmentation de l’offre de transport entrainerait une augmentation des subventions et qu’enfin les offres culturelles sur la zone d’activité étaient trop morcelées et trop peu attractives pour nécessiter une ouverture nocturne du réseau.
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Je laisse de côté ses affirmations sur l’offre culturelle, sujet d’un autre chapitre pour me pencher sur les autres raisons dont la lecture m’avait, à l’époque, fait bondir.
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Tout d’abord, je pense qu’il faut rappeler le rôle et les missions des « Bus de l’Etang », rôle présenté d’ailleurs sur leur site internet :
« 1/ Assurer l'exploitation du réseau (…) et d’en assumer les risques,
2/ Assurer les investissements relatifs aux véhicules,
3/ Proposer et mettre en œuvre, après accord de l'Autorité Organisatrice, la politique commerciale et marketing du réseau,
4/ Conseiller l'Autorité Organisatrice pour toute étude.
Un suivi quotidien sur le terrain et une même volonté d’aller de l’avant ont favorisé le développement de relations partenariales équilibrées entre l’Autorité Organisatrice et les exploitants avec pour objectifs communs : la qualité du service rendu aux voyageurs et la promotion du service public. »
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Avec le type de conseils donné au court de cette interview, on imagine les décisions de l’Autorité Organisatrice (le fameux SMITEEB) dont je rappelle ici deux des missions les plus importantes :
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« 1/ Mettre en place une politique coordonnée de transports urbains et interurbains sur le périmètre desservi,
2/ Définir la politique transport et le niveau de l’offre »
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Quant à la troisième, « mettre à la disposition de l’exploitant un budget de communication visant à promouvoir une plus large utilisation des transports collectifs. », je ne sais pas si ce directeur a encore besoin d’un budget publicité vu la manière dont il vante les mérites de son propre réseau.
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Un réseau peut-être à la pointe de l’innovation mais un réseau avec de sacrés carences.
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Les transports sur Vitrolles le dimanche
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La municipalité, elle-même, est visiblement consciente de ce manquement au service public. Elle a, ni plus ni moins, été dans l’obligation d’initier des transports de substitutions le dimanche. Pour pallier les carences de ce jour spécifique, elle a donc mis en place un service de navettes le dimanche pour relier le centre urbain et son marché à ses quartiers excentrés et amener l’après-midi des clients au cinéma « les Lumières » C’est la reconnaissance explicite que les services rendus par le SMITEEB, pourtant géré entre autre par la Communauté du Pays d’Aix, ne sont pas satisfaisants.

N’est-ce pas une dépense supplémentaire pour la commune qui subventionne d’un côté le SMITEEB et de l’autre les navettes pour les manquements du premier ?
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Ce doublon financier ne pourrait il pas éventuellement être évité avec une renégociation globale du cahier des charges et des services rendus par le SMITEEB?
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Le surcout éventuel dont se sert comme excuse le directeur de cet organisme pour repousser les demandes d’aménagement de service et d’horaire, ne serait il pas comblé par le surcroit de recettes généré par une meilleure offre, une desserte plus étudiée et par l’économie de ces navettes ?

C’est pour cette raison que je milite pour la desserte dominicale des quartiers de Vitrolles. Je ne demande pas que le réseau dans son ensemble soit opérationnel (quoique cela me paraisse la moindre des choses pour un réseau dit « public »), mais qu’il existe au moins une ligne « circulaire » reliant tous les quartiers de Vitrolles. Le parcours pourrait être : Les Pierre-Plantées, Les quartiers sud, les Pinchinades, les Pierres-Plantées, le Vieux-Village, les Cadenières, les Vignettes, les Pierres Plantées avec un cadencement de l’ordre d’un passage toutes les heures au minimum.

Le pôle des Aymards

Le pôle des Aymards ou VAMP (Vitrolles Aéroport Marseille Provence) entre dans le cadre de la politique de rénovation et de développement des transports en commun ferroviaire initié par le Conseil Régional. A l’origine, la demande de la société Eurocopter qui voulait un moyen efficace de transport à proximité de son implantation et qui a grandement participé à l’élaboration et au financement de ce pole d’échange.

