vendredi 30 septembre 2011

Si on parlait d’Education ?

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Vendredi 30 septembre 2001 :
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Mes activités professionnelles, politiques et personnelles m’ont empêché cette semaine de publier des articles de mon crû. Aujourd’hui ne déroge malheureusement pas à cette règle. Toutefois, l’actualité concernant l’Education et les problèmes s’y trouvant, étant au centre des préoccupations politique de cette semaine, à l'heure où une partie du monde enseignant manifeste, je vous propose de découvrir l'intervention de François Bayrou consacrée à l'Éducation, lors de notre Université de rentrée qui s'est tenue du 16 au 18 septembre, à Giens. Il y prône notamment le "rétablissement de l'exigence de chaque niveau par rapport à ce qu'il a à transmettre".
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Intervention de François BAYROU :
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"Je comprends très bien que Frédérique Rolet dise "ne noircissons pas trop le tableau" parce qu’il y a des élèves qui réussissent, c’est indiscutable. Dans ma vie d’homme passionné par l’école, j’ai choisi il y a longtemps d’en faire mon métier ; j’ai été le Ministre de l’Education nationale qui est resté le plus longtemps dans le siècle, je crois à une exception près de quelques semaines, j’ai donc vraiment beaucoup aimé ça, et je crois avoir pendant ces années-là tissé avec le monde enseignant un lien qui pour un enseignant d’une majorité dite de droite à l’époque n’était pas absolument évidente. Et je dois dire que j’ai quatre enfants qui ont choisi l’enseignement, donc j’ai pour ma part apporté ma pierre à la question difficile du recrutement par passion.

Mais je veux dire ceci : il ne faut pas que l’on se trompe, le degré de découragement atteint aujourd’hui du côté des enseignants et du côté des parents à l’école est le plus profond que l’on n’ait jamais atteint. Si on ne dit pas ça, on ne dit rien. Aux uns, aux enseignants, parce qu’ils se sentent ciblés, par des attaques qui sont aussi injustes que vulgaires sur l’exercice de leur métier, je voudrais vous dire ceci : il n’y a pas un de ceux qui disent que les enseignants ne travaillent pas, qui ne sont pas à la hauteur, il n’y en a pas un qui tiendrait une heure devant une classe de collège normal. Et ils disent : "ah mais cela ne suffit pas, ils n’en font pas assez". Moi je voudrais que l’on m’explique comment un enseignant normal dans une classe de lycée peut enseigner une heure sans avoir le temps de préparation et de correction des copies plus le temps des conseils de classe, plus le temps des renseignements, des innombrables bulletins et autres. Franchement, l’idée que 18 heures d’enseignement, ou 20 heures d’enseignement ou 15 heures d’enseignement dans les grandes classes, cela ne représente pas 35 heures de travail, c’est une idée blessante, affligeante pour les enseignants, c’est honteux. Et personne ne le dit !

J’ai été très frappé, dans une page du Monde, par ce que le Parti socialiste a dit sur le métier de l’enseignement : pourtant c’est normalement un mouvement politique qui favorise ou qui s’inscrit dans la pensée dominante, croit-il, du monde enseignant, hé bien l’idée dominante, c’est que l'on allait changer la pratique, c’est-à-dire mettre la pointeuse, et exiger 35 heures à l’intérieur de l’établissement, comme si c’était ça la solution aux questions. En réalité, les enseignants vivent ça comme un réquisitoire contre eux qui ne dit pas son nom et en face duquel ils n’osent pas se défendre. Donc il est juste qu’il y ait au moins une sensibilité politique qui dise qu’il y a là une profonde et blessante incompréhension. Il faut les défendre, et s’il n’y en a qu’un pour le dire, puisque les deux autres grandes formations politiques ont l’intention de dire le contraire ou de laisser dire le contraire, ça sera nous et je trouve que c’est très important.

Dans le même temps, il ne faut pas négliger le fait que les familles sont dans le même désarroi. Je n’ai jamais vu de ma vie autant de parents enlever leur enfant de l’enseignement public pour le mettre dans le privé et autant de parents qui envisagent, Claire Mazeron l’a dit, le privé hors contrat ; en disant "après tout on fera les sacrifices qu’il faut", quand ils peuvent, quand ils ont les moyens bien sûr, parce que c’est payant, mais pour qu’au moins, croient-ils, ils aient un enseignement qui ressemble à quelque chose.

Alors c’est tout à fait vrai que c’est un projet de société qui est nourri et conçu depuis longtemps et qui s'appelle "chaque éducation" (Alain Madelin a défendu ça depuis longtemps, avec des débats difficiles contre moi, parce que c’est quelqu’un qui est intelligent mais je ne partage pas son point de vue). C’est l’idée que chacun va choisir son école, c’est-à-dire exactement le contraire que ce que nous avons voulu en République, l’idée que, il y avait au moins une Nation, dans laquelle, on allait forger le lien fondateur du peuple citoyen, par la transmission au moins du savoir.

Et quand le SNES dit "socialisation par les savoirs", la FSU dit "socialisation par les savoirs", moi je pense que c’est "formation du lien civique par les savoirs". La socialisation ça compte, mais le projet de l’école c’était ça. Projet incroyable, utopique, qui consiste à réaliser dans un lieu donné de la Nation, la devise de celle-ci, la liberté ça s’apprenait croit-on à l’école, l’égalité ça se pratiquait croit-on à l’école, la fraternité ça s’illustrait croit-on à l’école. Ceci est une chose très importante parce que ce désarroi-là, il touche maintenant non seulement l’enseignement public mais aussi l’enseignement privé.

Et l’angoisse est telle qu’ils font des sacrifices incroyables. L’angoisse des familles qui se saigne aux quatre veines pour faire donner des cours particuliers aux enfants dans toutes les familles et dans tous les niveaux de la scolarisation. Mais pour nous, pour notre projet social, pour notre projet républicain, c’est insupportable. Et donc il y a en effet une politique à concevoir, qui est une politique à la fois de défense de la vocation et de l’exercice du métier enseignant et de reconstruction de cette utopie parce que c’est vrai que l’école est une utopie pratique, une utopie concrète.

Moi je donne une seule ligne, je reconnais que c’est difficile. Et cette ligne est d’autant plus difficile à énoncer, que ça se fera, pardon pour tous ceux qui ont dit le contraire, à moyens constants ou à peu près. Parce que ce sera déjà difficile de défendre avec acharnement les moyens constants, la protection, la sanctuarisation des moyens actuels de l’école. Je ne crois pas une seconde à toutes les annonces qui prétendent à la multiplication des postes, comme d’autres assez sympathiques prétendaient à la multiplication des pains. Je n’y crois pas une seconde, et je vais l’illustrer par la réflexion de Claire Mazeron qui est absolument juste.

Cette année, on a appliqué une nouvelle fois depuis quatre ans le "un sur deux" ; on n'a recruté que la moitié des postes des enseignants qui partaient à la retraite. Dans l’enseignement secondaire, il y en avait à peu près 16 000 ou 17 000 qui partaient à la retraite. On a donc créé 8 000 à 8 500 postes. Sur ces 8 500 postes, il y en a 1 000 que l’on n’a pas attribués. Par constat des jurys, et pas mal intentionnés, pas malthusiens, pas poussés par le ministère, il y en a 1 000 qui n’ont pas été attribués parce qu’il n’y avait pas les candidats au niveau, et il n’est pas toujours le plus haut, au niveau exigible.

Si on suit le plan que je défends devant vous, l’an prochain, au lieu de 8 000 dans l’enseignement secondaire, on en créera 16 000 mais ça ne veut pas dire que la cohorte des candidats sera plus formée, capable, qu’au niveau de cette année, puisqu’il y en 1 000 que l’on n’a pas réussi à livrer. Alors l’idée qu’au lieu de 16 000, il en faudrait 24 000 l’an prochain, c’est ça l’idée que défende certains, c’est une idée mensongère, ce n’est pas parce que vous mettrez 80 000 postes de recrutement l’an prochain que vous auriez plus de 8 000 candidats capables puisqu’ils n’étaient pas là cette année. Donc, au lieu de créer des postes, il faut d’abord résoudre la question de l’attractivité du métier, il faut d’abord résoudre la question d’une Nation qui soutient ses enseignants, il faut d’abord résoudre la question de l’exercice de ce travail. C’est une idée qui me paraît conciliable avec la période d’efforts que la Nation va devoir faire pour s’en sortir. Et je trouve que doubler le nombre de postes au concours de recrutement d’une année sur l’autre ce n’est pas tout à fait rien déjà comme affirmation.

Je finis par la dernière idée, celle au fond à laquelle je crois le plus : la "décennie des mal appris". On en a vécues deux et je crois en raison de causes qui étaient assez justement analysées, que peut-être je n’ai pas su toutes changer, on a fait beaucoup de choses, mais pas assez, je veux bien l’admettre. Il y a en tout cas un mouvement, que je considère comme le plus risqué et le plus dangereux, le plus attrayant ou le plus facile, qui est le mouvement de la constante acceptation de la baisse des exigences à chaque niveau : l’idée que, ce que l’on n’arrive pas à faire dans le primaire, on le fera au collège ; que ce que l’on n’arrive pas à faire au collège, on l’acquerra au lycée ; que ce qu’on n’arrive pas à acquérir au lycée, on l’acquerra à l'université ; ce qui revient à essayer de transmettre à l’université un certain nombre de choses qui relève du collège et peut-être même parfois diront certains enseignants de l’école primaire. Cette idée-là de démission en démission, c’est une idée qui a été extrêmement pernicieuse pour l’image, l’idée et le climat qui règnent à l’intérieur de l’Education nationale.

Mon idée que je voudrais défendre devant vous, c’est au contraire le rétablissement de l’exigence de chaque niveau par rapport à ce qu’il a à transmettre, ce qui n’est pas si compliqué, ce qui n’est pas si difficile, ce qui est certes peut-être aujourd’hui défini comme trop abstrait. Moi je suis d’accord pour dire que quand on donne à un enfant de 8 ans à apprendre l’absolutisme comme système socio-politique, je pense qu’on se trompe dans la définition des exigences. Mais en tout cas, tant que l’on n’aura pas au collège des élèves qui entrent et qui ont les acquis nécessaires, on aura des classes déstabilisées.

Comme Jean-Paul Brighelli le dit à juste titre, les élèves qui déstabilisent les classes, ce sont des élèves qui sont déstabilisés eux-mêmes et c’est le seul chemin qu’ils ont pour la reconnaissance ; ils n’en ont pas d’autres. Cette idée de remettre chaque niveau dans la pleine maîtrise des objectifs, des devoirs, des buts qui sont les siens, me paraît en tout cas une idée de reconstruction de l’Education nationale et de reconstruction de l’image des enseignants, qui au lieu de passer leur vie à être contraints à des démissions, seront au contraire pleinement rétablis dans leur vocation."
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Lien internet de la vidéo :
http://youtu.be/q-VURlH0l4k
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jeudi 29 septembre 2011

Les dangers du basculement d’une assemblée …

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Jeudi 29 septembre 2011 :
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Sylvie Goulard, eurodéputée du Mouvement Démocrate et responsable de l'Europe au sein du Shadow cabinet, a publié lundi 26 septembre une tribune sur Le Plus Nouvel Observateur, revenant sur "l'image" du "basculement" du Sénat à gauche, qui "a quelque chose d'inquiétant". "Dans une démocratie apaisée, les urnes dessinent une majorité et une opposition mais le but de la première n’est pas d’écraser la seconde", a-t-elle déclaré.

"Pour la première fois depuis 1958, le Sénat vient de "basculer" à gauche lit-on partout dans la presse. Il est heureux, en démocratie, que la composition de la deuxième chambre reflète enfin la réalité de la vie politique locale.
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La gauche étant majoritaire dans les régions, les départements et les grandes villes, il était injuste de voir la droite continuer de monopoliser au Palais du Luxembourg toutes les présidences de commission parlementaire, tous les postes et toutes les responsabilités. Même les meilleurs sénateurs de gauche, dotés d’une compétence incontestée, n’étaient pas considérés comme pouvant être pleinement utiles à la République.
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Je me rappelle la surprise de nos partenaires européens lorsqu’en 2002, Robert Badinter a participé, en qualité de "suppléant", à la Convention chargée de rédiger une Constitution pour l’Europe unie.
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Faudrait-il se réjouir que demain, le même jeu se répète, en changeant les dossards ? Que, pour faire payer ces années de mise à l’écart inqualifiable, d’autres talents soient gâchés de manière tout aussi inqualifiable ?
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L’image de la "bascule" a quelque chose d’inquiétant. Elle confond démocratie et confrontation. Alors que les citoyens aspirent avant tout à ce que leurs problèmes d’emploi, d’éducation, de transport soient réglés, la classe politique se livre à un match stérile.

La domination génère souvent des certitudes peu fécondes : les lois faites au forceps par une majorité sont défaites par celle qui lui succède, avide de revanche. Il s’en suit de grandes incertitudes juridiques, préjudiciables au pays. Et le vainqueur qui rafle la mise s’installe dans un confort malsain. Les "heureux élus" ont tous les bénéfices, ce qui a pu donner lieu à des abus, par le passé, au Sénat même.
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Vu de Bruxelles/Strasbourg, cet affrontement paraît d’un autre âge. Dans une démocratie apaisée, les urnes dessinent une majorité et une opposition mais le but de la première n’est pas d’écraser la seconde. Elle est de gouverner pour tous et dans la durée.
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Au Parlement européen, il serait impensable qu’un camp gagne d’un coup tous les postes de responsabilité. Les Présidences de commission sont réparties entre les différents groupes politiques en fonction de leurs poids respectifs. Les minoritaires ont aussi un rôle à jouer. Chaque texte est confié à un rapporteur en fonction, là encore, des rapports de force mais ce dernier travaille étroitement avec des rapporteurs dits fictifs, issus des autres groupes.
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Un bon rapporteur est celui qui parvient à trouver un point d’équilibre entre ses propres convictions et les suggestions des partenaires. Moins marquée par l’idéologie, la législation rédigée en équipe a plus de chances d’être comprise à l’extérieur et de résister aux alternances. Au lieu de jouer avec délices au jeu de bascule, les élus nationaux français feraient bien de faire prévaloir l’intérêt général, surtout dans une période de crise aussi grave. Ce qui est vrai pour les assemblées parlementaires le sera aussi lors de l’élection présidentielle. Après les illusions de la "rupture" et les dangereux débats sur l’identité nationale, les Français ont particulièrement besoin de se rassembler."
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mercredi 28 septembre 2011

Jour après jour, au fil de la politique

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Mercredi 28 septembre 2011 :

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La rubrique que vous attendez tous : l’actualité vitrollaise et nationale (politique ou non) au jour le jour. Les coups de cœur comme les coups de gueule, les questions comme les réponses !

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Mercredi 21 septembre : L’UMP invente le serment « d’allégeance aux armes ».

Curieuse idée que de vouloir faire prêter serment à des jeunes dont le seul contact avec les armes et l’armée et la journée d’incorporation !

Curieuse idée que cette formulation « d’allégeance aux armes » qui me fait l’effet d’une traduction pure et simple, par l’outil linguistique Google, d’un serment anglo-saxon.

Si serment il doit y avoir, je vois plutôt un serment en bonne et due forme « à la Nation » lors des dix huit ans ou lors de l’acquisition de la nationalité française pour rappeler tous les principes de notre République.

Bon, je sais, il faudrait avant arrêter de galvauder les principes de cette République que je chéris tant, et ca, c’est un sacré boulot.

Autre solution remettre en place un « service militaire », pas forcement militaire d’ailleurs, mais plutôt républicain, pour permettre aux jeunes de rencontrer d’autres horizons et leur inculquer certains piliers de notre République qui leur font cruellement défaut.

Mais tout cela est une autre histoire !

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Jeudi 22 septembre : Pour une raison indéterminé, du moins au départ, la fréquentation de mon blog se met soudain à exploser et quand je dis exploser, c’est en quelques heures six fois plus de visites qu’habituellement.

Il me faut quelques minutes pour réaliser que ce pic de fréquentation vient du site des « Démocrates », média social du Mouvement Démocrate et que cette soudaine notoriété est due au fait qu’un de mes articles a été repris par ce média.

Donc merci aux « Démocrates.fr » d’avoir repris mon article de dimanche dernier ayant pour thème « Pouvoir et contre-pouvoir » qui m’a permis de grandement booster ce blog.

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Vendredi 23 septembre : François BAYROU est l’invité du premier numéro du nouveau magazine politique présenté par ZEMMOUR et NAULLEAU sur « Paris Première ». Aucun des deux présentateurs n’est « ma tasse de thé » mais comme le « chef » en est l’invité, je regarde donc.

Je ne vais faire aucun commentaire sur les deux présentateurs, le jugement que je porte sur eux étant forcement biaisé par ma perception, mais je vais par contre encenser la prestation du leader centriste. Il nous délivre un discours clair, précis sans aucune fioriture, reprenant chacun des problèmes en cours et y apportant sa vision et ses propositions.

Bien évidemment, là aussi le jugement est faussé mais sur ce coup là, je l’assume pleinement !

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Samedi 24 septembre : Vais-je parler de ce calamiteux All Blacks – France ? Bien sur, il est hors de question que je cache ou me taise sur notre déroute face à des All Blacks qui ont démontré leur grande classe.

Alors oui j’ai regardé ce match et oui j’ai souffert de voir la supériorité des All Blacks. Mais pouvait il en être autrement quand on connaît le désir de revanche qui habitait les hommes en noir, quand on s’aperçoit que leur triangle 10 / 12 / 13 en était à sa 37 sortie alors que le notre était tout neuf avec, de surcroit, un 10 qui joue pour la première fois à ce poste et un 13 qui est positionné en club à l’aile ?

Pouvait-il en être autrement quand, face à la meilleure équipe du monde, le sélectionneur français se livre à de nouveau « test » ?

L’avenir nous dira s’il avait raison ou s’il préfère désigner enfin une équipe type, chose qu’il a soigneusement évité de faire depuis quatre ans.

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Dimanche 25 septembre : Le Sénat bascule à gauche ! Un moment historique clame à qui veut l’entendre la presse. Franchement, je ne suis pas du tout convaincu qu’avec un Sénat à gauche, quelque chose ne change dans notre démocratie !

Notons malgré tout que Jean ARTHUIS a lui aussi été réélu et que son Alliance Centriste est plus vivace que jamais.
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Ceci-dit, il y a des victoires plus jouissives que d’autres comme par exemple le tsunami qui, en Loir et Cher, a permis à Jacqueline GOURAULT d’être réélue haut la main dès le premier tour tandis que dans le même temps, dans le même département, Maurice LEROY subissait un revers des plus cinglants ! Comme quoi, la loyauté peut payer !
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Et comme dans les Pyrénées Jean-Jacques LASSERRE décrochait lui aussi le Saint Graal du Sénat, on peut y voir une bonne soirée.

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Lundi 26 septembre : Le grand gâchis du Stade Phocéen

Sincèrement, je pensais ne plus jamais avoir à aborder la problématique du Stade Phocéen et cela depuis le divorce orageux entre Vitrolles et Marseille de ce qui fut le Marseille-Vitrolles Rugby Club, a été consommé.

Pourtant, si l‘on relit mes papiers passés et plus particulièrement les « au jour le jour », on peut s’apercevoir que j’émettais de sérieuses réserves dès les prémisses de ce Stade Phocéen si ambitieux à en viser le Top14 mais en oubliant au passage à la fois ses racines, son école et son identité.

J’étais sceptique sur cette aventure, sceptique sur la viabilité d’un tel projet, sceptique sur les buts des dirigeants, sceptique sur la manière e s’y prendre. Malheureusement, les faits bruts m’ont donné raison et je le déplore. Quel gâchis !

Comment la Direction nationale d'accompagnement et de contrôle de gestion, le gendarme financier du rugby français, a-t-elle pu autoriser le club à s'engager en Fédérale 1 si la situation financière est si catastrophique que cela ? Comment a-t-on pu autoriser un club qui paye mensuellement 9000 euros de dette sans aucune rentrée se lancer dans la course au rugby de haut niveau traînant comme un boulet les erreurs de gestion des différentes directions ?

Et, plus grave, comme le pointe Eric Breton dans son article de La Provence, que vont devenir les quelque 500 licenciés que compte le club dans les sections amateurs ?

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Mardi 27 septembre : Première de ce qui vont devenir, à mon avis de très nombreuses visites à Sète. Disons le tout de suite, on aurait pu tomber plus mal question gastronomie et saveur de vivre … la rouille de seiche valait le déplacement.
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Plus sérieusement, voir ces milliers de mètres carrés d’entrepôts frigorifiques vides m’a fendu le cœur. Heureusement que ce n’est désormais qu’une question de jour et que tout ce matériel à la pointe du high-tech va tourner à plein régime dès l’arrivé du premier « Cala ». Les avocats, kiwis, oranges, pamplemousses et autres agrumes vont être dans de bonne main.
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Ceci-dit, j’ai quand même été surpris par la « vénération », le terme est un peu fort mais je n’en vois pas d’autre pour l’instant, des sétois à l’égard de Georges FRECHE. J’ai compris en discutant avec les « portuaires » sétois pourquoi il avait été élu à d’aussi haute fonction aussi longtemps.
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mardi 27 septembre 2011

Réveiller l'Europe tout de suite

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Mardi 27 septembre 2011:

Jean-Luc Bennahmias, député européen du Mouvement Démocrate et responsable des questions de société au sein du Shadow cabinet, a publié une tribune le 23 septembre dernier sur le site d'actualité en ligne Mediapart. Si l'Union européenne "n'existe pas pour apporter des solutions efficaces, elle se condamne à l'inutilité", a-t-il estimé.

"Il y a comme un air de déjà-vu sur la scène économique et financière mondiale : depuis l'été, on prend les mêmes et on recommence.

Comme en 2008, les bourses dégringolent un jour, avant de remonter le lendemain pour mieux rechuter le jour d'après, faisant une nouvelle fois preuve de leur complète irrationalité. Les marchés s'affolent, spéculent sur les défauts de tel ou tel pays endetté, lors des rencontres au sommet, on évoque les causes de l'énième édition d'une crise qui n'en finit pas, on met en place les rustines d'urgence, on jure qu'on ne nous y reprendra plus... mais plus personne n'y croit ! Les citoyens européens, qui sont en première ligne, les premiers à subir les conséquences sociales de la crise, sont désabusés et désemparés face à leurs gouvernements et l'Union européenne (UE). Raison pour laquelle il y a urgence.

Parce que depuis 2008, nous sommes dans une spirale infernale dont il paraît chaque jour un peu plus difficile de sortir, parler de crise conjoncturelle ne suffit pas : la crise est systémique. De la finance à l'économie, la crise est devenue sociale et finalement globale. C'est une crise de "sens" à laquelle nous faisons face aujourd'hui en Europe. Car l'UE, incapable de se montrer à la hauteur des enjeux, a montré ses limites. Dans la réponse à la crise, il y a comme un air de déjà vu, aussi, avec la crise de 1929. Priorité donnée à la rigueur et à l'austérité, repli sur soi et nationalisme: les mêmes erreurs resurgissent, ce qui, malgré tout ce qui sépare les deux périodes, devrait nous alarmer.

Alors que la Grèce est aujourd'hui, et plus que jamais, sous la vague, ses voisins européens, tétanisés par la peur de la contagion, sont dans le même temps réfractaires aux mesures de solidarités. Les agences de notation agitent la peur en menaçant et dégradant à tour de bras, conservant leur crédibilité malgré leurs erreurs passées et leur manque d'indépendance flagrant. Personne ne semble se soucier qu'elles soient à la fois juges et parties et que, de fait, aucune évaluation indépendante ne puisse être menée.

L'UE en quête de sa raison d'être

Pendant ce temps, l'UE tergiverse, perdue dans la complexité qu'elle a elle-même créée au fil des années. La multitude de présidents dans l'UE en est un signe révélateur : depuis l'entrée en vigueur du traité de Lisbonne, nous avons un président de la Commission, un président du Parlement européen, une haute représentante pour la politique étrangère, auxquels viennent s'ajouter un président du Conseil européen et une présidence tournante du Conseil exercée par chaque Etat membre pendant 6 mois...

Il ne faut pas, dès lors, s'étonner que l'UE soit incapable de faire preuve de fermeté et de réactivité. Ou plus précisément, que les Etats profitent de cette complexité pour bloquer les quelques avancées proposées. La parité des pouvoirs entre le Conseil des Etats et le Parlement européen, pourtant consacrée dans le traité de Lisbonne, reste encore difficile à faire appliquer. La Commission européenne, quant à elle, est en retrait, se contentant de faire ponctuellement quelques propositions mais sans exercer un leadership réel.

De fait, nous n'avons pas pris assez tôt l'ampleur de la crise, nous n'avons pas été assez rapides ni assez efficaces, nos décisions n'ont pas été à la hauteur de nos obligations... Résultat : l'Europe semble avoir perdu sa raison d'être. Si elle n'existe pas pour apporter des solutions efficaces, elle se condamne à l'inutilité, mettant ainsi à mal tout le crédit qu'elle a essayé de patiemment construire et les acquis essentiels qu'il nous faut pourtant préserver. L'euro est de ceux-là. En la matière, il n'y a pas de retour en arrière possible.

La solidarité est aussi un acquis sur lequel on ne peut transiger. Aider la Grèce et les autres Etats en difficulté, c'est indispensable. Toute solution contraire serait la négation même de la construction européenne. L'UE est et doit être notre cadre pour l'avenir. Mais il nous faut le repenser car nous ne sortirons pas de cette crise en prônant seulement des mesures d'austérité. Ce dont nous avons besoin c'est d'un nouveau projet politique, un plan de relance et d'investissement qui soit réellement européen. L'UE doit être à nouveau porteuse d'une vision économique et sociale positive pour l'avenir!

Des project bonds pour un nouveau souffle

Récemment, la Commission européenne et le Parlement européen ont fait en ce sens des propositions valides sur le budget (nouvelles ressources propres pour l'UE, budget consacré à l'investissement...) mais qu'il faut encore concrétiser. Mettre en œuvre cette taxe sur les transactions financières dont nous parlons depuis des années, tout comme les fameuses "eurobligations" est plus qu'urgent ! A noter que ces emprunts européens ne devraient pas servir seulement au remboursement de la dette mais devraient être aussi au service de l'investissement.

Pour financer des projets d'avenir dans le domaine énergétique, les transports, la recherche et l'innovation, c'est maintenant que nous avons besoin de ces "project bonds", comme on les appelle, et non pas dans trois ou cinq ans. Car en étant porteurs de relance, ils seront créateurs d'emplois, donc de pouvoir d'achat, donc de recettes fiscales! La nécessaire discipline budgétaire doit impérativement être couplée à une politique d'investissement à l'échelle européenne. Les circonstances actuelles exigent une action plus immédiate, à même de sortir de la spirale infernale, de redonner de l'espoir à nos citoyens.