Sur le papier, ce pôle à tous les atouts : 41 TER la desservent, quatre lignes de bus sont en charge de l’approche et un parking de 430 places pour les habitants de la région voulant profiter de ce mode de transport. Tout serait pour le mieux dans le meilleur des mondes si tout s’était passé comme les technocrates l’avaient pensé. Malheureusement, le résultat n’est pas à la hauteur des espérances. En effet, les vitrollais n’ont toujours pas répondu présent à cette halte qui n’est principalement utilisé que par les employés d’Eurocopter (ce qui à lui seul est déjà un bon début).
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La cause de cette désaffection des vitrollais (Pour mémoire une dizaine d’abonnés, une vingtaine de voitures chaque jour) ? Probablement l’éloignement de la gare, obligeant nombre d’entre eux à prendre une voiture pour s’y rendre. Une fois dans la voiture, pourquoi aller se garer aux Aymards et payer le parking alors que l’on peut se rendre sur Marseille en voiture ? Si on prend l’une des quatre lignes « Z » des « les bus de l’étang » qui desservent les Aymards, son parcours pour y arriver ressemble davantage à un parcours du combattant qu’au service efficace et performant qu’ils devraient être. De surcroit, si on à la malchance d’habiter (au hasard) aux Pinchinades, il faut se lever à l’aube pour prendre l’unique bus matinal qui se rend à la gare TER (ou alors prendre deux bus en correspondance aux Pierres-Plantées).
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Enfin, pour être tout à fait exhaustif et sans parti pris sur ce nouveau pôle, il est probable qu’une meilleure desserte du lieu permettrait une augmentation de sa fréquentation. L’une des solutions envisageables serait de raccourcir et améliorer l’approche au départ des Pierres-Plantées, point névralgique et central des échanges vitrollais, étant donné que l’on ne peut ni déménager les Pierres-Plantées aux Aymards, ni les Aymards aux Pierres-Plantées !
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Pour cela, Loïc Gachon, l’actuel maire de Vitrolles a émis une hypothèse, au départ assez surréaliste, mais qui, à l’analyse me parait non seulement judicieuse mais en plus réalisable. La perte de temps de toutes les lignes « Z » vient du fait que, passant aux Pierres-Plantées, elles doivent ensuite faire un large détour par l’Anjolly et la RD20 pour gagner les Aymards. Or, à vol d’oiseau, le VAMP se trouve à moins de trois kilomètres du Centre-Urbain mais avec une falaise d’une quarantaine de mètre de dénivelé entre le bord du plateau et la ligne SNCF. L’idée serait donc de construire un accès muni d’un escalator entre le bord du plateau et le VAMP situé en contrebas et de rabattre les lignes « Z » sur cet accès, économisant ainsi une bonne vingtaine de minutes aux heures de pointe sur le trajet en bus. Il ne fait aucun doute qu’un tel accès, à peu de distance du principal pôle d’échange vitrollais, doperait la fréquentation du VAMP et par là-même des TER le desservant.
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Et bien je dois avouer que l’idée me séduit et que je la soutiens pleinement, regrettant même de ne pas l’avoir eu avant !
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Autre aberration : A l’heure où la région se dote de TER à deux rames, le pôle des Aymards est dans l’incapacité de les accueillir. Sans compter le fait que l’aéroport, pourtant proche est ignoré. On aurait pu faire une desserte en site propre, mais cela est un autre combat. (Je sais, cela coute beaucoup d’argent mais l’enjeu en vaut la chandelle).
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TER en PACA