Si nous prenions ces décisions, les marchés ne seraient plus les premiers servis comme c'est le cas aujourd'hui. Car c'est une évidence mais nous l'avons quelque peu oublié: ce ne sont pas les marchés qui devraient dicter les décisions politiques. Le pouvoir politique, dépossédé par la sphère financière, doit reprendre la main, et se souvenir que son objet, sa raison d'être c'est de représenter les citoyens. C'est ce que nous disent les mouvements sociaux, qui, de notre côté de la Méditerranée, expriment la fatigue du système actuel et la nécessité d'un nouveau souffle. L'urgence en Europe, c'est donc pour maintenant."
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lundi 26 septembre 2011

"La super banque pour les PME est une fausse bonne idée"

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Lundi 26 septembre 2011 :

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Robert Rochefort, député européen et responsable de l'Economie au sein du Shadow cabinet, a réagi à la future création d'une "super banque publique" pour les PME que le gouvernement souhaite créer en fusionnant trois organismes. Selon lui, il s'agit d'une "fausse bonne idée" car cela serait "confondre leurs missions".
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"La fusion dans un seul organisme des moyens d'OSEO, du Fonds stratégique d'investissement (FSI) et des services concernés de la Caisse des Dépôts est une fausse bonne idée", a déclaré Robert Rochefort. "Elle résulte une fois de plus de l'idée erronée que 'big is beautiful'', a-t-il rappelé. "Ce n'est absolument pas de ça dont ont besoin les PME françaises !" s'est exclamé le député européen.
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"Reconnaissons d'abord que chacun de ces organismes fait, en ce qui le concerne, plutôt un travail encourageant, même s'il convient de renforcer les moyens dont ils disposent", a-t-il reconnu. "Mais c'est une erreur que de confondre leur mission", a-t-il mis en garde. "OSEO, par exemple, accompagne individuellement les entreprises dans leur développement. De son côté, le FSI est d'abord une esquisse de fonds souverain à la française dont la mission est bien plus large que le seul soutien aux PME", a-t-il expliqué.
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"Insérer brutalement la fusion entre grands organismes est un ersatz de politique publique qui veut donner l'impression de réformer sans le faire en réalité", a analysé Robert Rochefort. "C'est bien souvent également une faute de management majeur", a-t-il ajouté. "Comme cela était le cas avec la création de Pôle Emploi, cela détourne pendant plusieurs années l'énergie des agents concernés vers des préoccupations de réorganisation interne. Cela se fait au détriment du besoin économique et social pressant des personnes et des structures qu'il convient d'aider et d'accompagner sans délai", a-t-il regretté.
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"Cela tend également à vouloir standardiser les procédures alors que l'on a, au contraire, besoin d'individualiser les accompagnements", a-t-il mis en avant.
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"Le soutien aux PME doit être décentralisé, se faire à taille humaine et il faut bien entendu mieux articuler l'action des trois organismes combinés et les faire travailler ensemble", a-t-il proposé. "Mais cela n'implique d'aucune façon les folies des grandeurs souvent contreproductives de créer une "super banque publique" à cet égard, dont il y a fort à craindre qu'elle accroisse la tendance à la centralisation", a-t-il dit. "La dureté de la crise impose l'urgence et ne permet en aucun cas de se détourner de cet objectif principal", a conclu Robert Rochefort.
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dimanche 25 septembre 2011

L’info du dimanche : Dialogue de sourds au FMI

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Dimanche 25 septembre 2011 :
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La rubrique dominicale de mon blog, « l’info du dimanche », cette information locale, régionale ou nationale glanée dans la presse et qui m’a fait bondir de colère ou de joie durant la semaine.
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Alors que tous les yeux de la planète sont tournés vers New-York, l’ONU et la demande de la Palestine, le FMI de son côté se réunissait pour parler de la dette.

Et le moins que l’on puisse dire c’est que les choses ne se sont pas du tout passé comme prévu : dans le style dialogue de sourds, on fait rarement mieux.
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Bonne lecture !
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FMI: dialogue de sourds à Washington
Libération - Source AFP – Publié le 24 septembre 2011 ;
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Un dialogue de sourds s’établissait samedi entre les Etats membres du Fonds monétaire international, appelés à établir un «diagnostic commun» sur la crise économique et financière qui agite la planète et singulièrement l’Occident.
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Entre les Européens qui assurent avoir la bonne stratégie contre leur crise de la dette, les Américains qui veulent qu’ils en fassent plus et le Brésil qui décrivait les uns et les autres comme démunis, le consensus était mince.
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«Les tensions sur la dette publique et bancaires en Europe sont les risques les plus sérieux auxquels est confrontée l’économie mondiale», a affirmé le secrétaire au Trésor américain Timothy Geithner devant l’assemblée semestrielle du Comité monétaire et financier international (CMFI), l’instance qui définit les orientations politiques du Fonds monétaire international.
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Parlant au nom de l’Union européenne, le commissaire aux Affaires économiques Olli Rehn a nuancé le tableau.
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«Les perspectives actuelles sont incertaines au vu des inquiétudes persistantes sur le risque de la dette publique, du ralentissement économique marqué aux Etats-Unis, et des hausses brutales de l’aversion au risque et de la volatilité sur les marchés financiers», a-t-il dit devant la même assemblée, selon le texte de son discours publié par le FMI.
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Il a trouvé «regrettables» les conséquences de l’aggravation de la crise en Grèce. Car les deux autres pays alimentés par des prêts du FMI et de leurs partenaires européens, l’Irlande et le Portugal, envoient, selon le commissaire européen, des «signaux positifs».
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Les Etats-Unis sont pour leur part persuadés que l’incendie va s’étendre bien au-delà, et pressent la zone euro de «trouver une solution définitive aux problèmes de la région».
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«Des mesures supplémentaires pour accroître la capacité effective de ces engagements sont toujours nécessaires afin de créer un pare-feu contre une contagion plus grave», a insisté M. Geithner samedi.
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«La menace de défauts de paiement en cascade, de ruées sur les banques et de risque de catastrophe doit être écartée, sinon cela sapera tous les autres efforts à la fois en Europe et mondialement», a-t-il poursuivi, selon le texte de son discours transmis à la presse.

Au milieu de cette joute transatlantique, la directrice générale du FMI Christine Lagarde, une Européenne qui inspire la confiance aux Etats-Unis, a appelé à trouver un terrain d’entente.
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«Mon espoir est qu’à l’occasion de ces assemblées annuelles nous ne résolvions pas nécessairement tous les problèmes, car nous ne pouvons pas décider de tout, mais que nous nous rassemblions efficacement pour établir un diagnostic commun», a-t-elle dit vendredi devant le conseil des gouverneurs du Fonds.
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L’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), club de pays riches, penchait plutôt pour la vision pessimiste américaine.
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Son secrétaire général Angel Gurria souhaite «d’importantes ressources supplémentaires et des mécanismes plus crédibles (…) pour éviter la contagion et faire en sorte que les difficultés budgétaires de certains pays ne sapent la stabilité de toute la zone».
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Le Brésil espérait pour sa part que la zone euro se rende compte de son «rôle crucial». Son ministre des Finances Guido Mantega a estimé que les programmes du FMI avaient «échoué».
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Et il a laissé entendre qu’il donnait peu de chances de réussite à une proposition américaine, préconisant une plus grande intervention de la Banque centrale européenne. «Des politiques monétaires obstinément prodigues dans les pays qui émettent les monnaies de réserve ont peu fait pour soutenir leur reprise économique», a-t-il souligné alors que le CMFI doit publier dans la journée une déclaration commune.
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(Source AFP)
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samedi 24 septembre 2011

Reuters en ligne …

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Samedi 24 septembre 2011 :
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Pas de papiers, de photos ou de vidéos fracassantes ou intéressantes aujourd’hui, la cause à une fin de semaine et un week-end chargé et une coupe du monde dont un France-Nouvelle-Zélande qui m’empêche de me mettre sur mon ordinateur pour alimenter ce blog.

Je vais donc me contenter aujourd’hui de partager avec vous en un court paragraphe une information qui, pour ceux que l’actualité intéresse, sera capitale.

Reuters, l’agence de presse anglaise fondée en 1851, maintenant à majorité de capital canadien, a décidé de mettre en ligne en libre accès tous les reportages qu’elle tourne, créant pour cela une chaine dédiée sur le site de partage en ligne « Dailymotion ».
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Je ne peux que vous conseiller d’y jeter un coup d’œil, ne serait-ce que pour avoir un autre son de cloche que celui donné par les médias français.
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Bon visionnage
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Lien internet des vidéos Reuters :
http://www.dailymotion.com/reuters
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Lien internet de l’agence de presse Reuters (Version française):
http://fr.reuters.com/
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vendredi 23 septembre 2011

Arrêt du nucléaire : intégrer tous les couts !

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Vendredi 23 septembre 2011 :
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Yann Wehrling, porte-parole du Mouvement Démocrate et responsable de l'Environnement au sein du Shadow cabinet, a réagi à l'interview donnée le 22 septembre au Figaro par Bernard Bigot, qui déclare que l'abandon du nucléaire aurait selon lui un coût exorbitant.
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« Dans ce débat sur la question du nucléaire, qui va devenir de plus en plus fort dans la campagne présidentielle qui s'amorce, je ne m'attendais guère à un silence passif de la part des partisans du nucléaire », a confié Yann Wehrling. « Je suis d'avance déprimé à l'idée que ce débat se fera sur des torsions de la réalité, des sur-interprétations de chiffres dans tous les sens qui évidemment ne permettront aucunement d'envisager des options raisonnables sur la question énergétique », a-t-il regretté.
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« D'où vient ce chiffre de 750 milliards d'euros ? » a-t-il interrogé. « De nulle part... Simples extrapolations des chiffres allemands, eux-mêmes sujets à controverse en Allemagne », a-t-il expliqué.
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D'une part, « controverse du fait que le démantèlement des centrales est un coût incontournable que personne ne peut estimer aujourd'hui », a mis en avant le porte-parole du MoDem. « On n'a encore jamais vraiment démantelé une centrale », a-t-il rappelé. Et surtout, "dans la mesure où les centrales ont une fin de vie, il faudra les démanteler, qu'on soit pour ou contre le nucléaire », a-t-il déclaré. « C'est une donc une dépense qu'on ne peut imputer à une décision d'arrêt du nucléaire ; elle est devant nous, quelle que soit la décision prise », a-t-il souligné.
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D'autre part, c'est une « controverse du fait qu'on n'intègre nullement les probables gains d'efficacité des énergies renouvelables dès lors qu'on s'y engage fortement » a-t-il mis en avant. N'est pas pris en compte également le fait « que l'industrie qui en fera le développement deviendra leader en standardisant les process et en vendant des brevets nouveaux, que ceci sera créateur de richesse et donc de recettes fiscales pour l'Etat, et que ces gains sont à déduire des coûts éventuels de l'arrêt du nucléaire (et encore une fois, sortons de ces coûts celui du démantèlement car ceci est inéluctable avec ou sans sortie du nucléaire) » a expliqué Yann Wehrling.
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Enfin, « controverse car aucun scénario énergétique n'intègre l'idée qu'on pourrait réduire notre consommation énergétique par un gain en efficacité énergétique (potentiellement considérable) du parc de logement, du parc automobile, des process industriels et de toutes les machines, appareils et autres engins », a-t-il rappelé.
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En conclusion, « j'entends souvent des procès faits aux anti-nucléaires qui sont traités d'irresponsables incapables de prouver que ce qu'ils avancent est réaliste », a-t-il dit. « Accordons que c'est parfois vrai et admettons que la puissance de travail d'un CEA et d'un Etat pour défendre une option n'est en rien comparable aux moyens dont disposent des ONG anti-nucléaires », a rappelé le porte-parole. « Mais quand on est un Etat ou une grande agence comme le CEA, qu'on a les moyens de démontrer son propos, comment peut-on se permettre de dire des choses aussi imprécises qu'affirmatives ? » a-t-il regretté.
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« A quand un avis objectif et impartial sur ce sujet ? » s'est-il interrogé.
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jeudi 22 septembre 2011

Evoquons enfin l’affaire GUERINI

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Jeudi 22 septembre 2011 :
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Jusqu’à présent, malgré les pressions, je ne me suis pas exprimé sur l’Affaire GUERINI. Ce silence de ma part était en effet volontaire. J’évitais de me prononcer sur cette affaire, au nom du sacro-saint bénéfice du doute. Nous ne savons pas quel est le degré exact d’implication du Président du Conseil Général mais nous connaissons aujourd’hui les faits qui lui sont reprochés.
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Non la manière dont est gérée la fédération socialiste des Bouches-du-Rhône ne me convient pas. Toutefois, n’étant pas socialiste, je ne vais certainement pas conseiller ou prendre parti sur ce sujet brulant, d’autant plus que je n’apprécie que moyennement que l’on se mêle des affaires de mon propre parti. Si j’étais encarté PS, cela aurait une autre histoire mais je suis encarté MoDem.
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Non je n’approuve pas tout ce qui se fait au Conseil Général, loin s’en faut. Toutefois, toutes les « affaires » étant sous le coup d’instructions judiciaires, je ne voulais pas m’exprimer. Alors, oui j’ai ma propre idée sur tout ce « pataquès », oui je suis intimement convaincu que tout n’est pas net mais je suis aussi convaincu que TOUS les élus ne sont pas « pourris » et encore plus convaincu que TOUS les élus PS « ne méritent pas la corde » !
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Non Jean-Noël GUERINI n’est pas ma tasse de thé. Je n’approuve pas sa manière de gérer le département et suis globalement en désaccord avec plusieurs points de la politique pratiquée par le Conseil Général. Ne serait ce, pour ne citer qu’un seul exemple, que cet « entre-deux » concernant l’intérim de son président.
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Dans ce contexte, désormais, autant jusqu’à ce jour j’étais réticent à demander des sanctions contre lui, autant aujourd’hui je pense qu’il est de son devoir de démissionner de son poste de Président du CG13 pour éviter à cette institution d’être entrainée encore plus dans le malstrom judiciaire et être totalement décrédibilisé.
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Je ne préjuge pas de la décision finale de la justice mais pour le bien de la République et celui du département, je suis intimement convaincu que ce geste fort est une nécessité.
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Au-delà de cette démission, et c’est là où je voulais en venir, c’est l’avenir politique du conseil général, de ses conseillers qui se joue. Au moment où les tractations sur une réformes territoriales qui peut voir définitivement le jour suivant le résultat des élections présidentielles, au moment de la mise en place des conseillers territoriaux, avoir à la tête du Conseil Général un élu sous le coup de mise en examen aussi grave que celle-là, avoir un président du conseil plus préoccupé par sa défense (et on le comprend) que par la bonne marche du département, ne peut être que néfaste pour la sauvegarde des intérêts des citoyens.
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Il est de l’intérêt des socialistes et de nous tous de faire comprendre à Jean-Noël GUERINI que, dans ce contexte, la démission de son poste de Président est une nécessité.
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Loïc GACHON, le maire de Vitrolles, est en première ligne dans tout cela. Tout d’abord parce qu’il est socialiste ensuite et surtout parce qu’il est aussi conseiller général doté d’une délégation importante.
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En cela, je suis convaincu qu’il est l’heure pour lui de jouer la bonne carte et permettre enfin au Conseil Général de sortir de cette crise pour le bien des citoyens. Il faut qu’il réussisse à convaincre ses homologues conseillers qu’au-delà des postures politiciennes, il faut un homme fort et intègre à la tête des Bouches-du-Rhône.
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Non seulement une telle prise de position renforcerait sa légitimité auprès de ses concitoyens mais en plus cela le mettrait en bonne place pour les échéances futures et lui permettrait d’être l’un des rouages essentiels de sa fédération.
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Nous n’en sommes plus au stade des explications. Cette demande vient beaucoup trop tard et pour grand nombre de citoyens, cela ne veut plus rien dire. Nous en sommes au stade de l’action et là, il devient urgent d’agir !
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Monsieur le conseiller général représentant le canton de Vitrolles au sein du CG13, à vous d’agir !
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mercredi 21 septembre 2011

Jour après jour, au fil de la politique

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Mercredi 21 septembre 2011 :
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La rubrique que vous attendez tous : l’actualité vitrollaise et nationale (politique ou non) au jour le jour. Les coups de cœur comme les coups de gueule, les questions comme les réponses !
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Mercredi 14 septembre : Deux films sur le même thème qui sortent à une semaine d’intervalle, ce n’est pas banal. Cà l’est encore moins quand il s’agit de l’adaptation filmé d’un chez d’ouvre de la littérature. Cela devient étrange lorsque l’on s it qu’un troisième projet devait aussi sortir au même moment sur les écrans Cela devient totalement ubuesque lorsque l’on réalise que les financeurs de ces trois « œuvres » sont exactement les mêmes !

Moi, je vous le dis : il y a quelque chose de pourri dans le royaume du film français !

C’est Louis PERGAUD (qui par ailleurs a donné son nom à un groupe scolaire vitrollais) qui doit bien rigoler …
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Jeudi 15 septembre : Je me sens dans l’obligation de regarder le débat sur les primaires socialistes à la télévision. Je ne vous dirais pas quel est mon favori, en ais-je seulement un, mais je peux dire que celui qui se rapproche le plus des valeurs que nous défendons au MoDem est Manuel VALLS.

Par contre, je ne peux m’empêcher de me poser la question sur la sincérité des candidats socialistes et sur leur capacité à sortir le pays de l’ornière dans lequel il est. Voilà donc le socialiste en tête des sondages qui « balance tout de go » la création de 60000 postes dans l’éducation nationale à raison de 12000 par ans alors que rien que cette année, tous les postes renouvelables dans l’éducation n’ont pas été pourvu faute de candidats.

Que penser de leurs « propositions » quand, parmi elles, on retrouve de nombreuses propositions issues du programme UDF présenté en 2006 pour la Présidentielles de François BAYROU en 2007 ?

Que penser des propositions de certains candidats concernant la « règle d’or » si ce n’est que François BAYROU, depuis de nombreuses années, plaidait pour l’inscription de cette règle dans la constitution et qu’il est suicidaire de la repousser d’encore un an au minimum ?

Il y a urgence, la maison a pris feu et les socialistes ne semblent pas s’en être aperçus !

Inquiétant !
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Vendredi 16 septembre : début de l’université de rentrée du Mouvement Démocrate à Giens et un discours d’ouverture de François BAYROU qui pose d’emblée les grands axes de ces trois journées de réflexions ainsi que des six mois à venir voire même des neuf ans si l’on pense à son « Agenda 2020 » fondé sur trois piliers : « Produire, Instruire, Reconstruire ».

Oui il est vraiment urgent de reconstruire la démocratie et redonner à la République ses vrais valeurs.
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Samedi 17 septembre : Enorme match entre les wallabies et l’équipe au trèfle aujourd’hui à l’Eden Park d’Auckland qui ne me fait nullement regretter d’avoir « zappé » les ateliers. Le spectacle d’une mêlée australienne à l’agonie face à des irlandais valeureux se rappelant soudain que Diancecht est à leur côté, était un grand moment de jubilation !

La Coupe du monde a donc livrée sa première surprise et je dois dire que je suis heureux que ce soit Ronan O’Gara et Brian O’Driscoll qui ait dynamité des australiens trop sûr d’eux.

Et du coup, lançons nous un peu en « rugby fiction » : si la France termine deuxième de sa poule et l’Irlande première devant l’Australie, nous pourrions jouer l’Argentine en quart de finale et l’Irlande ou le Pays de Galles en demi, deux matches qui se retrouvent d’un coup à notre portée. Désormais, en terme clair, samedi, nous n’avons aucun intérêt à gagner contre les All-Blacks à ce stade de la compétition …

Sauf que, gagner contre les « All Blacks » ferait quand même de l’effet sur la carte de visite de cet Equipe de France … j’hésite !
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Dimanche 18 septembre : Dernier jour de l’Université de Rentrée du Mouvement Démocrate sous une pluie battante qui nous oblige à nous entasser dans plusieurs salles. Je comptais me réfugier dans la salle la plus proche du bar pour bénéficier de la télé retransmettant France-Canada mais c’est raté. Je me retrouve propulsé contre mon gré au troisième rang de la salle principale sans pouvoir réellement protester.

Que dire de ce discours : intéressant comme d’habitude et j’ai particulièrement apprécié l’épisode du « Karcher » qui n’est pas sans rappeler une boutade que j’avais sorti vendredi matin. Me serais-je fait copier ? Serais-je, à l’insu de mon plein gré, un initiateur ?

Je préfère penser que j’ai le même point de vue que François BAYROU sur toutes les affaires qui agitent la République et que donc nous avons abouti à la même conclusion : « nous avons à dire une seule chose, s’il y a ces affaires, affaire Karachi, affaire Djouri, affaire Bourgi, affaire Tapie, affaire Guérini, Takkiedine et compagnie, avec leurs ramifications et leurs intermédiaires, tout cela nous fait honte, et c’est à cela en vérité qu’il faut en premier lieu passer le Kärcher »
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Lundi 19 septembre : Hier au soir, je me suis « frappé » » DSK à la télévision et je reste sans voix par ce que j’y découvre : un homme maniant les faits avec roublardises, faisant l’impasse sur certains points à sa charge, et surtout je ressens une curieuse impression de « déjà vu ». Il ne faudra que quelques secondes après l’interview (peut-on d’ailleurs appeler ce triste spectacle « un interview ») pour me rappeler ces fameuses déclarations de Bill CLINTON lors de l’affaire LEWINSKY. DSK s’est contenté de « pomper » l’intégralité de la déclaration de CLINTON, œil de chien battu compris !

Quant à sa sortie contre le journal de Christian BARBIER … Traité l’Express de Tabloid, il fallait déjà oser. Mais affirmer sans sourciller (et sans contradiction en plus) que le rapport médical est un simple rapport d’admission démontre soit la non connaissance de la justice américaine (et le visionnage de deux ou trois épisodes de New-York Police Judiciaire semble nécessaire pour une remise à niveau) soit une volonté délibérée de tromper les auditeurs (et à ce moment là, DSK a failli)

De plus, affirmer haut et fort que l’on est « blanc comme neige » alors que l’on vient de reconnaitre à mot couvert que l’on a menti (il a reconnu non seulement une relation sexuelle mais aussi qu’il s’était immédiatement rendu compte de son « erreur ») est à mon sens une « insulte » aux citoyens que nous sommes.

Enfin, quelque soi les qualités d’économistes de DSK, comment va-t-on pouvoir arriver à lui faire confiance alors que l’on sait qu’il a menti sur ses propres affaires ? Quelle sera sa crédibilité quand, les yeux dans les yeux, il nous dira une vérité économique alors qu’on saura que, les yeux dans les yeux, il nous a « roulé dans la farine » pour ses affaires personnelles ?

Pour ma part, DSK, un seul conseil : reste chez toi et cultive ton jardin !
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Mardi 20 septembre : Génial, enfin des forces de police conséquente pour régler la circulation au niveau du rond point d’entrée de la gare maritime.

Enfin, quand je dis génial, je me moque parce que ce matin, il n’y avait personne qui embarquait et le fameux rond point, source d’embouteillage mémorable durant les mois d’été, ressemblait au désert de Gobie !

Nous sommes à la fin de l’été et désormais les embarquements se font en fin de journée. Mais les débarquements ont lieu, eux, vers dix sept heures.

Conséquence directe de ce changement d’horaire, en ce mardi soir, pas l’ombre d’un policier sur l’axe Schumann/Dunkerque/A55 pour canaliser les centaines de voitures lâchées par le GPMM au niveau de l’ex J4 !

Reste maintenant à faire coïncider présence policière et embarquement/débarquement. Je sens que cela ne va pas être facile !
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mardi 20 septembre 2011