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Puisque par le biais du Pole des Aymards, nous avons commencé à aborder la problématique des TER, nous allons l’aborder d’une manière un peu plus approfondie.
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Si nos concitoyens n’ont pas encore compris toutes les subtilités des lois de décentralisations et encore moins à quoi servent les régions, cette ignorance du rôle et des compétences du Conseil Régional n’existe pas dans l’esprit de la population quand on parle des transports en général et plus particulièrement des TER. Quasiment tous les habitants de la PACA sont au courant que les TER sont gérés par la région.
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Cette reconnaissance sur un domaine particuliers est probablement dû au fait que les TER sont sous les feux de l’actualité depuis de nombreux mois, voire même de nombreuses années et, malheureusement, pas uniquement en bien.
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Depuis le 1er janvier 2002, les TER sont de la compétence de la Région. Cette simple affirmation permet de cerner le problème : ce n’est pas Vitrolles qui va résoudre a elle seule les dysfonctionnement de ce service. Par contre, elle peut les faire remonter aux personnes concernées.
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Les régions décident, sur l’ensemble de leur ressort territorial, du contenu du service public de transport régional de voyageurs et notamment des dessertes, de la tarification, de la qualité du service et de l’information de l’usager. Cette compétence est encadrée par le nécessaire respect des compétences des autres collectivités et par les principes de cohérence et d’unicité du système ferroviaire dont l’Etat est le garant. La SNCF est demeurée l’exploitant unique de ces transports, dans le cadre de conventions signées avec chacune des régions.
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Pour les régions, la compétence sur les transports régionaux de voyageurs constitue un vecteur de forte visibilité en raison des attentes exprimées par la population et de l’impact sur la vie quotidienne de cette activité, notamment pour les déplacements professionnels. Elle peut également être utilisée comme levier des politiques de développement économique et d’aménagement du territoire mises en place par les régions.
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Entre 2002, date de la prise en charge par les Régions du trafic TER et 2008, derniers chiffres disponibles et publiés, la croissance du trafic TER entre 2002 et 2008 (route + fer) est de 22 %, passant de 755202,2 à 919125,8 en milliers de voyageurs au kilomètre. A titre comparatif, la région Rhône-Alpes a eu une croissance de 31 % pour un volume passé de 1611775,5 à 2118184,9 !
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A ces chiffres bruts purement comptable, il faut préciser que la région PACA, donneuse d’ordre pour le trafic régional, verse annuellement la somme colossale de 220 millions d’euros à la SNCF pour qu’elle assure la desserte régionale. La Région préconise aussi les modes de transports alternatifs pour essayer de freiner le développement croissant et incontrôlé du trafic routier.
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Mais ces chiffres cachent une autre réalité. Que constatons-nous journellement ? Que l’offre TER est en partie inadaptée aux besoins des populations, que les incidents, les annulations, les grèves, font entrer ce type de transports dans la catégorie de « la roulette » et que rien ne favorise son usage intensif. Loin d’être satisfait de l’offre, les usagers râlent.

Et ils râlent pour une raison essentielle : le manque de fiabilité du réseau. Les syndicats râlent pour une raison essentielle : dialogue impossible avec la direction. Le conseil régional râle pour une raison essentielle que l’on peut résumer en un chiffre : trois. Trois comme 3 milliards d'euros, 3 milliards d'euros, donc nos impôts, investis dans les TER par la Région.
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Rendons à César ce qui lui appartient. Ces trois milliards d’euros n’ont pas été jeté par la fenêtre. La rénovation des lignes, des gares et le changement du matériel ferroviaire était nécessaire. Par contre, il est consternant de constater que le service ne suit pas, que nous sommes dans une situation où tout le monde râle mais dans une quasi indifférence des élus.
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Et désormais, nous entrons dans un dialogue de sourd : d’un coté, des usagers, des politiques et des cheminots qui pointent du doigt la baisse des effectifs, la multiplication des lignes et le tout TGV, de l’autre une SNCF qui se réfugie derrière les travaux d’urgence, les conditions météos, les grèves, enfin toute une série d’explication se résumant en une seule formule mainte fois ressassée : « ce n’est pas notre faute ! »
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Cerise sur le gâteau, la SNCF, pince sans rire, explique aussi que chaque fois qu’un train est annulé, un bus le remplace ! Ce qui m’amène à poser deux questions sans entrer dans le débat de l’existence de ce bus et de l’information donné aux voyageurs : Capacité d’un train ? Capacité d’un bus ?
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Et malgré tout cela, des augmentations régulière de tarif, la SNCF se réfugiant derrière une explication imparable : la nécessité de financer les investissements « visant à améliorer et moderniser l’offre des TER » Très convaincant quand on voit ce qui se passe en région PACA !
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Alors que dans les esprits une prise de conscience écologique est en train (c’est le cas de le dire !) de se faire jour, la SNCF pousse au contraire dans l’autre sens, ce qui m’amène à me demander aussi si elle a réellement conscience des enjeux en cours.
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La SNCF mise sur son joyau, le TGV, et on a vraiment l’impression que le reste n’a plus d’importance. Dans mon esprit, c’est l’inverse qui devrait se poser. Une amélioration du réseau TGV mais couplé avec une véritable et soutenue politique de transports régionaux sans que l’on déshabille Pierre pour habiller Paul !
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Car, comment parler transport, inciter à des changements de comportements, prôner l’abandon du « tout voiture », quand l’un des piliers de ce changement, part à vaux l’eau ?
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L’avenir du TER au départ du territoire vitrollais
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Et pourtant, le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il existe un potentiel ferroviaire sur notre commune mais ce potentiel est non seulement sous employé mais en plus ignoré parfois.
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La C.P.A. et le CG13, presque main dans la main sur ce dossier, renforcent les liaisons routières entre l’aéroport de Marignane et Aix en multipliant les bus. C’est nécessaire et le cadencement est presque le bon mais pourquoi ignorer l’existence d’une ligne SNCF entre les Aymards et Aix passant par Rognac, Ventabren et Les Milles ? Pourquoi ne pas créer une nouvelle ligne (comme le réclame notre ancien maire Jean-Jacques Anglade), qui permettrait, entre autres, de désengorger la fameuse RD9 ? Je sais, la Direction de l’Equipement étudie enfin cette solution, il était temps.
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Autre aspect surprenant de la politique des transports ferroviaires sur le territoire communal : alors que tous les aéroports internationaux ont une gare RER (pour Paris) ou TER (pour les autres) quasiment à l’intérieur de leurs terminaux, pourquoi n’est ce pas le cas pour notre aéroport ?
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Il est vrai que la construction d’une ramification entre la ligne Paris-Lyon où est situé le Pole des Aymards et les terminaux aéroportuaire ne serait pas une chose aisée à un endroit où l’urbanisme industriel est fort développé mais ce serait un atout non négligeable à la fois pour l’aéroport et pour toutes les collectivités desservies par le fer. L’investissement nécessaire, certes colossal, serait rapidement recouvert grâce aux retombées économiques d’une telle ligne.
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Et puis, toujours dans le côté visionnaire, pourquoi à ce moment là ne pas envisager une ligne entre l’aéroport et les terminaux passagers du port de Marseille, comme cela existait encore il y a un demi-siècle ?
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Je sais que tous les projets touchant directement la ligne PLM sont sujets à caution pour deux raisons : les coûts d’investissement et surtout la saturation de la ligne qui a atteint son seuil maximum. Rajouter ne serait ce qu’une rame tourne au casse-tête.
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Pourtant, dans le cadre d’une réorganisation globale des transports (qu’ils soient routiers ou ferroviaires), je suis intimement convaincu que cela est non seulement possible mais en plus serait un formidable atout pour notre Région et son avenir.
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Les TER sont incontournables mais sous exploités, avec une tarification souvent en dépit du bon sens, des horaires « spéciaux » et des trajets surprenants, sans parler de certains pôles d’interchanges dont on peut se demander la finalité. Et je glisse sans trop y toucher sur la rénovation tant vantée de la ligne TER Aix/Marseille qui prévoit un pôle d’interchange à Plan de Campagne, pôle qui est visiblement resté dans les cartons. Bilan : Pas de desserte TER pour ce qui est l’une des plus grandes zones commerciales de France, uniquement les lignes régulières des Cartreize du conseil général, lignes d’autocars. Question Grenelle de l’environnement, ce n’est pas tout à fait dans les cordes !
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Tout cela est bien la preuve que c'est un bien un choix de société qui est posé. Nous n'y échapperons pas et tôt ou tard, il nous faudra trancher. Tout comme le changement de nos vieilles habitudes.