Produire, instruire, reconstruire

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Mardi 20 septembre 2011 :
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En clôture de l'Université de rentrée de Giens qui se déroulait du 16 au 18 septembre 2011, François Bayrou a présenté son "agenda 2020" pour la France, fondé sur trois piliers : "produire, instruire, reconstruire".
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"Mes chers amis, c’est un rendez-vous très important, je veux vous dire que ces trois jours de rassemblement ont été, pour moi, peut-être le devinerez- vous, une grande émotion.
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Sont venus d’horizons différents un grand nombre de ceux qui ont été, dans la vie politique française ces dernières années, ces dernières décennies même, des piliers et des figures de ce qu’on appelle le Centre.
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Certains s’étaient éloignés, ils avaient fait d’autres choix politiques et ils sont venus nous rejoindre pendant ces trois jours.
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Pourquoi sont-ils venus ? Bien sûr, il y a ces choses humaines qui se décrivent assez peu quand on est pudique. Il y a l’amitié bien sûr, il y a les combats partagés et tout cela ne s’est pas effacé. Mais il y a bien plus, il y a le souci de tout un peuple sur sa situation et son avenir.
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Jamais, en tout cas de mémoire de ceux qui sont engagés depuis les années 80 dans la vie politique française, l’inquiétude n’a été aussi lourde, jamais elle n’a été aussi fondée. Elle est française, mais elle n’est pas évidemment que française.
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Nous avons entendu à la tribune, Dora Pakoyanis qui est l’ancienne ministre grecque des affaires étrangères et qui vient de fonder, pour répondre à la crise, un parti du centre en Grèce. Nous avons entendu Pat Cox qui est l’ancien président du Parlement européen et qui est une figure centrale, à tous les sens du terme, de la vie politique irlandaise. Nous avons entendu Francesco Rutelli qui fait vivre en Italie la seule réponse possible à la crise très profonde, politique, morale que traverse le pays, c’est-à-dire une recomposition politique du paysage politique italien. Et nous avons entendu Guy Verhofstadt qui a été, tour à tour, le seul premier ministre qui ait tenu ces dernières années -presque une décennie- à la tête du gouvernement de la Belgique, et qui a fait vivre l’idée de Belgique, et qui est maintenant Président de notre groupe au Parlement européen.
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Et tous ont dit la même chose : il n’y a aucune réponse possible aux crises dans l'affrontement classique entre un bloc fermé de droite et un bloc fermé de gauche.
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Tout le monde voit bien la profondeur de ce qui se passe, pardonnez-moi de le dire, pour la France : chômage, pouvoir d’achat, déficit, dette, services publics, malaise moral, école, santé, déséquilibre des pouvoirs, scandales à répétition et de quelque côté que les Français se tournent, c'est partout inquiétude et partout orage.
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C’est pour cela, en vérité, qu'ils sont venus, d'abord pour dialoguer parce qu’ils savent bien qu’il va falloir reconstruire, c'est le mot que nous avons inscrit sur le décor de cette rencontre. Il va falloir reconstruire notre pays, son espérance, sa volonté. Ils sont venus en femmes et en hommes d’expérience. Permettez-moi de les nommer devant vous : Jean Arthuis, Bernard Bosson, Anne-Marie Idrac, Pierre Albertini, Pierre Méhaignerie, Jean Peyrelevade, Nassimah Dindar, Président du Conseil général de la réunion, Dominique Versini qui était Défenseur des enfants.
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Ils sont venus autour de cette équipe qui m'entoure à la tribune, qui a forgé l’âme -c'est le mot que l'on emploie pour le métal- de ce rassemblement. Je ne peux pas les citer tous, mais permettez-moi de dire, parce qu'ils se sont exprimés au cours de ces journées, ma gratitude à Marielle de Sarnez, Jean-Luc Bennhamias, Jean Lassalle, Robert Rochefort, Sylvie Goulard, Nathalie Griesbeck, Yann Werhling, Jean-Jacques Jegou, Marc Fesneau, François-Xavier Pénicaud, le président des jeunes, sans oublier ceux qui sont en campagne sénatoriale, comme nos vice-présidents Jacqueline Gourault et Jean-Marie Vanlerenberghe et qui sont avec nous par la pensée et devant leur écran de télévision.
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Que disent-ils, ensemble, tous différents, tous avec leur parcours, les uns qui ont fait l’expérience de la majorité actuelle et qui en connaissent, de l'intérieur, les limites, d’autres qui viennent au contraire de plus à gauche et d’autres, et il faut aussi les mentionner et les saluer, qui n’ont jamais changé de ligne.
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Ils disent ceci : Nous n’allons pas laisser notre pays continuer à s’affaiblir jusqu’à s’effondrer, perdre son modèle social, abandonner ses enfants, les surcharger de dettes. Nous n’allons pas, par inaction, nous rendre complices de ce qui se passe.
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Ce rassemblement, c’est une volonté qui se met en marche.
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C’est une équipe pour la France qui se forme, pas seulement une équipe pour le Centre. Mais une équipe pour la France.
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Vous en avez devant vous l'amorce et le germe, et cette équipe-là va naturellement s'élargir parce que c'est une équipe ouverte. D’autres y trouveront leur place.
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Quand le moment sera venu, quand tout deviendra clair du besoin impérieux, de l'exigence inéluctable d’une majorité nouvelle, d’une majorité centrale, alors, je n'en doute pas une seconde, chacun prendra ses responsabilités et chacun fera mouvement parce qu'on ne peut pas reconstruire la France sans associer à cette reconstruction les sensibilités, les expériences, les compétences et les talents, surtout si ces sensibilités, compétences, expériences et talents se revendiquent de la même famille d’esprit.
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Mais souvenons-nous de ceci : ce rassemblement qui se construit aurait été impossible si nous n’avions pas, à quelques-uns, pendant ces années, refusé toutes les compromissions et toutes les soumissions. C’est parce que nous avons été intraitables et indépendants, c’est parce que nul ne peut soupçonner notre conviction et notre indépendance, c’est parce que nous n’avons été, ne sommes pas, ne serons jamais dans aucune manœuvre, aucun accord souterrain, aucun « deal » de quel que poil que soit le dealeur, qu’aujourd’hui peuvent se retrouver de bonne foi, sans crainte et sans soupçon, ceux qui viennent d’horizons différents.
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Pour reconstruire, il faut d’abord avoir un plan, y voir clair, savoir aller droit au but, identifier non seulement les symptômes, mais les causes du mal, car aussi décourageants que soient tous ces motifs d’inquiétude : et le chômage, et le déficit toujours plus important, et la dette accablante, et le pouvoir d'achat qui s'en va, et le fait que les enfants ne trouvent pas leur place, même diplômés dans le monde du travail, et que l'intégration est en panne, et que l'immigration ne trouve pas l'équilibre qui, seul, permettra à une société comme la nôtre d'avancer et de trouver son chemin.
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Il faut bien voir que tous ces motifs d'inquiétude, ce ne sont que des symptômes.
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Bien sûr, il faut apaiser les symptômes, mais ce qu’il convient de rechercher, de cibler, de soigner, c’est la cause du mal. C'est pourquoi nous sommes là et c'est le premier pas de la reconstruction : qu'est-ce qui ne va pas et comment peut-on apporter une réponse à la cause des symptômes multiples, à la cause du mal français ?
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Dans le livre que j’ai publié il y a un mois, j'ai proposé d’identifier ces causes, de faire, comme disent les médecins, c'est un mot savant, l’étiologie de ce mal français.
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Et je le fais avec espoir. Les premiers mots de ce livre, c'est un vers qui est emprunté à une chanson de la Commune, une chanson de Jean-Baptiste Clément, l'auteur du « Temps des cerises » : "Les mauvais jours finiront".
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J'ai voulu que ce soient les premiers mots de l'introduction et aussi les premiers mots de la conclusion, car je suis persuadé, et c'est tout le sens de notre engagement, que nous allons nous en sortir et que, dans quelques années, cette crise sera derrière nous comme un mauvais souvenir et, comme l'ont exprimé mes amis Européens, peut-être comme une des raisons de dépassement de toutes les insuffisances et faiblesses que nous avons supportés et vécus.
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Nous allons nous en sortir et nous avons, sous les yeux, l'exemple d'un pays qui est, en beaucoup de points, semblable à la France par son modèle social, par les difficultés qu'il rencontrait et qui, en quelques mois, s'est reconstruit. Je veux parler de la situation de L’Allemagne : tous les feux au rouge, profondément dégradée, inquiète, ne pouvant pas continuer dans son enlisement. Cette situation date de 2004, et sept ans en histoire… c'est une minute ! Mais en quelques mois, en soixante mois, l'Allemagne a su prendre les décisions courageuses, les décisions constructives qui permettent à un pays de se redresser. Donc c'est possible et l'Allemagne qui était derrière la France il y a sept ans, est aujourd'hui rayonnante sur l'ensemble de l'Europe, comme j'ai eu l'occasion de le rappeler dans ce livre. Non pas que tout soit rose en Allemagne, mais en tout cas il y a une vague de licenciements aujourd'hui dans ce pays et cette vague elle est à l'Agence pour l'emploi parce qu'il n'y a plus de chômeurs !
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Le jour où nous aurons, nous, France, en quelques mois, parce qu'on peut le faire dans l'intervalle des cinq années qui sont devant nous, le jour où nous aurons retrouvé ce dynamisme-là, je considère que nous aurons fait notre travail et que cette période de reconstruction qui s'ouvre aura apporté au pays ce qu'elle lui doit. L'Allemagne, comme vous le savez, n'a pu réaliser cette politique-là qu'en prenant la seule décision qui, dans ce cas, s'impose. Lorsqu'on est en temps de guerre, on fait des majorités d'union pour que le pays tout entier porte la guerre. C'est une guerre que nous avons à mener, oh pas la guerre militaire avec des canons, avec des armes, mais c'est une guerre d'étranglement, une guerre d'affaiblissement, une guerre d'enlisement, et pour conduire cette guerre il faut la majorité qui, seule, peut permettre de la porter, il faut une majorité nouvelle et ce ne peut être qu'une majorité centrale.
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Les deux majorités classiques, traditionnelles souffrent de deux handicaps, de deux défauts, à mes yeux irréductibles, d'abord elles coupent le pays en deux, une partie du pays contre l'autre et donc, par définition, elles opposent une moitié du pays à la politique qu'il faut nécessairement conduire, c'est une première faiblesse. La deuxième faiblesse, c'est qu'elles sont coupés en deux en leur sein car, au sein de la gauche, avec la gauche de la gauche et au sein de la droite avec la droite de la droite et l'extrême droite, bien évidemment deux thèses se font entendre qui sont contradictoires avec la politique que nous avons à mener.
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Les deux camps ont, sur leurs ailes, des forces qui prétendent que le problème du pays vient de l'extérieur. Pour les uns, il vient des immigrés, pour les autres du capitalisme international, il vient du système bancaire, il vient de l'Europe, je ne sais quoi, or notre certitude à nous, celle que les Allemands l’ont pris à bras le corps pour leur permettre aujourd'hui de rayonner sur l'Europe et de rivaliser avec la Chine dans le monde, cette certitude est celle-ci : les problèmes ne viennent pas de l'extérieur, ils viennent de chez nous pour l'essentiel !
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Vous comprenez bien qu'il s'agit là de la condition même de la mobilisation pour la reconstruction ? Parce que si vous attendez d'avoir changé l'ordre monétaire international, d'avoir converti le capitalisme international à la sobriété et à la vertu, d'avoir changé le système bancaire, d'avoir demandé à l'Europe de devenir protectionniste ou bien d'avoir, c'est une phrase honteuse mais elle est prononcée parfois, « renvoyé » - comme ils disent- des immigrés ou pire, en parlant de ces femmes et de ces hommes comme des catégories alors que nous, nous y voyons des personnes et des familles… si vous adoptez cette manière d'aborder les problèmes en prétendant qu'il faut, préalablement à l'action, remplir des conditions évidemment impossibles à remplir c'est, en réalité, une invitation à l'abstention, à rester chez soi, à ne rien faire, à ne pas se relever les manches pour sortir le pays de la situation dans laquelle il se trouve !
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C'est pourquoi je dis : la majorité qu'il faut à la France, la majorité nouvelle, c'est une majorité du courage et sa définition est celle-ci, ce sont tous ceux qui savent que les problèmes sont chez nous et ne viennent pas de l'extérieur et que c'est à ces problèmes qu'il faut apporter des réponses sans attendre que le monde ait changé de visage.
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L'Allemagne a défini un Agenda 2010. Elle l'a fait avec une majorité centre- gauche-centre droit, courageuse, qui a assumé dans un esprit d'union avec des différences de sensibilités la politique qu'il fallait à ce pays.
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Eh bien il faudra à la France un Agenda 2020 et c'est cet Agenda 2020 que je vous propose de définir, en trois verbes :
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Produire, instruire, construire la démocratie qu'il faut à notre pays et une république dignes de ce nom.
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PRODUIRE
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Je vais rapidement tracer ce qui me semble être les axes majeurs de cette idée. Je reprends le raisonnement.
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Lorsque nous avons, devant nous, la forêt des problèmes qui se posent et qui sont tellement immenses que personne ne sait par quel bout les prendre, le labyrinthe des difficultés que nous rencontrons, et tout le monde cherche le fil d'Ariane sans savoir jamais où le trouver, lorsque l'on a ces problèmes devant soi, le déficit, la dette, le chômage, le pouvoir d'achat, évidemment une question s'impose : pourquoi sommes-nous condamnés à la succession de ces échecs ?
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La conviction que je défends est celle-ci : il y a à ces questions une cause principale, une cause unique, c'est que nous ne produisons plus dans notre pays et que notre commerce extérieur s'effondre. Nous consommons beaucoup plus que nous ne produisons. Nous perdons des parts de marché à l'exportation et nous perdons des parts de marché sur notre propre marché.
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Nous étions en excédent il y a sept ans et, d'année en année, au rythme de 10 à 15 milliards par an, nous sommes aujourd'hui sur un rythme de déficit, notre pays, la France, grande puissance, exportatrice nous dit-on, grande puissance agricole, industrielle, agroalimentaire, production de services, nous sommes aujourd'hui, aujourd'hui même, sur le rythme de 75 milliards de déficit du commerce extérieur par an. Et permettez-moi de le rappeler en défenseur du calcul mental…