La gratuité des transports

Et question habitude, on peut parler de cette idée profondément ancrée dans l’esprit des citoyens qui est que les transports doivent être obligatoirement payants. .La gratuité des transports, c’est un peu l’arlésienne de notre société moderne. Disons le tout net, cette prérogative n’est pas l’apanage d’une municipalité mais d’une intercommunalité, les AOT étant généralement au niveau des communautés de communes. Pour Vitrolles, dépendant d’un syndicat mixte géré par trois intercommunalités différentes et un département, le problème est encore plus ardu.

Ceci posé, ce déplacement des responsabilités vers une degré supérieur de responsabilité, n’empêche nullement une commune d’instaurer cette gratuité et nous allons voir dans quelques instants comment y parvenir.

Il faut dire que l’exemple de la gratuité vient d’une ville proche de Vitrolles. Ou, plutôt d’une collectivité proche de Vitrolles, la communauté d'agglomération d'Aubagne et de l'Etoile qui s’est lancé il y a quelques mois dans l’aventure de la gratuité des transports en commun. Il est vrai que ce n’est pas la première. Châteauroux et Gap, par exemple l’ont déjà tentée. Pour la Communauté d’Aubagne, la facture sera de 700 000 euros financée par une augmentation de la taxe professionnelle d’environ 1.05 %.

Cette gratuité, nous l’avions incorporé lors des municipales de 2008. Lors des cantonales de 2009, une candidate a fait campagne sur le même thème. Toujours en 2009 ; le nouveau maire de Vitrolles a été interpelé sur ce sujet par une élue d’opposition.

La réponse (ou l’argumentions contraire suivant le cas) est donc que l’on prête des prérogatives à notre maire qu’il n’a pas puisque la politique des transports est sous la responsabilité de la Communauté du Pays d’Aix. Sauf que notre maire est aussi membre de la même collectivité territoriale dont il est par ailleurs vice-président et que donc je doute qu’il n’ait pas « un peu de pouvoir » dans cette collectivité. Entre parenthèse, il faudrait que nos élus cessent d’employer cette excuse facile du « ce n’est pas moi c’est l’autre » quand, dans les trois quart des cas, « l’autre » c’est aussi « lui » ! Car, que je le sache, les élus vitrollais du conseil municipal de Vitrolles sont aussi membres du conseil de la Communauté du Pays d’Aix

Comment notre municipalité pourrait elle accepter des transports gratuits quand on constate qu’elle se satisfait visiblement de la politique de transports initiée par la communauté du Pays d’Aix ? Vitrolles n’est pas Aubagne, cela est sûr.

Mais cette décision rejoint ce que nous voulions faire sur Vitrolles : au-delà du choix politique, c’était un choix de société que nous voulions proposer par cette mesure radicale qui met le citoyen devant ses responsabilités. Dès lors que l'offre correspond aux besoins, tous se retrouvent au centre d'un dispositif dont le but est autant écologique que pratique.
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Alors, je me permets de faire une réflexion sur ce sujet brulant : rien n’empêche la municipalité de payer les cartes d’abonnements de ses administrés utilisant le SMITEEB à défaut de faire la gratuité pure et simple. Ce serait déjà un bon pas en avant d’autant que je connais certaines municipalités placées devant le même dilemme, celui de la gratuité versus une compétence communautaire qui ont fait ce choix là, et pas si loin de nous.
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Une table ronde des transports locaux
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Une remise en question de la totalité des secteurs de transports touchant notre territoire est une nécessité. Il faut envisager un but final ayant pour cadre une meilleure desserte et une meilleure appréhension des problèmes. L’idée de base serait de favoriser un meilleur report des déplacements vers les transports en commun en combinant des trajets mieux étudiés pour nos citoyens et une grande facilité pour des bourses en grande difficulté par le biais de la gratuité développée dans le point précédant.
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Il faut initier une politique de transport volontariste pour relever les défis de notre société moderne. La gratuité des transports est une bonne chose à condition qu’elle s’accompagne d’une refonte totale de notre système de transports et ne s’arrête pas seulement à la périphérie de notre ville.
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Au-delà du choix politique, c’était un choix de société que nous voulions proposer par ces mesures radicales qui mettent le citoyen devant ses responsabilités. Dès lors que l'offre correspond aux besoins, tous se retrouvent au centre d'un dispositif dont le but est autant écologique que pratique.
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L’année dernière, la hausse des prix du pétrole conjugué à la crise avait provoqué un début de réflexion. Mais cette remise en question salutaire a été stoppée par l’évolution de la situation et l’irruption sur le devant de la scène de débat plus terre à terre comme la retraite.
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Mais, avons-nous conscience que ce n’est qu’une rémission et que, quoiqu’il arrive, nous risquons de nous reposer les mêmes questions très rapidement. Si l’on rajoute à ce questionnement toutes les problématiques constatées lors du Grenelles de l’environnement ainsi que les grands débats d’urbanisme en cours comme la piétonisation des centres-villes, la chasse aux voitures ventouses, la qualité de l'air, inévitablement les transports en commun reviendront dans le débat.
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C’est pourquoi de nouveau, je remets sur le tapis l’idée des états généraux des transports Est Etang de Berre pour mieux appréhender les problèmes, concentrer les démarches, écouter les doléances, identifier les besoins, rationaliser les lignes, désengorger le transport routier informer des enjeux et trouver des solutions acceptables par tous aussi bien des vitrollais que des collectivités territoriales … Il nous faut instaurer plus de cohérence dans les modes de transports.