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(Je suis le créateur, le président, l'adhérent et le seul responsable d'une association que j'ai formée qui vise à mettre en prison, pas longtemps, mais au pain sec et à l'eau, ceux qui ont supprimé le calcul mental ou affaibli le calcul mental dans l'éducation en France. Non pas seulement par fétichisme des programmes des exercices de notre enfance, mais pour une raison simple : je prétends que le calcul mental est une arme civique de premier plan car, si les gens savaient ce que représentent 75 mille millions d’euros, s'ils savaient pour notre déficit ce que représentent, non pas 1.700 milliards qui est un chiffre qui va vite à l'oreille, mais « mille sept cents fois mille millions » d’euros, eh bien, ils n'auraient pas laissé se commettre l'imprudence et la lâcheté qui font que nous avons, sur les épaules de nos enfants accumulé des montagnes de dettes qui les écrasent ! Jamais ils n'auraient laissé faire cela !)
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Donc, défenseur du calcul mental, je vous disais que nous sommes sur le rythme de « 75 mille millions » d’euros de ressources du pays qui s'en vont tous les ans. Et nous ne sommes pas déficitaires seulement, comme on le dit, par rapport à la Chine ou à l'Allemagne, nous sommes déficitaires par rapport, Francesco (Rutelli), à l'Italie de 7 milliards d’euros par an. Nous sommes déficitaires, Guy (Verhofstadt), par rapport à Belgique de 6,5 milliards d’euros par an. Nous sommes déficitaires vis-à-vis de tous les pays qui ont les mêmes contraintes et les mêmes règles et le même projet de société que le nôtre !
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C'est pour cela que je soutiens que les problèmes sont chez nous, et c'est chez nous qu'il faut apporter des réponses !
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Agenda 2020 pour ce qui est du Produire. Je pense qu'il faut entamer la bataille sur les terrains où nous avons disparu. Nous avons les atouts, les technologies, la recherche, nous avons les grandes entreprises qui maitrisent des process de fabrication extrêmement contemporains, d'avant- garde, la numérisation, tout ce qui est de l'ordre des logiciels. Et ces grandes entreprises sont simplement isolées des petites et moyennes entreprises qui n'ont aucun accès aux processus qu'ils maitrisent.
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Je suis donc pour la reconquête de ces terrains de batailles perdues, en commençant par le haut de gamme et en mettant en réseau les entreprises, les producteurs, les distributeurs et les très grands réseaux de distributeurs que nous avons la chance, d'origine française, d'avoir dans le monde.
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Deuxièmement, changer le climat social dans l’entreprise et dans le pays, parce que la confiance entre partenaires sociaux est absolument déterminante pour l'évolution de l'entreprise et de l'économie et pour répondre aux défis qui se présentent devant nous.
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Troisièmement, créer un climat favorable à l’entreprise, notamment aux PME. Je dirai tout à l'heure un mot de l'écologie, mais je pense qu'il y a une écologie de l’entreprise, je pense qu'il y a un « biotope » favorable ou défavorable à l'entreprise. Et c'est ce biotope qu'il faut restaurer : fiscalité, droit du travail -je pense qu'il faudra apporter des changements au droit du travail- organisation des études pour que de plus en plus de jeunes se dirigent vers l'entreprise au lieu d'être en réticence ou en résistance devant l'entreprise, et même devant la création d'entreprises. Donc créer un climat favorable, un biotope à l’entreprise et à l'entrepreneur.
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Quatrièmement, travailler sur l’image de marque de la France. Chacun d'entre nous nous ne pouvons qu'être troublés par le fait que, désormais, le principal argument publicitaire des vendeurs de voitures allemandes sur les écrans de la télévision française, c'est la langue allemande ! Ce n'est même plus la défense, l'illustration de la qualité, de la résistance de la voiture. Non, c'est simplement l'usage de la langue allemande pour faire de la publicité, parce que « allemand » désormais, cela veut dire sérieux, cela veut dire solide. C'est une image de marque ! Et je prétends devant mes amis qu'il n'est pas indifférent à l'image de marque du pays qu'un peuple décide de réduire sa dette, de rétablir ses équilibres budgétaires. Tout cela, le sérieux dans la gestion, la volonté dans l'organisation politique, cela contribue aussi à ce que les produits de ce pays soient entourés d'un halo de réputation favorable qui fait qu'ils gagnent des marchés, alors que nous les perdons.
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Cinquièmement, transformer le consommateur en acteur de cet enjeu. On a créé des labels d'agriculture biologique, et c'est très bien. On a créé des labels de commerce équitable, c'est très bien. Pourquoi est-ce que le consommateur n'a pas accès à cette information élémentaire qui est de savoir si les produits qu'il achète sont ou non des produits fabriqués dans son pays ? Ce n'est aucune atteinte à la concurrence, parce quiconque voudra venir produire en France aura accès au label, même s'il s'agit d'entreprises étrangères. Ce n'est pas une démolition de l'image de marque des autres. C'est simplement l'information qui change le consommateur en acteur dans cet enjeu essentiel pour l'avenir de la préférence, qui doit se manifester chez les industriels pour produire en France plutôt que de s'en aller de France. Et ceci est une condition de notre survie !
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Je voudrais vous dire ma certitude que de faire de cet enjeu du biotope favorable à la production, de faire de cet enjeu la question centrale du pays, des débats, de l’engagement des pouvoirs publics, des familles. Tout cela contribuera puissamment à faire que cette question pourra, en effet, trouver l'élan nouveau qui est nécessaire pour qu'on la résolve et qu'elle devienne un succès. Produire.
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Deuxième verbe : INSTRUIRE
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Dans le découragement national, l’école a probablement la première place. L'école, son affaiblissement, ses doutes, les doutes de la nation jouent un rôle absolument central.
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Je veux vous dire que, ayant donné ma vie ou une grande partie de ma vie à l'éducation, ayant été ministre de l'éducation nationale en France, ayant réussi à nouer dans cette fonction des relations, je crois, de confiance et d'estime réciproques avec le monde de l'école -ils l'ont montré contre toute habitude politique lors de la dernière élection présidentielle- je vous dis qu'il est honteux et qu’il n’est pas digne de notre pays que nous nous retrouvions, en termes de compréhension de l'écrit et de calcul mental, 23ème et 24ème dans le classement des nations développées ! C'est insupportable pour moi. Nous étions le pays que le monde entier regardait comme ayant, sinon la meilleure éducation du monde -il y aurait une part de chauvinisme- en tout cas une des meilleures éducations dans le monde.
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En quelques années, nous n'avons cessé de régresser dans le jugement que le monde porte sur l'école de France et, hélas, que les parents et les enseignants portent sur l'école de France.
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Jamais je n'ai vécu un moment comme celui-ci où le nombre d'étudiants candidats au concours de recrutement s'effondre. Le niveau des candidats au concours de recrutement est gravement discuté.
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Je veux vous dire que, l'an dernier, comme vous le savez, on a supprimé un poste sur deux parmi ceux qui partaient à la retraite, donc, au lieu de recruter 32.000 enseignants, on n'en a recruté que 16.000. Écoutez-moi bien, sur ces 16.000, il y a eu 1.000 postes qui n'ont pas pu être attribués faute de reconnaissance du niveau des enseignants par les jurys !
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Je dis, au passage, concernant tous ceux qui nous expliquent que l'on va multiplier par 3, augmenter de 60 ou 70.000 le nombre des enseignants qu'il y a d'abord là-dedans une question de cohérence politique, mais je leur demande comment ils font pour que les candidats au concours obtiennent le niveau exigible pour devenir enseignant, sachant que, l'an dernier 1.000 postes n'ont pas été attribués au concours de recrutement ?
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Ceci est une question centrale qui me semble remettre un certain nombre de débats et de propositions à leur place !
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Doute des candidats, doute des enseignants, doute des familles. Jamais de ma vie, je n'ai vécu cde que l'on vit régulièrement aujourd'hui. Des familles qui, non seulement choisissent d'enlever leurs enfants de l'enseignement public pour les mettre dans l'enseignement privé, mais qui, de plus en plus souvent choisissent le privé hors contrat. Nous, le pays de l'éducation nationale !
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Je n'ai rien contre ces choix, parce qu'ils répondent à une attente et à une exigence… Mais la certitude qui est la mienne est que le but que nous devons nous fixer, c'est que l'éducation nationale française, l'enseignement public en France réponde à son tour à ces attentes et qu'elle accueille plutôt que de laisser s'en aller les élèves.
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Nous reviendrons sur ce sujet. Je veux aller très vite. La conviction qui est la mienne est celle-ci : nous avons vécu des décennies pendant lesquelles le principe a été l'abaissement d'exigence de chaque niveau de l'école et la transmission au niveau supérieur de ce que l'on était incapable d'apporter au niveau défini. Par exemple, vous ne pouvez pas transmettre l'écriture et la lecture à l'école primaire ? Eh bien vous espérez que cela se fera au collège !... Et ce que vous ne pouvez pas transmettre au collègue, vous le faites au lycée et ce que vous ne pouvez pas transmettre au lycée, vous le renvoyez à l'université et beaucoup d'universitaires diraient que l'on est obligé de faire, à l'université, des enseignements qui auraient dû être transmis à l'école ! C'est cela, la vérité que nous vivons.
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Je propose que l'on inverse le mouvement, que pour rendre sa dignité, sa attractivité, sa force à l'école, on reconstruise, on réinvestisse chaque niveau scolaire dans sa mission. À l'école élémentaire, de la maternelle jusqu'à la fin de l'école élémentaire, les outils de l’écrit, la lecture et l'écriture et, si possible, l'amour de la lecture et de l’écriture, puis le jeu avec les nombres, comme celui que nous avons vécu ensemble.
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Deux questions principales, l'une est pédagogique. Il y a une question de repérage des enseignements qui réussissent, je suis affirmatif en disant que je n'ai aucun doute que les 5 pour cent, les meilleurs et les plus expérimentés des enseignants français sont largement au niveau des meilleurs pays dans le monde.
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Aucun doute qu'il y a des réussites dans l'école française. Il faut les identifier et transmettre ces expériences aux autres enseignants, transfert de pédagogie comme il y a transfert de technologie.
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La deuxième question centrale : il faut une scolarité adaptée avec les moyens nécessaires aux élèves qui se bloquent, souvent pour des raisons psychologiques, ou culturelles, familiales. Il faut, pour eux, une scolarité adaptée et les moyens nécessaires, c'est un investissement qui mérite pour la nation.
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Comme je n'oublie pas ce qui se passe dans les familles, peut-être vous pourrez jeter un coup d'œil aux pages que j'ai écrites sur ce sujet dans mon livre, je vous demande de réfléchir à ceci : je pense qu'il y a des milieux, des situations pour lesquelles il faut songer à une école des parents.
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J'étais très frappé alors que je visitais en banlieue parisienne "profonde" comme l'on dit une école élémentaire et que je parlais avec les enseignants. C'était très intéressant. D'abord un grand nombre d'entre eux étaient découragés, ce qui était frappant et pourtant ils étaient jeunes, ils étaient en équipe, ils étaient très solidaires entre deux, ils faisaient vraiment un très beau travail. Il y avait des tas de nationalités présentes dans l'école et, en parlant avec eux, on en est venu à parler de la langue et des difficultés que présente le fait de ne pas être francophone à la maison. Ils m'ont dit quelque chose que j'ai trouvé absolument juste et sensible. Ils m'ont dit : Vous savez, le principal, ce n'est pas tant qu'on ne parle pas français à la maison, c'est qu'il y a des maisons où on ne parle pas du tout.
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Je sais très bien que c'est le cas parce qu'il y a eu des siècles et des siècles dans notre pays (j'ai écrit un livre sur Henri IV, j'ai regardé comment on élevait les enfants à l'époque, y compris comment on les langeait et ce qu'on en faisait quand ils étaient là…) où on ne parlait pas non plus chez nous de parents à enfants. Ce n'est pas étranger, lointain, c'est une question d'évolution et de construction culturelle. Je suis persuadé que, si on convainc les mamans, même si elles ne sont pas francophones, que l'échange avec l'enfant le plus jeune est précieux pour le développement ultérieur et pour la construction de sa personnalité et pour la curiosité et pour l'expression qui est la sienne, je suis sûr que l'on aura fait une œuvre précieuse.
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Au collège, les questions principales, je propose qu'on les nomme. La première question du collège, c'est la paix civile et la civilité.
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Il y a des enfants, nombreux, qui ont peur d'aller au collège, et il y a des enseignants, nombreux, qui ont peur d'entrer dans leur classe !
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Ceci est impossible ! J'ai écrit, dans un livre déjà ancien qui s'appelait "La décennie des malappris", qu'il y en avait marre qu'il faille être à la fois Tarzan et Socrate pour enseigner dans le collège en France. Je n'ai pas changé de point de vue sur ce point. Il y a des enseignants rayonnants, costauds physiquement, intellectuellement, et du point de vue de la sensibilité et il y en d'autres qui n'ont pas toutes ces aptitudes. Ils ont le droit et nous avons le devoir d'obtenir que ces enseignants soient respectés dans leur classe sans aucune exception à cette règle.
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Je ne supporte pas l'idée qu'une jeune enseignante ait peur qu'on lui crache dessus en classe et même et pire encore, qu'une enseignante d'âge avancé ait peur qu'on lui crache dessus en classe. Simplement, nous ne pouvons pas l'accepter.
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Il y a une question centrale : que fait-on des enfants qui manquent à ce contrat et à cette obligation ? Aujourd'hui, on les renvoie d'établissement en établissement. C'est une noria, cela tourne. Ces enfants qui déstabilisent parce qu'ils sont eux-mêmes déstabilisés, qui n'ont pas d'autre chemin -ce n'est pas pour les excuser que je dis cela mais c'est pour comprendre ce qui se passe- étant en difficulté scolaire n'ont pas d'autre chemin vers la reconnaissance que d'essayer d'obtenir la reconnaissance de tout le monde en mettant le bazar.
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Je dis qu'à ces enfants-là il faut proposer une scolarité particulière, adaptée, que j'avais nommée, comme ministre de l'éducation nationale quand j'en ai établi le plan : « collège hors les murs ». Une scolarité qui vise non pas à bannir, mais à rendre à ces garçons et à ces filles les chances nécessaires pour reprendre le cours de la scolarité normale, donc la paix civile et la civilité.
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Puis, ensuite, il y a une organisation de la scolarisation, peut-être les horaires de travail. Je dois avouer que je pense souvent qu'il est anormal que les enfants aient plus d'heures de travail que leurs parents qui doivent faire 35 heures. Je trouve que cela ne va pas parce que si vous additionnez temps de transport, horaires de cours, devoirs qu'il faut faire à la maison, et de plus en plus souvent, honteusement, leçons particulières que toutes les familles sont obligées de donner à leurs enfants pour leur rendre les chances élémentaires de suivre à l'école, ceci n'est pas un régime acceptable, humain tout simplement, respectueux pour les enfants et pour l'idée que nous nous faisons de l'école.