Plan de déplacement déficient
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Lorsque la gare des Aymards a ouvert, j’ai, comme tout le monde, espéré qu’enfin une offre de transport acceptable par tous soit faite. L’idée simple qui était sous-jacente à ce projet (c'est-à-dire que tout le monde prenne le train et laisse sa voiture à la maison), était une bonne idée d’autant plus que la décision gouvernementale de faire rembourser la moitié de l’abonnement par les employeurs poussait dans ce sens là.
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Tout cela est banal, frappé au coin du bon sens. Mais c’était aussi oublier deux détails qui ont leur importance dans le succès de cette halte ferroviaire et dans le changement de mentalité des usagers : l’art et la manière d’atteindre cette nouvelle gare ainsi que la fiabilité de l’offre faite. Comme nous l’avons déjà vu ; l’art et la manière d’atteindre ce pole d’interconnexion, sans parler de la fiabilité, me laisse perplexe.
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Mais plus globalement, c’est le plan de déplacement régional qui devrait être repensé et mis en adéquation avec les réalités locales et ne plus rester sur une organisation pensée et voulue au « siècle dernier ». Il s’agit désormais de prendre en compte tous les acteurs de notre région ainsi que toutes les infrastructures existantes (gare TGV de l’Arbois, aéroport, les pôles attractifs que sont les Milles, Eurocopter, Berre, etc …) pour arriver enfin au niveau régional à construire une alternative globale qui satisfasse tout le monde et réponde au challenge du XXIème siècle qu’est le développement durable.
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Quelles perspectives ?
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Donc, pour faire dans le concret, sur le plan local, je me permets de résumer dans cette section mes attentes et mes perspectives de travail :
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1/ L’instauration d’une table ronde des transports
2/ La mise en place d’une billetterie unique sur l’ensemble du département voire la région,
3/ Le passage à la gratuité pour les vitrollais ou, au moins pour une certaine catégorie d’entre eux, en payant les cartes d’abonnements des administrés,
4/ Desserte dominicale des quartiers avec au minimum l’instauration d’une ligne « circulaire »
5/ Redéfinition des parcours des lignes « Z » pour optimiser au mieux leur trajet et les rendre plus attractifs
6/ Réfléchir à une solution pour raccourcir les temps de transfert entre la ville et le pôle d’interchange des Aymards. Dans cette optique, soutenir le projet à long terme du maire de Vitrolles d’établir une liaison rapide par escalators entre le Plateau de l’Anjolly (et donc les Pierres-Plantées) et le VAMP.
7/ Soutenir le projet de réouverture aux TER de la ligne Rognac – Aix-en-Provence avec un prolongement sur le pôle d’interchange des Aymards.
8/ Soutenir le raccordement de l’aéroport de Marseille-Provence au réseau TER et au pôle d’interchange des Aymards.
9/ Soutenir la création de ligne du SMITEEB a haute qualité de service (Ligne 24) et initier le raccordement de cette ligne à un réseau à créer avec les AOT nous environnant.
10/ Repenser la politique de transports sur le territoire communal
11/ Rationaliser l’usage des infrastructures routières existantes (routes, gares, aeroports…)
12/ Soutien à la création d’une AOT recouvrant la totalité du territoire du département
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Voici donc en un bref ( !) résumé ce que je pense et envisage pour les transports sur le territoire de Vitrolles. Un énorme travail donc, mais un travail nécessaire.
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Chacun doit avoir droit de se déplacer mais on ne peut plus ignorer que le transport dégrade l’environnement. Mon crédo est donc celui d’un transport au service des hommes, dans une ère « post pétrole » où le coût de l’énergie est élevé.
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Dans un monde idéal, La marche à pied, le vélo, et le vélo électrique remplaceraient la voiture pour les petits trajets, il y aurait des petits véhicules électriques ou tramway/métros pour les déplacements urbains ou intercommunaux, les cars, trains régionaux, trains à grande vitesse, servant aux trajets plus longs tandis que l’avion serait réservé aux très longs trajets.
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Bon, je sais parfaitement que je suis utopiste, et que nous en sommes encore loin mais on peut rêver, non ?
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