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Donc, des devoirs faits en classe, surveillés. Il y a des centaines de milliers d'étudiants qui ont besoin de recevoir une aide, un soutien pour continuer leurs études. Eh bien, faisons à la fois des bourses et demandons à ces étudiants d'assumer des responsabilités de tuteurs, de répétiteurs, de surveiller les devoirs en classe. Ce sera infiniment plus utile et plus précieux pour leur formation que ce que l'on est en train de préparer maintenant et que l'on ne mettra pas en place.
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Troisièmement, le lycée : la question du lycée, c'est l'orientation et l’autonomie. La question de l'orientation commence au lycée et se poursuit naturellement dans l'enseignement supérieur. Le problème majeur est la fracture entre le lycée et l'université. Je dis qu'il faut que la Terminale devienne une propédeutique, une préparation à l'enseignement supérieur. Il faut orienter notre réflexion sur l'organisation de cette classe en se demandant ce que l'on peut apporter aux élèves en train de devenir étudiants. Puis-je rappeler pour ceux qui ont le culte de la tradition, j'en suis aussi, que le Baccalauréat est le premier titre de l'enseignement supérieur ? Traditionnellement, en France, c'est cela. Eh bien, prenons au sérieux les définitions que nous formons nous-mêmes. Je demande donc que la Terminale devienne cette préparation à l'enseignement supérieur.
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À l'université -si cela vous intéresse vous trouverez cela dans mon livre- la question de l'orientation et une question beaucoup plus importante encore ; qui est l'organisation de la formation professionnelle après obtention du diplôme d'enseignement général, parce que les étudiants croient et leurs familles croient davantage encore qu'un diplôme devrait valoir un travail.
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Eh bien, il faut que nous arrivions à comprendre tous ensemble qu'un diplôme doit être suivi d'une spécialisation et d'une formation professionnelle, comme cela se passe par exemple pour le métier d'avocat, de notaire. On fait du droit, puis on choisit l'école professionnelle qui correspond à cela. Je pense que ce modèle est valable pour bien des formations universitaires.
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Voilà pour l'école.
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J'ai traité rapidement de la question des moyens. C'est une question très importante, car j'ai assisté comme vous au changement d'un certain nombre de responsables du parti socialiste qui avaient, dans un premier temps, adopté exactement la phrase que nous avons choisie nous : « protection des moyens de l'éducation sur le long terme poste pour poste ». Et comme je vous l'ai dit, ce ne sera pas facile bien entendu.
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Eh bien, nous avons assisté tous ensemble à ce changement de pied, à ce changement de cap ! Je pense que ce changement de pied et de cap ne répond pas aux exigences de vérité que nous avons à introduire, à imposer dans la campagne présidentielle de 2012 en France.
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En face de tous ceux qui vont céder à toutes les facilités et faire miroiter tous les mirages, laisser croire qu’il est possible de dépenser plus et plus encore de créer 300.000 emplois sur fonds publics, de mettre en place une allocation pour tous les jeunes, d’augmenter les budgets, de recruter par dizaine de milliers des policiers, des magistrats, des enseignants, toutes promesses qui ont été écrites noir sur blanc et, je vous le dis, autant de promesses que personne ne tiendra et que personne ne respectera, en face de cela, nous serons et je serai défenseur de la vérité !
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Je m'engage devant vous à dire la vérité et à ne faire aucune promesse qui ne soit abusive, aucune promesse qui soit une illusion, aucune promesse que nous ne pourrions pas tenir et respecter.
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En temps de facilité on se dit -on connaît bien la règle, c'était une phrase de Charles Pasqua- "les promesses n’engagent que ceux qui les reçoivent" ! En temps de difficultés, en temps de guerre comme nous sommes, le mensonge, l’illusion, la tromperie sont une désertion. En temps de guerre, la vérité n'est pas seulement un devoir, elle est la condition même de l'adhésion du pays à l'effort national qu'il faut que l'on partage. Nous serons les défenseurs de la vérité.
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Et c'est pourquoi je m'engage à préserver dans les cinq années les moyens de l’école, du collège, du lycée, de l’université, de remplacer poste pour poste tous les départs à la retraite, tous les changements d’orientation professionnelle, toutes les années sabbatiques que je souhaite que l'on puisse instaurer. Poste pour poste. Et, comme nous l'avons dit, ce ne sera pas évident, ce ne sera pas facile, mais c'est un effort tenable qui respecte les électeurs, qui respecte les enseignants et qui respecte la démocratie que nous voulons former dans notre pays.
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Notre objectif, il est transparent, il est évident, c'est que l’école française entre, en cinq ans, dans les dix premières nations du monde pour la qualité, la réputation et l’efficacité de l’école. C'est la condition : la confiance à l’école, la confiance de la famille et la confiance de la nation. Tel est le problème, tels sont les engagements, telle est la vision que nous défendons pour illustrer l'impératif d'instruire.
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Troisième orientation : CONSTRUIRE POUR LA FRANCE UNE DÉMOCRATIE DIGNE DE CE NOM
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Celui qui souffre le plus en France, c’est le citoyen. Celui qui voudrait être un citoyen de plein exercice dans une démocratie de plein exercice.
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Un citoyen, c’est un responsable. Or, tout est fait pour priver le citoyen de son droit à la responsabilité. Et d’abord de son droit à la compréhension de ce que nous vivons.
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J’aime beaucoup Mendès-France, j’aime beaucoup Jacques Delors, j’aime Rocard et j’aime de Gaulle, parce qu’ils n’ont jamais renoncé à quelque chose pour moi d'essentiel qui est de placer le débat au bon niveau. Le but d’une démocratie, selon moi, c’est de hisser, de hausser l’électeur jusqu’au niveau de citoyen, de le porter « jusqu’à la conscience et à la responsabilité », phrase dont nous avons fait une définition, à la suite de Marc Sangnier, de notre engagement politique, de mettre ce citoyen, non pas en situation de consommateur, mais en situation de décideur éclairé. Particulièrement dans les temps difficiles. Pas de le prendre pour un gogo, pas de le prendre pour un jobard, pas de le prendre pour un client.
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La démocratie telle que nous la vivons en France, je devrais dire telle que nous la subissons en France, elle fait honte. D'abord parce que personne n'explique au pays les enjeux de la situation que nous traversons. Même quand le pouvoir gagnerait à expliquer et à défendre ce qu'il fait.
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J'ai salué l'action de la France et de Nicolas Sarkozy en Libye, parce que telle est notre ligne de conduite : aussi sévères que nécessaire chaque fois qu’il le faut et soutiens actifs quand on le doit. Dans les dérives, comme vous le savez, je n’ai pas ménagé, nous n'avons pas ménagé le pouvoir.
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Raison de plus pour dire que, sans la France, sans la décision risquée, audacieuse, --presque irréfléchie- de Nicolas Sarkozy, grâce à sa capacité d’entraînement notamment de la Grande-Bretagne, Khadafi serait encore aujourd'hui au pouvoir à Tripoli, perdu dans ses délires et dans ses provocations. Je suis heureux que la France ait conduit ce mouvement, et que la situation créée soit aujourd'hui différente et que l'on sache que les dictateurs ne gagnent pas toujours.
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Raison de plus aussi de rappeler combien nous a fait honte la réception humiliante en grande pompe et sous la tente sur la pelouse de Marigny du tyran en question. Raison de plus de rappeler devant les horreurs que perpètre Bachar El Assad, devant les crimes et la liquidation de ses opposants, que nous, France, nous nous sommes abaissés jusqu’à demander au tyran syrien de présider, devant tous nos généraux et tous nos ministres, le défilé de la fête nationale le 14 juillet…
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Donc il y a eu en Libye une action décisive de la France qui est venue l'expliquer aux Français. Je suis étonné de l'absence d'explications, d'informations ou de communications entre le pouvoir aujourd'hui en France et le peuple des citoyens sur les sujets les plus graves. Nous avons parlé toute la journée de la crise. Dieu sait qu'il y a d'immenses demandes d'explication, simplement de ce qui se passe. Qu'est-ce que cela veut dire une crise financière ? Qu'est-ce que cela veut dire une crise monétaire ? Qu'est-ce que cela veut dire une crise budgétaire ? Quel lien cela a-t-il avec l'Europe ? Quel lien cela a-t-il avec l'euro ? Qui pourrait décider ? Est-ce que, pour la Grèce, c'est nous qui allons payer ou pas nous ?
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Je signale au passage que je trouve anormal que nous ne rappelions pas, chaque fois qu'il le faut, que ce que nous demande la Grèce, ce n'est pas de payer à sa place, ce sont des garanties pour qu'elle puisse payer elle- même, et les Grecs, le jour où le pays se sera redressé !
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Alors, il y a des gens qui disent : ils ne paieront jamais. Moi, je suis absolument certain qu'un grand peuple quand on lui donne l'occasion de faire un plan, de sortir… l'Irlande, Pat Cox vient de nous le dire- a réalisé des prodiges de rééquilibrage de son budget intérieur, de l'état de ses finances. Eh bien, il n'y a aucune raison de refuser cette aide en laissant croire aux citoyens que ce sont eux qui vont avoir à payer pour les autres ! Ce n'est pas cela, la conception qui est la nôtre. Personne ne l'explique et je trouve que c'est dommage, le droit à comprendre, c'est le premier droit du peuple citoyen !
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J'ai toujours défini devant vous la démocratie comme le régime dans lequel les cartes sont sur la table. En France, hélas, les cartes qui sont sur la table sont une illusion et la plupart des décisions, en tout cas toutes les cartes maitresses sont sous la table.
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C’est ce que nous découvrons avec l’incroyable succession de scandales qui sortent chaque jour, comme un tsunami se propage dans les allées du pouvoir et vient plonger dans l’incrédulité même les plus blasés d'entre nous.
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On découvre que, dans les antichambres et les bureaux du pouvoir le plus important, le plus éminent en France, se livrent des guerres de trafiquants d’armes, de corrupteurs au nom des industriels et au nom de la France.
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On prétendait que les voyous étaient dans les cités et qu’on allait les nettoyer au Kärcher ? On découvre qu’en réalité les voyous, les truands, les trafiquants, on les a installés au cœur de l’État !
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On découvre qu’entre les deux clans principaux du parti majoritaire, entre les chiraquiens et les sarkozystes -je croyais que c'était le même parti -enfin il faut que j'apprenne un certain nombre de choses…- entre leurs trafiquants privés, personnels, entre leurs porteurs de mallettes personnelles pleines d’argent du détournement et de la corruption et, notamment, pleines d'argent du détournement et de la corruption en Afrique -c'est-à-dire que l'on prend aux plus pauvres !!!- pour donner aux dirigeants corrompus des pays les plus développés, tandis que la France souffrait et espérait de maux bien réels, se livrait une guerre meurtrière et qui n'a peut-être pas été meurtrière uniquement métaphoriquement, qui a fait des morts, hélas, bien réels.
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On découvre qu’en France, du haut en bas des pouvoirs, ces réseaux tantôt alliés, tantôt affrontés, ne cessent de mettre en place des ramifications, des tentacules qui enserrent les décideurs politiques et industriels, sans que le citoyen n’en sache rien. Eh bien, nous avons à dire une seule chose, s’il y a ces affaires, affaire Karachi, affaire Djouri, affaire Bourgi, affaire Tapie, affaire Guérini, Takkiedine et compagnie, avec leurs ramifications et leurs intermédiaires, tout cela nous fait honte, et c’est à cela en vérité qu’il faut en premier lieu passer le Kärcher !
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Et, pour tout cela, nous avons des alliés. Permettez-moi de dire ici que, dans la ténébreuse affaire Tapie, affaire dans laquelle nous nous sommes battus, et souvent seuls contre tous, au terme du long combat que nous avons mené de dévoilement de la vérité, c’est la justice de notre pays qui a fait ce qu’il fallait, sans se laisser intimider et sans se laisser détourner. S’il n’y avait pas eu ces magistrats et leur défense du droit, peut-être aussi simplement leur défense d'une élémentaire morale publique, nous aurions eu raison, mais nous n’aurions pas pu faire entendre raison. Je veux dire devant vous que l’analyse de Jean-Louis Nadal, que la décision de la commission des requêtes de la Cour de justice de la République honorent l’idée que nous nous faisons d’une justice indépendante. Et que, tout d’un coup, le citoyen peut reprendre espoir.
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Mais nous ne pouvons pas aller au bout de cet effort sans une puissante volonté politique. Et une telle volonté politique ne peut partir que du sommet de l’État, plus exactement la puissante volonté politique du peuple citoyen ne peut être relayée que par un président de la République qui l'entend et qui la porte.
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C’est pourquoi il faut en 2012 un président de la République qui n’ait de compte à rendre à aucun de ces réseaux, qui n’ait de dépendance et d’accointance avec aucune des influences qui se sont déchainées au sein de l’État depuis des décennies, sous les deux partis alternativement majoritaires. Pour conduire ce mouvement de reconstruction de la politique honnête, pas vertueuse -on n'en demande pas tant- pas donneuse de leçons de morale -il faut les épargner- mais simplement honnête, simplement propre, il ne suffit pas de changer de camp et de clan, il faut remettre les camps et leurs clans à leur place, il faut un président de la République indépendant.
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Ce président de la République (tu as eu raison de dire Francesco (Rutelli) que je ne suis pas candidat !...) qui portera la volonté de changement, d’assainissement, de reconstruction civique des citoyens, il devra en premier lieu conduire le changement des Institutions.
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Je suis pour que la Justice soit reconnue en France comme un pouvoir à part entière dans la République.
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Je suis pour que la presse soit indépendante et que soient coupés tous les liens de dépendance économique et politique qui visent à la soumettre. Je suis en particulier pour que les responsables de l’audiovisuel public ne soient plus désignés par le pouvoir.
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Je suis pour que le pouvoir législatif retrouve sa liberté de jugement et d’expression. Je suis donc pour qu’enfin en France une loi électorale juste garantisse à tous les citoyens leur droit à la représentation, leur droit au pluralisme. Je ne reconnais et nous ne reconnaissons à l’UMP ni au PS aucun droit au monopole de la représentation. Depuis des décennies, ils se sont plutôt illustrés par les erreurs et les fautes de jugement et de décision. Ils veulent avoir tous les pouvoirs du bas en haut de la pyramide politique, il est urgent de les leur refuser et de les obliger à entendre et à tenir compte de ceux, en réalité, majoritaires dans le pays, qui sont en désaccord avec eux.
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Alors on me dira : vous voulez mettre les extrêmes à l’Assemblée ! Je l’assume, j’affirme que je ne le crains pas. Que dès lors qu’un parti, dans la légalité, représente des millions de citoyens, c’est une iniquité de le priver de représentation. Et je préfère combattre en pleine lumière et en pleine clarté les thèses que je réprouve, que je trouve dangereuses et offensantes plutôt que de les voir cheminer dans l’obscurité et ronger le cœur même de la vie civique.
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Bien sûr et comme de bien entendu, les deux partis provisoirement dominants ne le veulent pas ! C’est bien pourquoi c’est à nous de le faire, en assurant le citoyen que la République sera refondée à partir du moment où elle n’oubliera pas qu'elle est aussi une démocratie.
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Et il faudra, parce que nous, nous en avons la liberté, parce que nous ne sommes pas soumis, par chance ou par force, à la contrainte de réseaux d’élus bien décidés à paralyser la décision sur ce sujet, il faudra mettre un terme au cumul des mandats de parlementaires, au moins de députés avec les fonctions exécutives d’élu local.
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Pour une démocratie digne de ce nom, il est une règle simple. Il faut cesser de faire des dettes. Il faut apurer le bilan. Car ce n’est pas une démocratie digne de ce nom que celle qui ose honteusement met à la charge de ses enfants son train de vie élémentaire et ses gabegies. Ce n’est pas durable, et c’est proprement honteux de la part d’une génération qui a reçu elle- même son pays équipé, et sans dette.
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Nous avons été les premiers en France, en tout cas parmi les premiers en Europe, à défendre l’idée d’une règle d’or.
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Ce qu’est la règle d’or… Ce que dit le texte du gouvernement, ce n'est pas tout à fait la même chose. La règle d'or, c'est une idée simple. C'est l'idée que l'on peut, certes, s'endetter pour investir, mais qu'il ne faut pas s'endetter pour le fonctionnement courant de l'État.
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La règle d'or, c'est très simple, cela veut dire interdire les déficits de fonctionnement au moins en période de croissance. C'est ce que nous avons présenté. C'est ce qui vient d'être adopté en Espagne grâce au courage de M. Zapatero avec l'aide du consensus de la majorité centrale espagnole. C'est ce qui a été adopté en Allemagne. C'est ce qui devra être adopté en France.
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Et je dis au Président de la République qu'il devrait convoquer le Congrès du Parlement, Assemblée nationale et Sénat, simplement pour mettre toutes les sensibilités politiques du pays devant leurs responsabilités. Qu'ils disent ce qu'ils vont faire !
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Je ne suis pas emballé par le texte du gouvernement, franchement, je le trouve compliqué, mais, au moins, c'est un signal. Alors, que le Président de la République fasse ce qu'il faut pour que les Français obligent par leur pression et, en tout cas, que les responsables politiques puissent montrer devant les Français quelle est leur détermination.
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Rien n'est plus absurde que ce que nous avons entendu jeudi soir des responsables politiques qui disent : je suis pour la règle d'or, mais je ne l'adopterai qu'après avoir été élu.
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Si c'est bon pour demain, c'est bon pour aujourd'hui, et il est temps de le faire !
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Je ne parlerai pas, car le temps avance, et j'en ai déjà beaucoup parlé pendant ces journées et tout au long de cette rentrée, du rééquilibrage des finances publiques, des cent milliards sur mille milliards qu'il est nécessaire de trouver pour que ces dépenses publiques retrouvent l'étiage à partir duquel la dette n'augmente plus.
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Il faudra naturellement que l'on baisse les dépenses, celles qui ne sont pas utiles. Et j'ai dit ce que je pensais de la sanctuarisation des dépenses essentielles d'enseignement particulier.
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Il faudra aussi augmenter les impôts. Et tout responsable politique qui prétend devant vous qu'il n'augmentera pas les impôts, regardez-le bien, c'est un menteur ! Tout le monde y sera obligé et, comme ceux qui ont lu mon livre le savent, je détaille ce que je crois nécessaire comme augmentation : création de deux tranches supplémentaires d'impôt sur le revenu à 45 et 50 pour cent pour ceux dont les revenus sont les plus importants, amélioration d'un rééquilibrage d'un certain nombre de niches fiscales qui ne sont pas des niches fiscales utiles.
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Et j'ai dit, comme je refuse d'être démagogue et que je veux dire la vérité à mon pays aussi difficile qu'elle soit, que je crois nécessaire et que je suis certain que tous les dirigeants décideront d'une augmentation modérée, mais réelle de 2 points du taux de la TVA dans notre pays. Ce que les Allemands ont fait en ajoutant 3 points, nous nous pouvons le faire en en ajoutant 2, parce que c'est le seul moyen d'être sérieux et rapide dans le rééquilibrage des recettes qui doivent permettre et autoriser le retour à l'équilibre.
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Je connais parfaitement -je vais au moins les énumérer- le nombre et l'importance des défis qui sont devant nous et qui ne pourront pas être relevés, si on ne fait pas préalablement le chemin décrit dans ces trois verbes : produire, instruire, construire une démocratie digne de ce nom.
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Sur tous ces sujets d'avenir, naturellement, je m'exprimerai dans les mois qui viennent.
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Je m'exprimerai sur l'écologie. Je n'en parle pas en démagogue. Je n’en parle pas en théoricien. Je n’en parle pas en spectateur. J’en parle en militant, en militant de la vie, en militant du vivant, en militant de la terre, de l’air, de l’eau, des montagnes, des rivières et des espèces, j’en parle en militant des arbres, en militant des vergers, en militant des animaux, en militant des abeilles.
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Je suis très fier d'avoir cinq ruches qui me permettent de défendre l'écologie, non pas seulement abstraitement, mais y compris quelques fois de manière brûlante… Je n'en parle pas seulement en croyant, j’en parle en pratiquant !
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J’ai été très heureux d’entendre reprendre hier dans le débat sur l’écologie une formule que nous avons défendue : une écologie pour l’Homme. Non pas une écologie contre l’Homme ou sans l’Homme, non pas l’écologie malthusienne de ceux qui croient que la terre serait meilleure si elle était débarrassée de l’humanité, ou si l’humanité était fortement réduite à la surface de la terre, mais une écologie avec l’Homme et pour l’Homme. Pour la nature et pour l’Homme, parce que la nature et l’Homme sont pour nous indissociables, et que nous voulons défendre l’un et l’autre, l’un pour l’autre.
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Sur l’énergie, nucléaire, alternative, dont le débat du PS a donné une vision pour le moins confuse, sur les transports, sur le logement, sur l’agriculture, je me prononcerai précisément, sans éluder aucune question. Je n’oublierai pas en particulier que, le nucléaire, c’est bien sûr 75 pour cent de l’électricité, mais que le pétrole et le gaz c’est 75 pour cent de l’énergie dépensée en France. Et que donc la question des gaz à effet de serre, c’est une question aussi vitale que celle du nucléaire.
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Mais je veux vous dire ceci : est essentielle pour moi l’idée que l’aspiration écologiste, c’est l’aspiration à un autre mode de vie, plus sobre, plus économe, moins gaspilleur, moins consommateur, moins superficiel, moins consommateur de n’importe quoi, pour être mieux consommateur de ce qui compte. Ce modèle de vie, c’est une résistance et, cette résistance, nous la prenons en compte et nous en prenons notre part.
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Je parlerai de la santé. C’est une crise parallèle à la crise de l’enseignement qui mine le monde de la santé. Les bras qui tombent, qui se baissent devant tant d’énergie perdue, tant d’incompréhension, tant de contraintes administratives. Une vocation atteinte dans son exercice, dans sa transmission, dans son organisation, dans sa confiance, alors qu’elle est pour le monde objectivement une référence.
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Je parlerai des familles, de toutes les familles, des enfants, des enfants de toutes les familles. Je défendrai l’idée que l’être humain a d’abord, avant tout, besoin d’échapper à la solitude, et que, notre ennemie, c’est la société d’indifférence et de solitude. Je défendrai les familles, alors que personne ne parle plus d’elles. Je le ferai parce que, traditionnelles ou nouvelles, elles sont le recours et l’avenir du monde.
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Je parlerai de culture. Je parlerai de culture parce que je parlerai de création. Je n’ai jamais fait de différence. J’ai tout à l'heure commencé par l’enjeu de la production. Or, la production, c’est, à mes yeux, également sans distinction la production agricole, la production industrielle, la production scientifique, la production technologique, et la production culturelle. Tout cela relève de la même création et toutes ces productions s’imbriquent et se relaient. Le design, par exemple, le numérique, par exemple, le logiciel, par exemple. C'est à la fois de la culture, de la science, de la recherche et de la production, y compris industrielle, et de la commercialisation. Et, donc, si nous voulons reconstruire la création, il faut défendre et reconstruire toutes les créations, au premier rang desquelles la création culturelle.
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Je parlerai des langues : je parlerai du français que j’aime, comme croyant et, j'espère, comme pratiquant, et je parlerai des langues régionales que je considère, comme le Français, faisant partie de notre trésor national.
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Je parlerai de laïcité, et je parlerai de laïcité, si vous me le permettez, comme un homme de foi peut en parler. Parmi les biens que la France a apportés au monde, France mère des arts, des armes et des lois, comme disait quelqu'un de très honorable, il en est un de ces biens précieux qui je vous le dis s’imposera un jour, je le crois, partout où les hommes voudront vivre libres, égaux en droits et amis entre eux. Ce bien, c’est la laïcité. Je l’ai défendu à temps et quelque fois à contretemps. Sans jamais faiblir un seul jour. Y compris dans les dérives des premières années du mandat actuel, lorsque ceux qui ont mission de s’exprimer au nom de l’État croyaient habile de faire des différences et des classements et des hiérarchies grossières entre l’instituteur et le curé.
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Je parlerai de laïcité en disant ce que je crois le plus profond : c’est que la séparation stricte entre la foi religieuse et la loi civique, entre le pouvoir politique et la religion, sauve la société pour que vivent ensemble des gens différents, et élève la foi en la libérant des obligations et des soumissions d’État. Je parlerai de laïcité en défendant le droit de croire et de ne pas croire et d’être sceptique et de ne pas savoir. Le droit d’être libre dans son cœur, l’égalité en droit, en dignité, en reconnaissance, de ceux qui croient au ciel, de ceux qui n’y croient pas, de ceux qui ne savent pas, de ceux qui ne savent plus, de ceux qui ne savent pas encore, et de ceux qui ne savent même pas qu’ils ne savent pas.
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Et je dirai même que je suis d’accord avec les responsables de l’État lorsqu’ils ne veulent plus de prières de rue, lorsqu’ils font sur ce point appliquer la loi de 1905, parce que c’est la loi, depuis cette date, qui donne aux maires droit et devoir sur l’expression de la religion dans l’espace public. J’ajouterai que je les approuve aussi lorsqu’ils accompagnent cette interdiction de l’offre de lieux de prière, à condition que ces lieux de prière soient décents et adaptés.
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Je parlerai enfin de l’Europe. L’Europe en jachère au moment où l’on aurait le plus besoin qu’elle soit en bonne santé, rayonnante et forte, qu'elle parle, qu’elle décide, qu’elle porte avec elle une vision. Je ne parlerai pas aujourd'hui de ce que l’Europe devrait faire, de ce que nous voudrions que l’Europe décide, vous le savez -solidarité, mutualisation, notamment de la dette ou d’une partie de la dette, garantie coopérative, refus de la non-assistance aux Européens en danger, détermination, volonté et pas mollesse- tout cela vous le savez.
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Je voudrais aborder un point qui n’est jamais abordé.
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Je vais vous surprendre : je pense que la première difficulté de l’Union européenne, de ses "dirigeants" -j'ai mis dirigeants entre guillemets car je crois qu'ils ne dirigent pas grand-chose- c’est qu’elle ignore une règle dont je voudrais faire l’article 1er de sa charte démocratique. La première exigence d’une institution démocratique, c’est l’intelligibilité, que l'on puisse comprendre ce qui s'y passe. Aucune institution démocratique ne peut être légitime, si, dans son fonctionnement, elle est incompréhensible pour les citoyens dont elle a la charge ! Et aucune institution démocratique ne peut être légitime, si on a organisé les choses de manière que ses dirigeants soient absolument inconnus des citoyens, non élus par eux, et de surcroît n’aient aucun moyen de décider vraiment et d’entraîner vraiment !
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Parce qu'en démocratie, il n'y a pas de pouvoir qui ne soit incarné, c'est cette évanescence-là, cette absence d'incarnation-là qui fait que l'Europe est devenue incompréhensible à tous ceux qui la forment.
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Voilà un tour d'horizon, un point de vue large sur ce que nous avons à faire et ce que suppose ce verbe "reconstruire".
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De ce "reconstruire" dont nous avons fait notre raison d’être pendant ces trois jours et qui est inscrit derrière moi, le plus important, c’est ce qui n’est pas écrit : c’est le complément d’objet direct. Reconstruire la production, reconstruire l’éducation, qui sont en quelque sorte les "labourages et pâturages" du XXIème siècle- c'est un clin d'œil à mon ami Henri IV et à mon copain Sully- reconstruire la République en démocratie, c’est aussi, entre les lignes, et c'est pour moi le plus important et je finis sur cette idée, reconstruire un idéal pour nous faire vivre.
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L’homme vit bien entendu de pain, de travail, d’air et d’eau, il vit de liberté, il vit de culture. Mais il vit d'abord de ses enfants et des enfants des autres. Et on ne peut pas vivre d’enfants, si on ne sait pas dire dans quelle maison ils vont habiter, si on ne sait pas leur dire ou leur montrer ce qui vaut la peine, ce qui est beau, ce qui est grand.
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Nous n’avons jamais oublié pendant ces trois jours, des révolutions arabes à l’Europe en jachère, du pouvoir qu’un jour on pourra à nouveau estimer, du social, de l’écologie, de la justice, nous n’avons jamais oublié que c’était d’abord cela qu’il s’agissait de reconstruire.
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Un monde, une Europe, une France que nos enfants pourront aimer."
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